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Réévaluation des services au étudiants handicapés au Collège Selkirk

Trish Foy

Depuis neuf ans, Trish Foy occupe le poste de coordonnatrice du Service aux personnes handicapées du Collège Selkirk, après avoir passé plus de vingt ans dans le domaine de la pathologie de la parole et du langage. Elle a également été chargée de cours au Collège Selkirk pendant treize ans, bénéficiant ainsi de l’occasion unique de travailler avec des étudiants handicapés, tant au niveau de la capacité de la faculté que comme gestionnaire/coordonnatrice de cas. Sa passion est la défense des étudiants handicapés et la mise en œuvre de changements sur le plan des attitudes et de la philosophie au niveau institutionnel. Elle travaille actuellement à temps partiel à l’obtention de son doctorat en éducation, dont le projet de recherche porte sur la formation postsecondaire des étudiants handicapés.

Détails

De plus en plus de personnes handicapées, cherchant à atteindre leur plein potentiel scolaire, font leur entrée dans les établissements d’enseignement postsecondaire. Conséquemment, le besoin de services aux personnes handicapées doit être reconnu comme fondamental au sein des institutions. Au lieu d’être considérés comme des structures d’aide, les services aux personnes handicapées doivent être inhérents à la culture universitaire des institutions.

Cette présentation portera essentiellement sur les façons de passer de la définition médicale de l’incapacité, qui prévaut actuellement, à un modèle sociopolitique. Trish mettra à profit son expérience comme responsable des services aux personnes handicapées au Collège Selkirk pour commenter les défis liés au processus du virage culturel dans tout le campus; les perspectives des étudiants handicapés du Collège Selkirk et la réussite du Collège dans la mise en œuvre du virage.

Rapport

Dans son exposé, Trish Foy explique comment le Collège Selkirk a rejeté le modèle médical de la déficience au profit du modèle social et politique. Elle décrit également les obstacles et les réussites qui ont ponctué cette démarche.

Le Collège Selkirk est un établissement de taille modeste qui compte 2 300 étudiants, dont environ 200 handicapés. Il a pour devise « chaque étudiant compte », et cette devise s’applique à l’ensemble des étudiants, pas simplement à ceux qui n’ont aucune déficience. La mission de l’établissement consiste à former des citoyens efficaces et habilités. Pour sa part, le bureau des services aux handicapés s’efforce d’éliminer les entraves qui freinent l’accès à l’éducation postsecondaire pour les étudiants handicapés, tout en aidant ces derniers à réussir dans toute la mesure du possible. En offrant des aménagements raisonnables et en favorisant une meilleure sensibilisation, le bureau lutte contre les obstacles physiques et les obstacles liés à l’enseignement et aux attitudes.

Soucieux de recadrer la déficience, le bureau des services aux handicapés s’affaire à éveiller le corps enseignant, le personnel et les étudiants aux différents types de handicaps que l’on retrouve au collège. En outre, ajoute Madame Foy, le bureau fait valoir que « déficience ne rime pas avec incapacité ».

L’autre enjeu principal consiste à favoriser l’adoption du modèle social de la déficience. Selon le modèle médical classique, cette dernière constitue une anomalie néfaste qui tient de la personne. Toute intervention doit avoir pour but de rendre la personne « normale », sous la direction d’un professionnel. À l’inverse, le modèle social perçoit la déficience comme une différence objective qui résulte de l’interaction entre la personne et la société. Toute solution passe donc par une modification de cette interaction. L’agent de changement n’a pas à être un professionnel ; il pourrait s’agir d’un défenseur, d’un membre de la famille, voire de la personne handicapée elle-même.

Pour passer d’un modèle à l’autre, il faut d’abord revoir le vocabulaire, car ce dernier agit sur les croyances et les attitudes, et il peut contribuer à perpétuer un paradigme tel que le modèle médical. Par exemple, explique Madame Foy, le bureau des services aux handicapés songe à adopter l’appellation de « centre de ressources pour personnes handicapées ». Cette nouvelle dénomination favoriserait l’autodétermination et l’autonomie des étudiants handicapés tout en laissant entendre que ces derniers restent libres d’exercer un choix. Par ailleurs, la technologie peut contribuer à éliminer les obstacles et à faciliter l’accès aux salles de classe, notamment par la diffusion de cours en ligne ou par la transmission électronique de notes de cours.

Une autre méthode consiste à recourir à la conception universelle de l’enseignement (CUI), un ensemble de principes qui aborde la diversité des styles d’apprentissage. Cette méthode permet de sensibiliser les membres du corps enseignant aux mesures qu’ils peuvent prendre en vue d’améliorer l’accessibilité de leurs cours, qu’il s’agisse de prévoir des examens à la maison, de proposer des projets de groupe ou de diffuser des notes de cours et des exposés sur PowerPoint.

Selon Madame Foy, le bureau des services aux handicapés du Collège Selkirk s’assure de collaborer avec le corps enseignant, notamment en organisant des groupes de concertation auxquels participent des étudiants handicapés. De plus, le collège a été l’hôte d’une « journée de recadrage de la déficience », organisée et publicisée par les étudiants, qui proposait entre autres un spectacle de chant choral.

Madame Foy souligne l’importance du respect des besoins et des points de vue personnels des étudiants. Le Collège Selkirk compte à son actif de précieuses réalisations, dont l’adoption d’un nouveau vocabulaire et l’amélioration de l’accessibilité de l’enseignement. Cependant, il a encore à relever des défis, y compris l’application des principes de la CUI de même que la sensibilisation des intervenants, tout particulièrement les nouveaux professeurs ou ceux qui n’ont guère d’expérience à traiter avec des étudiants handicapés.

De conclure Madame Foy, « il faut du temps pour adopter un nouveau mode de pensée. Nous croyons cependant que le changement fera de notre collège un établissement plus accessible et mieux intégré ».



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