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Est-ce que le conseiller d’orientation de mon école secondaire peut m’aider à choisir un collège ou une université qui pourra répondre aux besoins particuliers liés à ma déficience tout en offrant des programmes de la qualité requise dans le domaine de mon choix?


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Pour une approche pancanadienne des services, des aménagements et des politiques destinés aux étudiant-e-s handicapés de niveau postsecondaire : assurer l'accès aux études postsecondaires et à la formation axée sur la carrière

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Conclusion

La prestation de services aux étudiant-e-s handicapés doit être pleinement soutenue par les établissements d'enseignement postsecondaire et les gouvernements et doit être dotée de ressources financières et humaines suffisantes pour répondre aux besoins des étudiant-e-s. L'éducation postsecondaire accessible commence par un engagement financier par le biais de paiements de transfert fédéraux rehaussés, une allocation de fonds aux collèges et aux universités par les gouvernements provinciaux et l'engagement de chacun des établissements d'enseignement visant à soutenir et à améliorer l'accès physique, les services et les aménagements destinés à tous les étudiant?e?s handicapés.

Parmi les répondant-e-s, l'accessibilité apparaît comme un aspect très important dans le choix de l'établissement postsecondaire qu'ils fréquenteront, mais il est clair que les programmes d'études offerts dans un établissement revêtent, en général, une plus grande importance. Atteindre les objectifs scolaires de la population des étudiant-e-s handicapés canadiens exige un réseau aussi large que possible d'établissements postsecondaires accessibles et un financement adéquat pour pouvoir répondre aux besoins de ces étudiant-e-s.

Les étudiant-e-s handicapés doivent pouvoir se servir des services et des programmes auxquels ils n'ont peut-être pas accès dans leur province de résidence. Ces étudiant-e-s doivent être capables d'obtenir la meilleure formation scolaire, peu importe leur situation géographique. Par conséquent, le soutien aux étudiant-e-s doit être pleinement transférable et on doit permettre aux étudiant-e-s d'aller dans une autre province afin de compléter leur scolarité.

Le taux d'accès aux divers régimes provinciaux de bourses financés par les fonds publics et destinés aux étudiant-e-s handicapés varie grandement d'une province à l'autre, selon nos répondant-e-s. Il est probable que les étudiant-e-s dans certaines provinces ne font pas pleinement usage de ces programmes et peuvent, en fait, avoir besoin d'être mieux informés sur leur existence et les règles pour y accéder. Il faut faire en sorte à tout prix que l'accès aux fonds publics soit égal dans toutes les provinces pour toute la population étudiante présentant une déficience puissent profiter d'une grande variété de choix d'études postsecondaires au même titre que les étudiant-e-s non handicapés. Alors que nombre de dispensateurs de services interrogés disent qu'ils essaient d'aider les étudiant-e-s admissibles à obtenir les fonds disponibles, la responsabilité de communiquer ces renseignements ne devrait pas être imputée uniquement à ces intervenant-e-s. Les employé-e-s de l'établissement d'enseignement dont les principales responsabilités comprennent la diffusion de l'information sur l'aide financière doivent être aptes, à tout le moins, à fournir l'information sur les programmes d'aide financière gouvernementale pour les étudiant-e-s handicapés. Ils devraient être capables, en outre, de répondre aux questions des étudiant-e-s ou les diriger vers les sources où ils pourront obtenir l'information nécessaire. Les gouvernements, pour leur part, devraient viser à simplifier le langage utilisé dans la description de leurs programmes et faire en sorte que l'information soit disponible en imprimés et par le biais des sites Web provinciaux, ainsi qu'en médias substituts. Alors que ces questions demeurent complexes et, dans bien des cas, nécessitent une collaboration provinciale/fédérale, il doit y avoir des efforts concertés afin que les critères de financement et d'admissibilité des programmes provinciaux soient plus uniformes.

D'autres évidences tirées de notre enquête suggèrent que certains critères d'admissibilité de l'aide financière empêcheraient des étudiant-e-s d'utiliser ces fonds pour l'achat d'équipements ou de services jugés nécessaires pour nombre de raisons. Les étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage, en particulier, devraient être une clientèle cible pour la diffusion de l'information sur l'aide financière puisqu'ils éprouvent souvent des difficultés à obtenir une aide financière pour leurs études.

L'interprétation en langage signé/orale, les documents en médias substituts, les services de préposé-e-s aux soins et l'accès aux équipements technologiques sont quelques soutiens dont dépendent nombre d'étudiant-e-s handicapés de cycle postsecondaire pour atteindre leur plein potentiel pendant leurs études. Ces soutiens peuvent être coûteux et les programmes publics d'aide financière, dans bien des cas, fournissent des enveloppes de financement spécifiquement affecté à ces services. Toutefois, un certain nombre de programmes d'aide financière imposent des plafonds fixes au montant d'aide versé aux étudiant-e-s par session, peu importe la situation de l'étudiant. La situation de chacun des étudiant-e-s est différente. Un étudiant peut nécessiter un ou plusieurs types de soutien dont le coût peut dépasser le montant alloué calculé en fonction du nombre de cours choisis. Par exemple, une étudiante peut avoir besoin d'un interprète de langage signé et un preneur de notes pour plus d'un cours par session, alors qu'un autre peut avoir besoin de livres en braille pour deux cours et des preneurs de note pour un autre. Le nombre d'exemples et de situations est illimité. Nous recommandons donc un système de financement beaucoup plus flexible, un système qui tient compte des exigences uniques de chacun des programmes d'études, demandant divers types de soutien en fonction des besoins de chaque étudiant. Le financement d'un type précis de soutien nécessite suffisamment de flexibilité pour refléter les situations réelles auxquelles sont confrontés les étudiant-e-s et ne doit pas être fondé sur des besoins présumés et un calcul des coûts moyens.

Un nombre élevé d'étudiant-e-s n'ont pas donné d'évaluation aux questions sur les aspects assurant l'accessibilité. Il est évident que certains étudiant-e-s n'étaient pas prêts à répondre aux questions sur les services et installations qu'ils n'utilisaient pas, mais de nombreux étudiant-e-s ont indiqué qu'ils ne savaient pas si certains soutiens/services dont ils avaient besoin étaient disponibles. Fréquemment, ils disent ne pas savoir comment accéder aux services ou programmes qu'ils pourraient utilisés. On dénote certaines disparités relativement à l'information sur la disponibilité des aides à l'accessibilité. Les étudiant-e-s ont besoin d'être davantage informés sur les aides et services dont ils auraient besoin pour compléter leurs études. Les établissements postsecondaires ne peuvent pratiquement pas répondre à la demande, mais ils doivent faire en sorte de faire connaître les services/soutiens offerts aux étudiant-e-s handicapés.

Nombre d'étudiant-e-s ont indiqué avoir appris l'existence de services aux étudiant-e-s handicapés dans leur établissement par l'information fournie dans les documents d'admission. Or, les réponses des dispensateurs de services de notre enquête indiquent que la documentation au sujet des services aux étudiant-e-s handicapés n'est pas toujours offerte par tous les dispensateurs et il n'est pas évident que la majorité des étudiant-e-s obtiennent ces renseignements même au cours de leur admission. En diffusant l'information sur les divers programmes et services aux étudiant-e-s éventuels et actuels, un établissement devrait fournir les détails spécifiques aux services/soutiens spécialisés offerts aux étudiant-e-s handicapés. De tels renseignements devraient être insérés dans les brochures/calendriers de cours, les lettres d'admission, les sites Web et tout autre moyen utilisé par l'établissement pour informer les étudiant-e-s. On devrait également communiquer ces renseignements aux dispensateurs de services pertinents dans les communautés et à ceux des autres établissements d'enseignement pour assurer la plus grande diffusion possible. Ainsi, les étudiant-e-s ne seraient pas obligés de s'identifier avant d'obtenir l'information. De plus, les établissements devraient voir à fournir tout renseignement en médias substituts ou formats accessibles afin que les étudiant-e-s handicapés puissent se renseigner sans avoir à demander de l'aide à une autre personne. Dans le cas des renseignements fournis sur un site Web par exemple, tous les efforts devraient viser à se conformer aux lignes directrices sur l'accessibilité universelle. L'information devrait être facile à trouver et ne devrait pas exiger une recherche exigeant beaucoup de temps. Les établissements devraient offrir des détails complets sur : 1) les types de services/soutiens disponibles aux étudiant-e-s handicapés sur le campus; 2) les critères d'admissibilité pour chaque type de services/soutiens disponibles; 3) l'information sur les personnes à contacter et les endroits où les étudiant-e-s peuvent se rendre pour obtenir de plus amples renseignements. Ces renseignements pourront contribuer à aider les étudiant?e?s à bien choisir l'établissement où il poursuivra ses études. Là où il est possible, les étudiant-e-s devraient avoir accès aux documents pertinents qui traitent des droits des étudiant-e-s handicapés de l'établissement.

Nombre de dispensateurs de services indiquent que leur établissement est doté de politiques et de mesures de sécurité, d'urgence et d'évacuation adéquates. Cependant, les étudiant-e-s interrogés sont, pour la plupart, très mal informés à propos de ces politiques. Comme volet de l'orientation générale aux services destinés aux étudiant-e-s handicapés, il est nécessaire de fournir des explications détaillées sur les mesures de sécurité, d'urgence et d'évacuation afin d'assurer la sécurité des étudiant-e-s handicapés.

La prestation de services aux étudiant-e-s handicapés doit tenir compte d'une grande variété de besoins reliés à la déficience - ceux d'ordre physique et médical et ceux relatifs à l'apprentissage. Un nombre peu élevé de participant?e?s des établissements mentionnent qu'ils peuvent répondre aux besoins des étudiant-e-s sourds/malentendants, à ceux qui présentent une déficience médicale et des problèmes de santé mentale, et par la suite à ceux présentant d'autres types de déficience. Or, dans ces cas, le coût potentiel ou les exigences des services ne devraient pas empêcher les aménagements nécessaires. Peu importe les raisons d'une telle situation, nous estimons comme important que tous les établissements visent à inclure les besoins des étudiant-e-s handicapés et à y répondre pleinement. Les établissements devraient oeuvrer dans le but de reconnaître tous les étudiant-e-s handicapés, peu importe le nombre d'étudiant-e-s à desservir.

Les tendances d'inscriptions passées et actuelles d'étudiant-e-s handicapés ne devraient pas servir de guide pour justifier le niveau d'engagement d'un établissement quant à l'adoption du principe de l'accessibilité comme priorité dans son ou ses campus. Les étudiant-e-s ne devraient pas être dissuader de fréquenter un établissement de leur choix en raison du manque de services ou d'aspects assurant l'accessibilité. Les établissements postsecondaires devraient tous constamment revoir et mettre à jour leurs politiques et tenter d'améliorer le niveau d'accessibilité dans leur(s) campus (en consultation avec les étudiant-e-s), tant pour attirer de nouveaux étudiant-e-s que pour retenir ceux qui y sont déjà. Les établissements ont beaucoup à apprendre entre eux et de la part d'organisations d'échelle nationale comme l'Association des universités et collèges du Canada (AUCC) et de l'Association des collèges communautaires du Canada (ACCC), lesquelles peuvent fournir à leurs membres des mécanismes de discussion sur les questions d'intérêt et d'échanges d'informations pertinentes. La Canadian Association of Disability Service Providers in Postsecondary Education (CADSPPE) et l'Association nationale des étudiant-e-s handicapés au niveau postsecondaire (NEADS) représentent des ressources inestimables à cet égard.

Il ne fait aucun doute, entre autres choses, que les pièces justifiant la déficience obtenues de spécialistes pertinents servent de principal outil d'évaluation pour décider des aménagements les plus utiles pour les étudiant?e?s. Il y a toutefois des raisons légitimes au fait que ces documents ne sont pas toujours à jour, les coûts et le manque d'installations disponibles à proximité pour procéder à un premier ou deuxième diagnostic n'étant pas les moindres. Le refus pur et simple de dispenser des services à un étudiant en raison de pièces justificatives périmées ne respecte pas la notion de soutien offert aux étudiant-e-s handicapés et l'application d'une approche moins rigide dans de tels cas serait beaucoup plus efficace. Les étudiant-e-s et les dispensateurs de services doivent travailler ensemble pour défendre et promouvoir le plus grand accès aux services d'évaluation. Offrir l'accès à ce service sur le campus ou partager ces services en place dans un établissement à proximité représenterait au moins un premier pas pour remédier à ce problème. Il est tout aussi important que les organismes gouvernementaux allouant des fonds aux établissements soient mieux informés sur les situations que vivent les étudiant-e-s handicapés. À tout le moins, les régimes provinciaux d'assurance-maladie devraient prévoir certaines dispositions pour l'aide aux personnes cherchant à obtenir un diagnostic et une attestation de déficience pour pouvoir poursuivre des études postsecondaires.

Au Québec, le ministère de l'Éducation n'alloue pas de fonds aux établissements d'enseignement pour répondre spécifiquement aux besoins des étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage. Certains dispensateurs de services tentent néanmoins d'étendre les services aux étudiant-e-s présentant des troubles d'apprentissage et nombre d'entre eux demeurent confiants que cette omission sera rectifiée. Les étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage doivent se faire entendre et on les encourage à se joindre aux regroupements provinciaux affiliés d'étudiant-e-s handicapés comme l'Association québécoise des étudiants handicapés au postsecondaire (AQEHPS) et à l'Association nationale des étudiant-e-s handicapés au niveau postsecondaire (NEADS) dans leurs efforts visant à les faire reconnaître et à ce qu'ils obtiennent un soutien complet au Québec. Il y a place également à un rôle important sur de telles questions de la part de la Canadian Association of Disability Service Providers in Postsecondary Education (CADSPPE).

Les étudiant-e-s estiment important le rôle souvent joué par les dispensateurs et dispensatrices de services visant à assurer l'accessibilité. Même si les dispensateurs travaillent au sein d'autres services ou accomplissent d'autres tâches en fonction de la taille de leur clientèle, ils assurent une fonction d'intégration de grande valeur, travaillant pour faire en sorte que le principe de l'accessibilité s'étende au-delà des portes de leur bureau. En éduquant la communauté de l'enseignement, en offrant des services d'évaluation et des conseils et en défendant l'accessibilité dans divers contextes, les dispensateurs de services aux étudiant-e-s handicapés représentent un élément vital à l'instauration d'un milieu accessible. Toutefois, il ne faut pas croire que la défense et l'engagement en faveur de l'accessibilité soit seulement la responsabilité d'un département ou d'une personne mais bien des efforts de la communauté de l'enseignement en entier, du ou de la titulaire de la présidence dans une syndicat étudiant aux employés de soutien. Les questions liées à l'accès des étudiant-e-s handicapés est l'affaire de tous les intervenant-e-s de la communauté et non seulement de quelques-uns.

L'accès à des aménagements scolaires constituent un des éléments de la prestation de services dont dépendent la majorité des étudiant-e-s handicapés. Les périodes prolongées d'examen, en particulier, revêtent une importance vitale pour nos répondant-e-s étudiants. Bien que moins fréquemment signalée par nos répondant-e-s, l'administration des examens en médias substituts est une facette essentielle de l'aménagement scolaire et les étudiant-e-s ne devraient pas avoir à payer pour ces services. On préfère l'évaluation individuelle du temps supplémentaire pour les examens tenant compte des besoins spécifiques reliés à une déficience et les commentaires des professeur?e?s aux formules normalisées. On devrait cependant informer les étudiant-e-s sur les critères utilisés dans l'évaluation du temps nécessaire avant d'administrer l'examen. On ne devrait pas faire sentir aux étudiant-e-s que les décisions ont été faites arbitrairement sans tenir compte de leurs besoins spécifiques et on devrait mettre en place un environnement qui incite en tout temps à une discussion franche.

Selon les dispensatrices et dispensateurs de services interrogés, les politiques relatives à l'aménagement scolaire visent en général à garantir un processus équitable d'évaluation des examens et des travaux pratiques. Toutefois, les étudiant-e-s semblent moins satisfaits au sujet des autres types d'aménagement offerts comme, par exemple, dans le cas des modifications aux programmes ou aux limites de temps du programme d'études. On doit tenir compte de ces aspects reliés aux besoins des étudiant-e-s et les incorporés aux politiques, reconnaissant ainsi les problèmes liés à la nature d'une déficience précise.

On doit également prévoir, comme aménagement scolaire, la présentation, dans un temps convenable, de la documentation en médias substituts pour les étudiant-e-s qui en ont besoin. Cela comprend le matériel en classe (comme par exemple, les manuels, les textes à distribuer, les acétates) et en dehors de la classe (comme les documents de recherche à la bibliothèque) qui viennent soutenir l'apprentissage et les efforts de recherche des étudiant-e-s. Dans plusieurs cas, cela nécessite la collaboration des professeur-e-s qui choisissent les documents à utiliser dans leurs cours. Les étudiant-e-s ont également la responsabilité de faire connaître leurs besoins aux divers intervenant-e-s. À aucun moment doit-on laisser les étudiant-e-s handicapés à un faible niveau de scolarisation du fait que les manuels scolaires ne sont pas disponibles ou qu'on accuse un retard de livraison des documents en médias substituts.

Le corps professoral est de plus en plus sensibilisé aux besoins des étudiant?e?s handicapés à mesure que leurs nombres augmentent dans tous les programmes d'études. Cependant, beaucoup de professeur-e-s résistent encore à la nécessité d'adapter leur enseignement et n'agissent pas de façon à contribuer positivement au processus d'apprentissage des étudiant-e-s handicapés. Les professeur-e-s et les comités de département doivent connaître ce que représentent les décisions de dernières minutes avant de choisir des chargé-e-s de cours, un manuel scolaire ou la documentation à lire pour un cours donné et leurs conséquences sur les étudiant-e-s qui ont recours aux documents en médias substituts. En outre, il demeure encore nécessaire de sensibiliser les professeur-e-s à l'existence des " déficiences invisibles " qui ne sont malheureusement pas encore bien comprises ni largement reconnues. Les collèges et les universités devraient offrir une formation à tous leurs employé-e-s sur les questions de diversité, dont la sensibilisation à la déficience. De plus, les dispensateurs et les organisateurs étudiants peuvent augmenter le nombre de leurs contacts en offrant une formation sur les questions reliées à la déficience dans les réunions de départements et de professeur-e-s ainsi qu'à celles des instances administratives de l'établissement. Étant donné que la majorité des étudiant-e-s handicapés sont plus souvent en contact avec leurs chargé-e-s de cours qu'avec d'autres employé-e-s du campus, il est indispensable de tout mettre en oeuvre pour éliminer les obstacles créés par les attitudes et faciliter l'établissement d'un milieu des plus agréables pour tous les intervenant-e-s.

Le nombre d'étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage ne cesse d'augmenter au niveau postsecondaire. Au moins un dispensateur de service interrogé indique que son établissement d'enseignement se spécialisait dans la prestation de services aux étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage. Une autre dispensatrice de service mentionne que son établissement offre, lors de l'admission, un programme de sensibilisation pour les étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage. Nombre de ces étudiant-e-s obtiennent des services par le biais d'un centre de services de soutien à l'apprentissage et d'un bureau de services aux étudiant-e-s handicapés, mais quelques dispensateurs de services doutent encore de la meilleure stratégie à employer pour aider ces étudiant-e-s. Les méthodes pédagogiques qui visent à répondre aux besoins des étudiant-e-s présentant des troubles d'apprentissage doivent être enseignées plus largement par le biais de la formation dans les services. Alors que les membres du corps professoral de toutes les disciplines sont parfois récalcitrants à l'idée d'avoir à modifier leur style d'enseignement, l'expérience d'étudiant-e-s interrogés laissent croire que ceux qui enseignent dans les programmes professionnels auraient peut-être besoin d'une attention particulière du fait que ces enseignant-e-s ont, au départ, peu de formation normative à l'enseignement.

Les étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage et les dispensateurs et dispensatrices de services pourraient bénéficier d'un échange d'informations sur les logiciels avec ceux et celles qui les utilisent et qui en évaluent l'efficacité. Quelques étudiant-e-s présentant des troubles d'apprentissage disent avoir trouvé des logiciels qui leur sont utiles, mais éprouvent des difficultés à obtenir le financement pour les acheter. Dans ce cas en particulier, les besoins reliés à la déficience ne devrait pas être traité différemment des autres besoins reconnus. Les étudiant-e-s ayant des troubles d'apprentissage devraient être admissibles aux programmes d'achat d'équipement adapté. De plus, les mécanismes d'échange d'informations sur les logiciels adaptés aux étudiant-e-s présentant divers types de troubles d'apprentissage devraient être élaborés par les dispensateurs de services et d'autres employé-e-s pertinents.

Les équipements adaptés sont largement utilisés par les étudiant-e-s interrogés. La plupart des étudiant-e-s disent avoir une préférence pour certaines formes de services centralisés d'équipements adaptés, mais ne veulent pas que leurs besoins soient marginalisés. Dans ce cas, l'idéal serait de mettre sur pied un centre d'équipements adaptés situé à proximité ou au sein d'autres installations ou reliés à celles-ci (comme la bibliothèque, les services de médias substituts) et qui offre de la formation sur l'utilisation des équipements technologiques et les logiciels. Si, par contre, ces services sont situés au sein d'un bureau qui est accessible seulement durant les heures d'affaires, on ne pourra pas satisfaire entièrement les besoins des étudiant-e-s. Les étudiant-e-s handicapés veulent également que l'équipement adapté et les ordinateurs physiquement accessibles soient installés dans les laboratoires informatiques à usage général dont les heures d'accès sont prolongées et l'emplacement normalement meilleur. À cette fin, il serait sensé de viser à obtenir des licences de logiciels spécialisés et placer l'équipement dans des laboratoires où il sera plus en demande.

Étant donné que les étudiant-e-s ont recours de façon de plus en plus marquée à la technologie informatique et à Internet dans les campus, les établissements doivent inciter les employé-e-s des services et systèmes informatiques à comprendre l'interaction des équipements adaptés avec les systèmes informatiques disponibles pour tous les étudiant-e-s du campus. Puisque le mandat de tout bureau de services ne vise pas exclusivement le soutien informatique, il est important de reconnaître où se trouve l'expertise et de regrouper les ressources afin que les étudiant-e-s handicapés puissent avoir le même accès à Internet et aux autres moyens technologiques au même titre que les autres étudiant-e-s. De plus, les responsables des systèmes informatiques doivent être sensibilisés à la nécessité de faire des choix éclairés dans la sélection de logiciels accessibles à tous les étudiant-e-s. Il est également essentiel de voir à incorporer le principe de l'accessibilité des étudiant-e-s handicapés dans une stratégie d'applications informatiques.

Les dépenses relatives à la prestation et l'exécution rapide des améliorations dans le domaine des moyens informatiques nécessitent invariablement l'affection de fonds supplémentaires tant pour l'établissement que pour l'individu. L'engagement des provinces visant à répondre à de tels besoins varie grandement d'une province à l'autre, mais les étudiant-e-s, les dispensateurs de services et les dirigeant-e-s des établissements doivent se pencher plus attentivement sur les modes d'acquisition des équipements et viser à desservir effectivement les besoins de tous les étudiant-e-s. Les étudiant-e-s handicapés doivent faire partie intégrante de tout processus consultatif visant à étudier les besoins et l'achat en matière d'équipements spécialisés, puisque ce sont eux qui, en définitive, les utiliseront.

Quant aux services de soutien à l'apprentissage, selon notre enquête, les étudiant-e-s utilisent fréquemment les services de preneurs de notes. Les programmes ne sont pas toujours centralisés et les étudiant-e-s sont parfois obligés de recruter eux-mêmes un ou une preneuse de notes en classe. Le recours à des bénévoles donne parfois un service de faible qualité qui laissent les étudiant-e-s insatisfaits. Les étudiant-e-s et les dispensateurs de services doivent collaborer en vue d'évaluer l'utilité de ces services et de voir si la formation, des stratégies plus détaillées de recrutement ou d'autres facteurs pourraient améliorer ce service.

L'établissement de l'accessibilité physique dans les campus est un projet toujours en cours. Quelques règles peuvent être précisées, mais la planification et une plus grande consultation avec les étudiant-e-s et les autres intervenant?e?s pourraient prévenir des omissions, particulièrement dans le cas de rénovations aux édifices existants ou la construction de nouveaux bâtiments. Un nombre d'aspects reliés à l'accessibilité comme les résidences accessibles, les téléphones publics accessibles aux fauteuils roulants et dotés d'équipement pour les personnes sourdes ou malentendantes, les services alimentaires accessibles et autres, ne sont pas largement établis et devraient demeurer une préoccupation importante pour tous les intervenant-e-s. Il est également évident à partir des commentaires des personnes interrogées que de nombreuses salles de cours ne sont pas exemptes d'obstacles et que les étudiant-e-s n'ont pas tous accès aux services de réaménagement des salles de cours. Les étudiant-e-s ont la possibilité de soulever cette question dans la salle de cours. De façon évidente, les établissement d'enseignement devraient établir un plan précis doté d'un financement adéquat affecté à l'amélioration de l'accessibilité physique des lieux, un plan accompagné d'échéanciers fixes pour l'achèvement de ces projets. À cet égard, il est essentiel d'établir et de maintenir des comités sur l'accessibilité comptant la représentation d'étudiant-e-s handicapés.

Il est nécessaire d'élaborer une action concertée visant à assurer la représentation et l'intégration du principe de l'accessibilité au sein de tous les aspects de la vie dans les campus. Les étudiant-e-s handicapés doivent être encouragés et soutenus dans leurs initiatives visant à s'organiser, mais aussi afin de faire meilleur usage des ressources fournies pas les organisations étudiantes de plus grande taille. Les conseils étudiants des campus et les associations étudiantes sont bien placés pour fournir le soutien visant à assurer l'accessibilité de toutes les installations et les activités et à englober les étudiant?e?s handicapés. Les organisations nationales d'étudiant-e-s, comme la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, partenaire de notre projet, offrent également un forum plus vaste pour soulever les questions reliées à l'accessibilité.


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