NEADS Conférence 2004 - Tout Droit!

Rapport

Le vendredi 12 novembre 2004

Réception d'ouverture

Allocution de bienvenue de Rachael Ross, NEADS

Mot de bienvenue de Cecilia Muir, Développement social Canada

Un mot de nos commanditaires

Le samedi 13 novembre 2004

Séance plénière d'ouverture

Mot de bienvenue de Jason Mitschele, président de la conférence

Clint Davis, BMO Groupe financier

Chris Sutarno, Institut national canadien pour les aveugles (INCA)

Thème 2 : Intégration à la vie du campus

Thème 3 : Accès aux documents scolaires pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés

Atelier sur l'emploi 1

Banquet : Discours-programme

Le dimanche 14 novembre 2004

Thème 1 : Droits de la personne (Groupe 1)

Thème 1 : Droits de la personne (Groupe 2)

Atelier sur l'emploi 2

Assemblée générale

  1. Rapport sur les activités et les projets
  2. Rapport financier
  3. Modifications proposées aux Règlements
  4. Forum ouvert
  5. Annonce du nouveau conseil de NEADS

Séance plénière de clôture

Sigles


Réception d'ouverture

Allocution de bienvenue de Rachael Ross, NEADS

Rachael Ross, présidente de NEADS, souhaite la bienvenue aux délégués à la conférence 2004 de NEADS et fait un survol du travail réalisé par NEADS durant la dernière année et des projets en cours de l'Association. Elle adresse ensuite ses remerciements aux commanditaires de la conférence et aux membres du comité de planification de la conférence, puis présente les conférenciers de la soirée. Voici le texte de son allocution :

En ma fonction de présidente de l'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS), je suis heureuse de vous souhaiter la bienvenue à notre dixième conférence nationale, Tout droit!, et à Ottawa, la capitale de notre pays. La conférence de cette année s'annonce enrichissante pour nos membres, pour notre collectivité de diplômé(e)s et d'étudiant(e)s handicapé(e)s, ainsi que pour tous nos partenaires et alliés. Cet événement nous fournit une occasion d'éveiller l'intérêt des gens pour les grands thèmes qui orientent nos projets et le travail de notre organisation.

Au cours des deux dernières années, le Conseil de direction et le personnel de NEADS se sont démenés pour que les priorités des étudiant(e)s et des diplômé(e)s handicapé(e)s soient pris en compte dans les divers secteurs de la vie politique, financière, éducative et professionnelle dans tout le pays ainsi qu'à l'étranger. Depuis 18 ans, notre objectif principal est resté le même – plaider la cause des étudiant(e)s et des diplômé(e)s postsecondaires handicapé(e)s au Canada pour qu'ils aient pleinement accès aux possibilités de s'instruire et d'avoir un emploi.

L'an dernier, NEADS s'est aventurée sur le terrain passionnant de la défense des droits au niveau international. L'Association a participé aux discussions des Nations Unies à New York sur la Convention des Nations Unies sur les droits et la dignité des personnes handicapées, en accordant une attention toute particulière à l'article 17 sur l'éducation.

Nous continuons également à tisser des liens solides avec nos réseaux d'organismes de défense des droits au niveau national, les gouvernements, les autres ONG, les fournisseurs de service et les organisations universitaires de base populaire afin d'être mieux informés et de fournir de meilleurs services à nos membres. Pour ce faire, nous nous servons de partenariats, de collaborations et de travaux et projets de recherche, nous siégeons sur divers conseils et comités, nous assistons et participons à des conférences d'un bout à l'autre du Canada et nous tirons parti des liens tissés par nos membres dans leurs provinces respectives.

En nous consacrant à des projets, nous sommes en mesure de nous pencher sur des enjeux particuliers jugés importants par nos membres. Nous avons actuellement deux projets portant spécifiquement sur le plein accès à l'éducation : Le projet sur l'intégration, une initiative extrêmement novatrice consacrée à l'examen de l'accessibilité des activités hors-programme dans les collèges et les universités, et Accès aux documents scolaires pour les étudiantes et étudiants incapables de lire les imprimés. Il s'agit d'une étude sur le soutien dont bénéficient les étudiant(e)s handicapé(e)s pour obtenir les documents scolaires dans le médium de leur choix à travers le Canada. Des changements sont recommandés aux gouvernements, aux fournisseurs de services, aux écoles et aux bibliothèques.

L'emploi continue à être un sujet d'intérêt et de préoccupation pour les étudiant(e)s et les diplômé(e)s handicapé(e)s. En 2003, nous avons publié notre ouvrage le plus récent, Accès-Succès : Guide de l'employeur, et lancé un site Web novateur d'emplois en ligne appelé NOWS – NEADS Online Work System. NOWS, qui n'était au départ qu'un projet, est devenu l'un des piliers de notre organisation, mettant des étudiant(e)s et des diplômé(e)s handicapé(e)s en contact avec des employeurs progressistes souhaitant embaucher des Canadiens et des Canadiennes handicapé(e)s. Enfin, notre site Web (www.neads.ca) continue d'être une ressource précieuse pour de nombreux Canadiens et Canadiennes.

La conférence de cette année, Tout droit!, devrait être stimulante et informative. Le titre a été choisi pour évoquer le droit qu'ont les Canadiens et Canadiennes de bénéficier de l'égalité d'accès à l'éducation et aux emplois et pour mettre l'accent sur la valeur des droits de la personne dans ces domaines. Ces concepts sont intégrés dans les ateliers qui présentent un éventail d'idées et de points de vue venant de divers autres pays.

Notre comité de planification de la conférence, présidé par Jason Mitschele, a beaucoup travaillé au cours des deux dernières années pour vous présenter cette conférence. Je les remercie de leur excellent travail et je suis fort reconnaissante à Jason Mitschele du cœur qu'il a mis à planifier notre conférence.

J'espère que, lorsque vous repartirez de Tout droit!, vous vous sentirez inspiré(e) pour apporter des changements bénéfiques et vous aurez le sentiment d'avoir en poche les compétences et les idées dont vous aurez besoin pour apporter ces changements dans votre collectivité et dans votre vie. Bonne conférence!

Mot de bienvenue de Cecilia Muir, Développement social Canada

Cecilia Muir, directrice générale, Bureau de la condition des personnes handicapées, Développement social Canada, se dit honorée d'assister à la réception d'ouverture au nom de Ken Dryden, ministre du Développement social, qui, ajoute-t-elle, est fermement résolu à faire avancer les dossiers concernant les personnes handicapées.

Muir exprime son appréciation pour le travail du comité de planification de la conférence, en particulier celui de Frank Smith, qui donne à NEADS une voix éloquente auprès du Bureau de la condition des personnes handicapées (BCPH).

L'accès, le principe de la légalité, l'éducation et l'emploi sont tous des domaines où NEADS promeut la reconnaissance des droits de ses membres, fait valoir Muir. Le gouvernement du Canada souhaite une société dans laquelle les citoyens ayant un handicap peuvent – en tant qu'étudiants, travailleurs, bénévoles et membres de famille – bénéficier de tout ce que le Canada a à offrir. L'apprentissage – pour tous les Canadiens et Canadiennes – est une priorité essentielle. Le gouvernement veut faire en sorte que les personnes avec un handicap occupent la place qui leur revient dans le système d'éducation canadien et puissent ainsi contribuer à l'essor du pays.

Muir cite quelques exemples d'engagements fédéraux en matière d'apprentissage : le budget de 2004 a introduit une bourse immédiate annuelle pouvant atteindre 2 000 $ pour les étudiant(e)s avec un handicap; une nouvelle déduction fiscale, au titre des mesures de soutien pour les personnes handicapées, permet désormais de déduire de l'impôt sur le revenu le coût des mesures de soutien (l’interprétation gestuelle, les soins auxiliaires et les livres sonores, par exemple,); de plus, le gouvernement compte faire davantage au chapitre des mesures de soutien, parce que c'est dans ce domaine que des progrès plus poussés sont nécessaires au Canada.

Mentionnant l'importance de l'éducation et du développement des compétences des personnes handicapées, Muir signale que c'est dans ce but que Développement social Canada (DSC) accorde un soutien financier à NEADS, par l'entremise du BCPH. Ce financement appuie NEADS dans son mandat de développer des ressources pour ses membres, les étudiants, les éducateurs et les employeurs. Elle fait remarquer que des renseignements supplémentaires sur les initiatives soutenues par le PPDS seront donnés dans les ateliers interactifs au cours de la conférence.

« En tant qu'étudiants avec un handicap, vous savez sans doute déjà ce que c'est que de relever les défis, ajoute Muir. Le fait que vous poursuiviez des études postsecondaires témoigne d'une vitalité et d'une résolution véritables. »

Muir félicite NEADS de son beau travail et souhaite aux délégués à la conférence beaucoup de succès dans la poursuite de leurs objectifs.

Un mot de nos commanditaires

Miguel Aguayo, consultant principal en ressources humaines à la CIBC, souhaite lui aussi la bienvenue aux participants à la conférence lors de la réception d'ouverture et souligne que la CIBC est honorée d'en être commanditaire. Ayant été étudiant et étant lui-même handicapé et travaillant avec des personnes handicapées, Aguayo dit que participer à la conférence sera pour lui une expérience nouvelle et intéressante.

Rachael Ross conclut en saluant les commanditaires de la conférence de 2004, en particulier le commanditaire principal, BMO Groupe financier.

Séance plénière d'ouverture

Mot de bienvenue de Jason Mitschele, président de la conférence

Jason Mitschele, président de la conférence et représentant de l'Ontario, NEADS, ouvre la séance plénière en souhaitant chaleureusement la bienvenue à tous les participants. Il exprime également son appréciation pour le travail des bénévoles – dirigés par Jennifer Dunn, consultante de projet, NEADS – et demande qu'on les applaudisse.

Mitschele fait remarquer que, cette année, avec 204 participants, la conférence nationale de NEADS établit un nouveau record de participation. De plus, un nombre inégalé de francophones (26 délégués) y assistent. Mitschele adresse un mot de bienvenue spécial à Tara Walter, du Lethbridge Communauté College, en Alberta, qui assiste à la conférence grâce à une bourse financée par NEADS, ainsi qu'à Sue Jackson, qui arrive d'Angleterre où elle étudie à l'University of the Arts London, à Londres.

Mitschele souligne que cela fait deux ans que NEADS prépare la conférence. Il exprime sa profonde reconnaissance aux généreux commanditaires de la conférence : BMO Groupe financier (commanditaire principal), CIBC (commanditaire platine), Groupe financier Banque TD et Groupe Banque Scotia (commanditaires or), Postes Canada, Avantage Sans Limites et Générale électrique du Canada (commanditaires bronze). Il remercie le comité de planification de la conférence et salue tout particulièrement le travail de Frank Smith. Mitschele remercie aussi Chris Gaulin, concepteur du site Web de NEADS, Heather Grant, de Golden Planners, et Rachael Ross, présidente de NEADS.

Mitschele passe ensuite brièvement en revue le programme de la conférence et rappelle que l'élection du nouveau conseil d'administration aura lieu dimanche. Il invite les nouveaux venus à songer à présenter leur candidature au conseil et donne des instructions sur la procédure de nomination.

Clint Davis, BMO Groupe financier

Mitschele présente ensuite Clint Davis, codirecteur, Diversité et équité en milieu de travail, BMO Groupe financier, ami et partenaire de longue date de NEADS.

Davis souhaite la bienvenue à toutes les personnes présentes et dit l'honneur qu'il ressent à participer pour la première fois à la conférence. Son collègue Stephen McDonnell, membre chevronné de l'équipe, y assiste pour la troisième fois.

Davis signale que les initiatives de diversité et d'équité, conjuguées à la promotion des services, sont un facteur fondamental du succès des efforts de BMO pour instaurer un milieu de travail équitable. Ces efforts, l'entreprise les axe sur la gestion du lien entre ses stratégies commerciales et ses stratégies « humaines ». La diversité et l'équité en milieu de travail sont « une décision judicieuse pour les affaires et la chose à faire », affirme-t-il. La réussite à long terme de BMO dépend de sa capacité d'attirer des talents de haut niveau par le biais d’organismes communautaires. Sa planification des effectifs repose sur des partenariats avec des organismes comme NEADS. Davis dit espérer vivement rencontrer les délégués et les invite tous à passer par le kiosque de BMO.

Mitschele remercie McDonnell du soutien que BMO accorde depuis longtemps à NEADS et continue de lui apporter.

Chris Sutarno, Institut national canadien pour les aveugles (INCA)

Chris Sutarno, coordonnateur national des mentorats, Service d'adaptation du milieu de travail, INCA, présente le nouveau programme de mentorat de l'INCA, MentorMatch, qui est un service offert sur Internet permettant aux Canadiens aveugles ou déficients visuels à la recherche d'un emploi d'entrer en contact avec des professionnels aveugles ou déficients visuels travaillant dans leur domaine. MentorMatch est le fruit d'une collaboration entre l'INCA et la American Foundation for the Blind. Sutarno remercie NEADS de l'occasion qui lui est donnée de lancer le nouveau programme à sa conférence.

Sutarno fait état de chiffres peu encourageants concernant les difficultés qui se posent aux personnes handicapées qui cherchent à obtenir ou à conserver un emploi. En 2002-2003, l'embauche des personnes handicapées a diminué et le taux de chômage des personnes aveugles ou déficientes visuelles à la recherche d'un emploi a augmenté. Des obstacles attitudinaux et une ignorance dans le milieu de travail des moyens éventuels d'adaptation doivent être surmontés. Souvent, les chercheurs d'emploi éprouvent de la frustration et en viennent à douter d'eux-mêmes.

Les mentorats peuvent être utiles à tous ces égards. « Avec MentorMatch, l'expérience de l'un devient l'éducation de l'autre », fait valoir Sutarno.

Le terme « mentor » évoque une situation dans laquelle une personne d'expérience partage ses connaissances avec une personne moins expérimentée. Les mentors peuvent offrir des suggestions sur des adaptations au travail et, par l'exemple de leur propre réussite professionnelle, contribuer sensiblement à la motivation de leur protégé. Du fait de cette relation, les mentors peuvent, pour leur part, améliorer leur estime de soi et acquérir de nouvelles compétences de communication.

Une cinquantaine de mentors sont actuellement inscrits à MentorMatch, représentant plus de 400 activités professionnelles, dont le droit, les services de conseil, la physiothérapie, l'enseignement de la musique, les services de caisse de banque, le courtage immobilier et la conception de logiciels d'apprentissage électronique. Il y a des mentors dans chacune des provinces.

Le Fonds d'intégration de Développement social Canada accorde un soutien financier à MentorMatch. Une personne peut s'y inscrire comme mentor ou comme protégé. La base de données de MentorMatch se trouve à www.careerconnect.org/INCA.

Sutarno conclut son exposé en donnant quelques exemples de célèbres tandems mentor-protégé, comme celui de Tina Turner et Mick Jagger et de Michael Jordan et Phil Jackson. Il demande aux participants de songer à ce qu'un protégé pourrait accomplir avec le bon mentor.

Le président Mitschele clôt la séance plénière sur une note d'humour, annonçant qu'il comptait bientôt s'inscrire dans un mentorat comme groupie d'une étoile rock!

Thème 2 : Intégration à la vie du campus

Modératrices : Alison Beattie, représentante de l'Alberta, NEADS; Lena Cook, représentante de la Saskatchewan, NEADS

Jennifer Gillies : Étudiant(e)s handicapé(e)s à l'université – La transition vers l'inclusion

Les étudiants handicapés sont reconnus comme un élément essentiel de la diversité de la communauté universitaire, fait remarquer Jennifer Gillies, étudiante à la maîtrise ès arts, Department of Recreation and Leisure Studies, Université de Waterloo. Des services spécialisés apportent un important soutien, tant scolaire que personnel, aux étudiants et les aident à créer des réseaux de contacts sociaux et à surmonter les obstacles. Cependant, il y a eu peu d'études sur l'adéquation entre ces services et les besoins des étudiants.

La transition de l'école secondaire à l'université est particulièrement difficile pour les étudiants handicapés, qui doivent parfois travailler plus fort que les autres étudiants et ont donc moins de temps à consacrer à leur vie sociale. C’est un souci car les activités récréatives et les loisirs peuvent aider à faire la transition avec l'université en renforçant les aptitudes personnelles et le sentiment d'inclusion.

Dans son étude, Gillies examine, sur le plan qualitatif, comment un petit groupe d'étudiants handicapés se sont intégrés à la vie d'une grande université du Sud-Ouest de l'Ontario. Elle s’est penchée sur la façon dont certains facteurs – comme le recours aux services offerts aux étudiants handicapés et la participation aux activités récréatives et aux loisirs – augmentent le sentiment d'inclusion dans la vie universitaire.

Deux questions clés ont orienté l'étude :

  • Comment les services universitaires contribuent-ils à la transition et à l'intégration des étudiants handicapés à la vie universitaire?
  • Quel rôle exercent les activités récréatives et les loisirs pour faciliter l'intégration dans la communauté universitaire?

Une lettre de présentation du projet d'étude avait été postée à environ 70 étudiants handicapés arrivés à l'université pendant l'année visée par l'étude. Quatre étudiantes, avec des handicaps différents, y ont répondu.

Un processus d'entrevue en deux étapes a été employé. Les questions de la première entrevue, menée au cours de la semaine d'inscription, portaient sur les activités réservées aux nouveaux étudiants, leurs conditions de logement, les possibilités récréatives et sociales dont les étudiantes comptaient profiter, les services qu'elles connaissaient et prévoyaient utiliser et les choses qu'elles avaient trouvées utiles pour la transition.

La seconde entrevue, six mois plus tard, visait à déterminer le progrès de l'intégration et faisait le suivi des questions posées à la première entrevue. Les étudiantes ont par exemple été interrogées sur les services auxquels elles avaient eu recours et les projets d'ordre social auxquels elles avaient donné suite. Le but visé était d'explorer la relation entre la fixation d'objectifs et leur atteinte.

Une analyse comparative de modèle a ensuite été effectuée pour catégoriser les expériences des personnes interviewées et a permis de dégager plusieurs schémas communs, notamment les schémas ou thèmes clés suivants :

  • Intégration à la vie du campus
  • Réalisation et adaptation des objectifs

L'Office for Persons with Disabilities de l'Université de Waterloo s'est avéré un soutien formel clé pour l'intégration à la vie du campus. Ce service était le point de convergence de l'intégration des étudiants dans le milieu universitaire. Il améliorait la communication et la compréhension entre étudiants et professeurs et offrait soutien et ressources. Toutefois, le recours à ce service et à d'autres soutiens formels entraînait parfois du stress et de l'anxiété, les étudiantes ayant le sentiment que certaines questions échappent à leur contrôle.

Les soutiens sociaux et informels comprenaient les activités de la semaine d'inscription, la résidence étudiante, les clubs et équipes et les loisirs. Les activités récréatives et les loisirs ont contribué à alléger le stress et à améliorer la santé, ce qui a aidé les étudiantes à atteindre leurs objectifs pour une transition heureuse.

L'étude a permis de constater que les personnes interviewées s’étaient, dans une large mesure, fixé des objectifs et les avaient atteints. Le manque de temps, d'argent et de capacité était restrictif. Les objectifs évoluaient à mesure que se faisait l'immersion des étudiantes dans la vie universitaire. Par exemple, une participante a fait remarquer qu'elle s’était fait assez d’amis et qu'elle n'avait pas dû fréquenter des clubs comme elle le prévoyait.

Les participantes estimaient que leur transition si elles arrivaient à surmonter les obstacles, à obtenir de bons résultats scolaires et à se faire des amis. Elles ont eu recours aux divers services offerts et ont fait état de compétence dans leurs aptitudes personnelles. À leur avis, elles travaillaient plus fort et plus longtemps que les autres étudiants, ce qui accroissait leur sentiment de manquer de temps, mais leur procurait également un sentiment d'auto-efficacité.

L'effet de l'auto-efficacité sur le comportement est un cadre explicatif élaboré par Albert Bandura, qui théorisait que les gens mesurent leur réussite en se rappelant leurs réalisations antérieures. Lorsqu'ils connaissent des succès, ils ont le sentiment d’avoir un niveau d'auto-efficacité plus élevé. Les gens dont l'auto-efficacité est élevée ont vraisemblablement une meilleure estime de soi et sont davantage en mesure de gérer diverses situations : ils maîtrisent mieux leur environnement mais aussi leur handicap. Les soutiens informels et formels y contribuent.

Le modèle des « soutiens et obstacles » de l'auto-efficacité indique que la disponibilité de soutiens influe positivement sur l'expérience d'auto-efficacité et, par la suite, sur la capacité d'intégration dans une communauté universitaire. Les obstacles comprennent notamment les contraintes de temps, le handicap, les difficultés de communication et le sentiment de dépendance et ils peuvent avoir un effet néfaste sur le sentiment d'auto-efficacité et restreindre la réussite scolaire et sociale.

La disponibilité des services de soutien est un facteur critique. Selon l'étude de Gillies, les étudiants utilisent les services de soutien pour surmonter les obstacles.

Les conclusions de l'étude indiquent que divers aspects de la vie universitaire – notamment les services de soutien, les possibilités de loisir et le soutien des pairs – contribuent à l'insertion réussie des participants dans la communauté universitaire. L'étude a montré que, pour les étudiants handicapés, l'inclusion passe par l'accès à des services spéciaux et par l'efficacité de ces services. Les étudiants qui ont accès à des services efficaces ont davantage confiance en eux-mêmes et sont mieux adaptés au milieu universitaire.

Jennifer Dunn : L'inclusion des étudiant(e)s handicapé(e)s dans les activités commanditées par les collèges et universités – Le projet de NEADS

Jennifer Dunn, consultante de projet, résume le projet Inclusion de NEADS, expliquant qu’il s’agit d’un partenariat entre la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et la Canadian Organization of Campus Activities.

Le projet a pour objectif de déterminer l'accessibilité des activités parascolaires pour les étudiants handicapés, un objectif qui diffère de ceux des projets antérieurs de NEADS qui portaient sur les questions scolaires et la transition de l'école secondaire aux institutions postsecondaires. Ce projet est le premier au Canada qui vise l'accessibilité des ces activités au niveau postsecondaire. NEADS estime que les activités parascolaires constituent un élément essentiel de l'éducation postsecondaire et a donc décidé l'examiner cette question.

Dans le but de cerner des solutions appropriées, le projet déterminera les obstacles particuliers auxquels sont confrontés les étudiants handicapés afin de créer, en bout de ligne, une trousse de formation destinée aux programmateurs des activités sur le campus et de définir des pratiques concrètes (y compris les « pratiques exemplaires » connues) pour les rendre plus accessibles.

De nombreux avantages découlent de la participation aux activités parascolaires. Celle-ci favorise la croissance personnelle, la santé et le mieux-être, permet d'établir des réseaux de contacts sociaux et professionnels, contribue à l'acquisition et à l'amélioration des compétences, suscite le sentiment d'appartenance, permet l'exploration d'intérêts personnels et renforce l'engagement à l'égard des études et de la réussite scolaire.

Au cours de la première phase de l'étude, les chercheurs ont envoyé aux programmateurs d'activités sur le campus de tout le pays, un questionnaire de deux pages sur leurs activités . Ils ont également rencontré des responsables de la programmation dans quatre établissements d'enseignement de la Saskatchewan.

Les recherches ont montré que les activités les plus populaires étaient celles de la semaine d'orientation, les événements internes et sportifs et les soirées dans les pubs. Les programmateurs supposaient que ces activités étaient accessibles parce que les bâtiments où elles se déroulaient l'étaient. Mais comme les étudiants handicapés ont tendance à ne pas parler de leurs difficultés, les programmateurs ne s'étaient pas penchés sur leurs nombreux besoins. Des problèmes se sont également posés quant aux lieux des activités hors campus, qui ne sont pas toujours accessibles, et aux moyens de transport entre le campus et ces lieux. Les organisateurs se disaient disposés à répondre, au cas par cas, aux besoins de ces étudiants, mais pensaient qu'il n'était pas réellement possible de rendre toutes les activités totalement accessibles.

Parmi les organisateurs consultés dans le cadre du sondage, 88 % ont indiqué que la plupart ou la totalité des installations étaient accessibles. De nombreuses associations étudiantes étaient disposées à des aménagements en fonction de besoins précis qui leur seraient signalés. Parmi les répondants, 72 % ne voyaient pas d'empêchements à rendre les activités plus accessibles et 58 % avaient accès à des fonds à cette fin (mais seulement 39 % ont dit que l'accessibilité était prise en considération au moment de la planification des élections des organismes étudiants).

Dunn mentionne quelques conseils pour accroître l'accessibilité :

  • Fournir la documentation sur les activités dans des formats alternatifs.
  • Faire de la publicité par une diversité de moyens.
  • Donner une formation psychosociale aux dirigeants de clubs et d'organismes.
  • Inclure des étudiants handicapés dans la planification et le déroulement des activités.
  • S'assurer que les locaux où se déroulent les activités et les toilettes sont accessibles.

Dans la deuxième étape du projet (actuellement en cours), un questionnaire a été distribué à des étudiants handicapés portant sur leur participation aux activités parascolaires et sur les types d'obstacles qu'ils ont rencontrés.

Les résultats préliminaires montrent que beaucoup d'étudiants n'ont pas assez de temps pour participer aux activités parascolaires en raison des exigences de leur programme d'études. Certains ne sont pas intéressés par les activités offertes. Beaucoup ont mentionné que les clubs se trouvaient dans de vieux immeubles qui ne sont pas accessibles. Quelques-uns ont affirmé que les difficultés de transport les empêchaient de participer à des activités hors campus.

Un atelier de formation a eu lieu tout juste avant la conférence pour discuter des moyens d'améliorer l'accessibilité des activités. Les prochaines étapes comprendront la préparation de documents de formation en ligne et en différé à l'intention des programmateurs d'activités sur le campus. Deux listes de vérification à utiliser pour les activités et événements seront fournies ainsi qu’une liste de façons dont les programmateurs peuvent rendre les activités plus accessibles. Un formulaire permettant aux étudiants handicapés de demander des aménagements pour des activités accessibles sera diffusé, ainsi qu'une liste de pratiques exemplaires et de suggestions venant de partout au Canada pour promouvoir l'accessibilité des activités.

Mahadeo Sukhai : Élaboration d'un réseau de collaboration – L'expérience de l'Université de Toronto

Mahadeo Sukhai, président, Graduate Students' Union, Université de Toronto, décrit les efforts de sensibilisation aux questions concernant les étudiants handicapés et leur inclusion dans la vie du campus à l'Université de Toronto. Il énonce d'abord un point de vue philosophique sur le « monde » de l'activisme des personnes handicapées, qui prend deux formes :

  • un mouvement général composé d'organismes, de coalitions et de regroupements qui travaillent en gros en fonction des mêmes objectifs;
  • des « ambassadeurs sans attache » qui représentent ce que les personnes handicapées ont de mieux à offrir, mais qui préfèrent ne pas s'engager dans une structure formelle.

Ces deux groupes collaborent et échangent des commentaires mais il y a aussi une certaine tension entre eux. Le mouvement étudiant général (pas seulement les étudiants handicapés) peut être très monolithique et enclin à adopter l'attitude « quiconque n’est pas avec nous est contre nous ». L'avancement de la cause des personnes handicapées ne passe cependant pas toujours par le mouvement des étudiants handicapés.

Ce dernier a ses forces et ses faiblesses. Ses points forts tiennent au nombre de ses membres, à ses capacités organisationnelles, à la mise sur pied de coalitions, à sa durabilité et à son accès à des ressources financières. Ses points faibles tiennent à sa représentativité réelle et à la présence du facteur du « plus petit dénominateur commun », à savoir s'il peut parler au nom de tous sans pour autant être limité au « plus petit dénominateur commun ».

Les gens qui tiennent le rôle d'« ambassadeur sans attache » ont aussi leurs forces et leurs faiblesses. Ils peuvent parler sans intermédiaire et sont les seuls maîtres de leurs tactiques d'intervention. Leur bonne réputation les précède et l'exemple qu'ils donnent est motivant. De plus, ils peuvent s'intégrer aux organismes du campus sans être assimilés.

L'un des problèmes, c'est qu'après leur départ, il ne reste aucune structure pour continuer leur travail. Les questions de permanence ou d'argent conditionnent peu leurs activités. En dernière analyse, le travail réalisé par ces ambassadeurs se réduit à la « vision du monde d'une personne ».

À l'Université de Toronto, ces deux mondes travaillent en partenariat. Le climat amical créé par les « ambassadeurs sans attache » a mené à la formation d'un mouvement d'étudiants handicapés. Ce mouvement, à son tour, a créé un environnement propice au mentorat et à la défense individuelle des intérêts.

Au cours des trois dernières années, à l'Université de Toronto, la sensibilisation aux questions concernant les personnes handicapées et les mesures prises à leur égard ont augmenté et la situation s'est améliorée. L'approche systémique qui a permis cette évolution fait appel à la collaboration entre les étudiants, les fournisseurs de services, l'administration, le personnel et les anciens élèves.

L'approche retenue par les étudiants a consisté à établir une présence pour les étudiant(e)s handicapés, à sensibiliser et à éduquer, à déterminer des stratégies de lobbying et à donner l’exemple. Leur réussite tient pour une grande part au fait qu’ils ont su saisir les occasions et comprendre le système. La constitution d'un réseau suppose qu'il faut savoir ce que font les gens, à qui parler, comment les aborder, comment fonctionne la gouvernance et comment faire un lobbying efficace. Le recours stratégique à des manifestations peut également s'avérer efficace.

L'Université de Toronto, dit Sukhai, a formulé un énoncé de vision pour un campus inclusif. Il fait aussi état du processus de planification que la Loi de 2001 sur les personnes handicapées de l'Ontario (LPHO) impose au secteur public en Ontario et aux organismes figurant en annexe en vue d'élaborer des plans annuels d'accessibilité, lesquels doivent identifier les obstacles et présenter des initiatives pour les supprimer.

Dans la deuxième année de son processus de planification en vertu de la LPHO, l'Université de Toronto a mis sur pied un comité consultatif général, composé de 40 membres, dont des personnes handicapées. Ce comité, qui a lui-même créé sept sous-comités et un comité de coordination, a poursuivi ses travaux de février à juillet 2004 et a produit un rapport de 98 pages sur les initiatives entreprises en 2003-2004. Il a également présenté 40 initiatives pour 2004-2005. Ces initiatives portent sur les attitudes (les questions concernant les personnes handicapées et la formation initiale, par exemple), les questions pratiques (séminaires sur l'aménagement organisationnel et la polysensibilité chimique, par exemple), la technologie et la conception du matériel pédagogique.

La participation des étudiants s'est soldée par la mise en place d'un certain nombre d’éléments, notamment une série de conférences intitulée Breaking Down Barriers 2004, une campagne d'affichage, un engagement formel à l'égard des personnes handicapées et le Access Centre.

Breaking Down Barriers, qui en est à sa deuxième conférence, est devenu un modèle pour les efforts de sensibilisation et d'éducation à la base. L’objectif est la durabilité à long terme et des délégués de l'extérieur de la communauté universitaire participent.

Dans la campagne des affiches de sensibilisation, on voit 11 étudiants de divers groupes, inscrits à divers programmes d'études et ayant divers handicaps. Ces étudiants sont principalement des « ambassadeurs sans attache » qui se sont portés volontaires pour paraître sur ces affiches. Cette campagne n'aurait pas été possible il y a quatre ans.

L'accessibilité a considérablement augmenté à l'université, où plusieurs projets distincts en plus de ceux prévus par le plan LPHO ont été proposés. Ces initiatives supplémentaires comprennent des laboratoires de chimie accessibles, des sites Web avec un accès modifié et amélioré et une anthologie sur la condition des personnes handicapées.

L'autonomie organisationnelle va de pair avec une certaine « masse critique ». Il y a quatre ans, quelques personnes à l'université œuvraient isolément sur les questions d'accessibilité. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui travaillent ensemble de façon informelle à l’instauration d’un climat accueillant et à la préparation du terrain pour des mesures ultérieures.

Le système n'est pas sans problèmes : aucun engagement de ressources n'a été obtenu de la part du gouvernement provincial, ni des institutions et départements. L'inertie institutionnelle joue également. Comment, par exemple, accorder l'équité et l'accessibilité avec la méritocratie de l'Université de Toronto et les préoccupations quant à la dilution des normes? Une certaine indifférence administrative existe – qui devient parfois résistance –, comme d'ailleurs un certain degré d'indifférence communautaire, du fait que les étudiants handicapés ne représentent que 2 % de la population universitaire. Mais 2 % d'une population étudiante totale de 70 000 signifie quand même un grand nombre d'étudiants. Sukhai souligne qu’il ne faut pas se contenter de l’équité : il faut aussi prendre des mesures.

Sukhai parle de la création du Graduate Accessibility Committee (GAC), qui a pour mandat d'améliorer la qualité et l'accessibilité des études supérieures pour les étudiants handicapés. Ce groupe de recherche, de réflexion et de lobbying a réussi à faire adopter par la Graduate Students Union une politique sur l'accessibilité en avril 2003. Le GAC a participé à plusieurs groupes de travail et comités et a élaboré sa propre stratégie de lobbying ciblé, reposant sur un vaste réseau de contacts.

Un autre organisme important, Students for Barrier-Free Access (SFBA), fondé en 2002, assure la promotion des intérêts et l'intervention directe pour le compte des étudiants handicapés. Il a récemment mis sur pied l’Access Centre, financé avec les cotisations du Students' Administrative Council et créé en réponse aux documents de planification de la LPHO, qui identifiaient les obstacles rencontrés par les étudiants handicapés et qui pourraient être supprimés par la création d'un tel centre. Le modèle de gouvernance du Centre garantit une représentation étudiante majoritaire, ainsi que la présence de membres du gouvernement étudiant.

En conclusion, Sukhai affirme qu'un climat de collaboration s'est instauré à l'Université de Toronto depuis trois ans. La création du SFBA Access Centre constitue un grand pas en avant et marque la permanence du mouvement.

Discussion

Le corps enseignant n’est souvent pas très compréhensif à l’égard des étudiants handicapés, dit un participant qui ajoute qu'un mécanisme est nécessaire pour garantir que l'information parvienne à chacun des enseignants.

Dunn fait remarquer que les documents de formation produits dans le cadre du projet de recherche de NEADS ont été largement diffusés et sont disponibles en ligne. Les représentants des associations étudiantes devraient être en mesure de remettre l'information directement aux membres du corps professoral. Jennison Asuncion, qui participe également au projet Inclusion, signale qu'il est prévu de demander aux gens de faire au niveau individuel la distribution des documents de formation.

Interrogé sur les moyens à prendre devant l'inertie institutionnelle ou la résistance aux changements destinés à améliorer l'accessibilité, Sukhai dit que la publicité et les interventions répétées et persistantes peuvent s'avérer efficaces. Des contraintes peuvent exister quant il s’agit d’apporter des changements (par exemple, dans le cas d'un immeuble non accessible qui ne peut être modifié), mais dans ces cas, il importe de chercher des solutions de rechange.

Dunn fait remarquer que les associations étudiantes et les organisateurs d'activités ne sont souvent pas conscients des besoins des étudiants handicapés. Il peut être utile de les en informer. Asuncion signale que NEADS est en train de formuler des lignes directrices sur l'accessibilité.

Interrogée sur les façons d'aborder les clubs étudiants, Asuncion répond qu'il « faut engager la conversation avec eux » et les sensibiliser aux étudiants handicapés et à leurs besoins. « Il s'agit d'une responsabilité conjointe. »

Sukhai ajoute que les organismes devraient inclure dans leurs documents promotionnels les coordonnées des personnes avec qui les personnes handicapées souhaitant participer doivent communiquer. En réponse à une question au sujet des associations étudiantes qui ne font pas une promotion satisfaisante de leurs activités, Sukhai explique que les étudiants handicapés pourraient choisir de créer leur propre réseau d'information, mais, ajoute-t-il, ils pourraient aussi décider de s'exprimer de façon plus catégorique et même, au besoin, d'alerter les médias.

Un participant soulève le problème de la bureaucratie dans le processus visant à obtenir des aménagements dans les universités. Il y a des limites à ce que les services aux personnes handicapées peuvent faire.

Sukhai convient que les bureaux chargés de ces services se trouvent dans une position délicate : ils font partie du système universitaire et ont les mains liées. Il incombe donc à d'autres organismes de soulever les problèmes. Un autre moyen efficace pour obtenir la sensibilisation voulue consiste à demander aux particuliers de partager leurs expériences avec d'autres.

Un participant demande par quel moyen on peut avoir une vue générale des activités de promotion à l'Université de Toronto.

Sukhai souligne qu'un bon nombre d'étudiants handicapés ne s'inscrivent pas auprès de l'Office of Disability Assistance, préférant travailler directement avec leur département ou leur superviseur. Il est donc difficile d'obtenir le pourcentage exact des étudiants handicapés. Si l'on se fie aux statistiques pour l'ensemble de la population, on peut conclure que jusqu'à 15 % des étudiants à l'Université de Toronto – soit plus de 10 000 personnes – auraient un handicap. Mais ce n'est qu'une minorité d'entre elles qui se sont déclarées. Pour répondre aux besoins du plus grand nombre possible, le mouvement des étudiants handicapés a tenté d'examiner et de synthétiser autant de points de vue que possible.

Questionnée sur l'importance de loger sur le campus pour les personnes handicapées, Gillies dit que les participants à son étude ont tiré des avantages du fait de vivre sur le campus en termes, entre autres, de leur vie sociale, des transports et de la sécurité.

Au sujet des SBFA à l'Université de Toronto, un participant demande comment assurer une participation étudiante permanente une fois qu'un organisme est établi.

Sukhai répond que, dans le but d'avoir un outil de recrutement permanent, ce sont des étudiants qui constituent le personnel du Access Centre. Le Centre peut ainsi planifier la succession des dirigeants en faisant appel à ceux qui se montrent intéressés et actifs.

Interrogé sur l’obligation de rendre compte de la façon dont l’argent est dépensé, Sukhai répond que c'est un groupe de gouvernance qui en est chargé. Ce groupe comprend des étudiants et d'autres membres de la communauté universitaire. Dès le départ, le système a été conçu de façon à assurer la reddition de comptes et la transparence.

En réponse à une question sur les critères de réussite appliqués par le Centre, Sukhai explique que des indicateurs de rendement sont en place et devraient figurer dans le rapport annuel relatif à la LPHO.

Un autre participant demande s'il y a des études portant sur l'intégration à la vie du campus des étudiants des universités plus petites, des collèges communautaires ou des établissements d'enseignement en milieu rural.

Asuncion explique que l'étude de NEADS a porté sur l'ensemble du Canada, mais qu'elle ne comprend pas une analyse comparative urbaine-rurale. Les données nécessaires existent, mais une telle analyse ne faisait pas partie du mandat de l'étude.

Questionnée sur le faible niveau de participation à son étude, Gillies convient qu'une étude plus poussée englobant un plus grand nombre d'étudiants est souhaitable. Elle reconnaît les limites des entrevues menées auprès de seulement quatre participantes volontaires mais explique qu’il est très difficile d'en recruter davantage en raison des règles de protection des renseignements personnels

Discutant de la tendance éventuelle des étudiants handicapés à se « regrouper », Sukhai affirme qu'une telle auto-ségrégation n'est généralement pas un problème. Le Access Centre à l'Université de Toronto offre des espaces de rencontre, mais les étudiants handicapés n'ont pas tendance à se « regrouper ». Au contraire, ils tendent plutôt à ne pas s'identifier comme étudiants handicapés.

Gillies fait remarquer que son étude a montré qu'il existait un mélange de possibilités pour les étudiants handicapés, allant des activités pour tous aux activités spécifiquement conçues pour eux.

Thème 3 : Accès aux documents scolaires pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés

Modérateurs : Joby Fleming, ancien président, NEADS; Robin Drodge, représentant de Terre-Neuve et du Labrador, NEADS

Introduction

Joby Fleming souhaite la bienvenue aux participants à l'atelier. Il rappelle que c'est le Programme de partenariats pour le développement social du gouvernement fédéral qui commandite cet atelier, ainsi que le projet de NEADS intitulé « Accès aux documents scolaires pour les étudiantes et étudiants incapables de lire les imprimés : un partenariat pour les utilisateurs et les fournisseurs de services ».

Robin Drodge décrit rapidement l'atelier : l'accès à l'information est un droit fondamental de tous les Canadiens. Étant donné que seulement 3 % de la littérature mondiale est disponibles en formats multiples, les étudiants postsecondaires incapables de lire les imprimés dépendent de programmes, de fournisseurs de services et de bibliothécaires pour obtenir l'information et la documentation dont ils ont besoin pour répondre aux exigences de leurs cours. Pour les personnes handicapées, l'achèvement d'un programme d'études postsecondaires est le moyen le plus direct d'assurer leur employabilité et leur intégration dans le courant économique et social dominant de la société canadienne.

En décembre 2003, NEADS a commencé à travailler sur un nouveau projet: Accès aux documents scolaires pour les étudiantes et étudiants incapables de lire les imprimés : un partenariat pour les utilisateurs et les fournisseurs de services. NEADS y travaille de concert avec Troubles d'apprentissage – Association canadienne et le Conseil sur l'accès à l'information pour les Canadiens et les Canadiennes incapables de lire les imprimés. Le but général visé est de fournir aux étudiants postsecondaires francophones et anglophones qui n'ont pas accès aux documents scolaires dans les formats d'impression ordinaires l'information, les services et les documents dont ils ont besoin pour réaliser leurs objectifs d'études et de carrière.

Carolyn Wiebe : Le voyage des documents en formats substituts au Manitoba – Comment la coopération fonctionne!

Carolyn Wiebe, conseillère en matière d'accessibilité, Disability Services, Université du Manitoba, explique comment le bureau des services aux personnes handicapées (SPH) de l'Université du Manitoba et le Special Materials Services (SMS), qui fait partie de Citoyenneté et Jeunesse Manitoba, gouvernement du Manitoba) ont forgé une relation de travail positive et efficace basée sur la coopération et la répartition des tâches. Le bureau des SPH sous-traite la production de tous ses documents en formats substituts. C'est pourquoi son exposé est le fruit d'un effort conjoint avec Susan Doerksen.

Au départ, l'étudiant s'inscrit au bureau des SPH, où un conseiller en SPH télécharge la liste des ouvrages dont l'étudiant a besoin. Si les textes d'un cours ne figurent pas dans la liste, le conseiller communique avec le professeur ou le département pour obtenir la liste. Le bureau des SPH transmet ensuite par courriel la liste au SMS, qui fait une recherche dans les bases de données aux États-Unis et au Canada pour déterminer la disponibilité des textes, puis fait parvenir l'information obtenue au bureau des SPH. Celui-ci informe à son tour l'étudiant.

Ce système pose plusieurs problèmes :

  • beaucoup des ouvrages commandés sont des éditions plus anciennes ou américaines;
  • des retards importants s'accumulent lorsque les professeurs mettent longtemps à choisir leurs textes;
  • il arrive que des professeurs changent d'édition ou de texte après que l’étudiant a fait sa commande;
  • le délai de réponse du bureau des SPH peut être trop long.

Ces difficultés supposent que les professeurs devront améliorer la façon dont ils choisissent leurs textes. Par ailleurs, les étudiants ne sont pas satisfaits des délais de réponse du bureau des SPH, mais négligent parfois d'informer ce dernier des problèmes qui surviennent. Deux questions connexes se posent :

  • Pourquoi les étudiants ayant une déficience visuelle sont-ils les seuls pour que l’on produit des textes au Manitoba?
  • Qu'en est-il des étudiants ayant d'autres handicaps?

Sur une note plus positive, le SMS et le bureau des SPH ont établi une relation de travail efficace fondée sur la coopération, vérifiant l'état des commandes et s'adressant l'un à l'autre des rappels lorsqu'un titre n'arrive pas ou n'est pas expédié. Une fois obtenue l'information sur un texte demandé, tout se passe très rapidement. Un autre aspect positif est que les étudiants ont une personne-ressource à qui s'adresser en cas de problèmes.

Susan Doerksen : Le voyage des documents en formats substituts au Manitoba – Comment la coopération fonctionne!

Susan Doerksen, coordonnatrice des documents en formats spéciaux pour le postsecondaire, Special Materials Services (SMS), gouvernement du Manitoba, explique que le SMS non seulement fournit des textes électroniques (Word, ASCII, RTF, HTML, PDF), audio (analogique, MP3, WAV), en gros caractères, en braille imprimé et en braille électronique, mais il fait également le prêt d'équipement. Les ressources de production comprennent deux studios d'enregistrement, deux spécialistes en adaptation tactile, plusieurs narrateurs, cinq rédacteurs à temps partiel et une installation d'imprimerie en gros caractères. Le SMS tient également une bibliothèque de textes en « formats spéciaux » à partir de laquelle elle fait des prêts dans tout le Canada.

Le voyage, à partir de la recherche d'un texte jusqu'à sa production, suppose de prime abord la disponibilité du titre. Le SMS fait des recherches dans diverses bases de données – par exemple, celles de la Bibliothèque nationale du Canada, de l'Association of Education Resource Centres et de Bookshare.org. Si le titre est trouvé, il peut souvent faire l'objet d'un prêt interbibliothèques. Cependant, les prêts transfrontaliers posent des problèmes du fait que des ouvrages sont parfois perdus.

Il arrive souvent que l'option de produire l'ouvrage doive être envisagée. Dans ce cas, le SMS consulte le bureau des SPH à ce sujet.

La production comporte les étapes suivantes :

  • obtenir une copie imprimée du texte.
  • commander le disque à la maison d’édition, ce qui peut prendre jusqu'à un mois et poser parfois des problèmes d'incompatibilité de fichiers et d'information incomplète.
  • aviser la Bibliothèque nationale du Canada afin de faciliter le partage de fichiers.
  • produire le texte en format substitut, ce qui exige souvent une révision même si le disque de l'imprimeur dispense de faire une numérisation.
  • livrer le texte à l'étudiant, parfois par tranches.

Le SMS reçoit les commentaires des étudiants, des professeurs et des organismes gouvernementaux. Il reste également en contact avec les étudiants.

Le changement des formats de fichiers est un problème. Il y a toujours du nouveau à l'horizon. Les nouveaux formats permettent une plus grande accessibilité et facilitent la production et l'utilisation. Les éditeurs américains sont encouragés à produire en format XML, celui-ci se convertissant plus facilement en braille, en texte électronique, etc. Des discussions ont lieu au Canada au sujet de la création d'un dépôt de disques d'éditeur. Le SMS a créé un site pour le protocole de transfert de fichier (FTP ) et un catalogue public en ligne (OPAC ) pour le partage de fichiers. Enfin, de nouveaux logiciels et appareils de lecture ou de stockage avec plus de fonctions et une plus grande capacité – comme le iPod d'Apple – deviennent moins onéreux et plus accessibles.

Doerksen recommande de se renseigner sur le projet de l'Illinois, à www.mitbc.org/services/digital.shtml. Le site Web du SMS se trouve à http://www.edu.gov.mb.ca/ms4/enfdiff/aveugles et le catalogue en ligne à smscat.merlin.mb.ca.

Doerksen met à la disposition des participants des exemplaires en braille et en gros caractères de son exposé.

Trent Copp : La prestation des formats substituts – Le point de vue d'un bibliothécaire

Trent Copp, assistant de bibliothèque (Besoins spéciaux) à l’Université McMaster, parle de « la marche vers l'Utopie » des textes en formats substituts. Expliquant les avantages et inconvénients des divers formats, il fait valoir que les textes audio, en braille et en gros caractères sont bien connus, mais qu'ils sont coûteux, nécessitent beaucoup de main-d'œuvre et sont encombrants. De plus, leur marché est restreint. En revanche, le texte électronique est rentable sur le plan des coûts et de la main-d'œuvre et est souvent dans le domaine public. Il peut être lu au moyen d'un lecteur écran et d'une loupe d'écran, comme Kurzweil ou JAWS, ou d'autres dispositifs à fonctions limitées qui sont gratuits ou peu coûteux.

Copp recommande un site Web qui offre des enregistrements aux étudiants aveugles ou dyslexiques : www.rfbd.org. Il importe de signaler cependant que Recordings for the Blind and Dyslexic (RFBD) n'offre que des éditions américaines. La production par les établissements d'enseignement est inefficace et ne tire pas avantage des prêts entre bibliothèques. La production par les étudiants eux-mêmes empiète sur leur temps d'étude. L'Université McMaster a ressources et services de bibliothèque pour les étudiants ayant des besoins spéciaux qui coordonnent les prêts entre bibliothèques par le truchement des catalogues AMICUS, LOUIS et INCA, par exemple. Mais la disponibilité de ressources financières demeure un problème lorsqu'il s'agit de produire des documents en formats substituts. Le temps est également un facteur majeur. Copp signale que, pour répondre aux besoins des étudiants en janvier, il doit ordinairement s'y mettre en octobre.

Sur une note plus positive, les grands éditeurs ont maintenant des formulaires de commande en ligne et les nouveaux titres sont de plus en plus souvent disponibles en version électronique. L'Université McMaster a trouvé utile de garantir aux éditeurs, au moyen d'un contrat électronique signé par l'étudiant, que le document ne sera pas reproduit à d'autres fins. L'utilisation de textes électroniques permet de réduire l'espace nécessaire à l'entreposage, la production en formats substituts, les paliers administratifs concernés et le recours aux bénévoles. Et bien que certains étudiants se sentent intimidés par la technologie et que les lecteurs écrans soient incapables de lire les formules mathématiques et les diagrammes, l'évolution de la technologie laisse présager la résolution de ces difficultés.

La route de Copp vers l'Utopie passe par l'éducation des fabricants de logiciels et des petites maisons d'édition, la promotion des avantages des lecteurs écrans, les pressions sur le corps professoral et l'adoption de mesures législatives. Les éditeurs sont actuellement en mesure de fournir un texte électronique pour répondre à entre 65 % et 75 % des demandes.

Copp termine son exposé par un mot positif au sujet de la sensibilisation et de la coopération dont fait preuve Oxford University Press, l'un des grands éditeurs de manuels scolaires. Il laisse son adresse de courriel (spneeds@mcmaster.ca) au cas où des participants voudraient communiquer avec lui.

Kimberley Gerritsen : Défis particuliers – Vivre avec un handicap invisible parce qu'on n'est pas capable de lire les imprimés

Kimberley Gerritsen, étudiante à la maîtrise d'éducation en réadaptation communautaire et études relatives aux personnes handicapées, Université de Calgary, parle de son expérience personnelle du fait de son incapacité à lire les imprimés qui, dans son cas, résulte d'un trouble d'apprentissage (TA) plutôt que d'une déficience visuelle. Elle décrit le TA comme une perturbation du processus d'apprentissage qui se manifeste en quatre étapes :

  • la réception de l'information par l'entremise des sens.
  • le traitement de l'information reçue dans le cerveau.
  • la fixation du résultat dans la mémoire.
  • l'expression de ce qui a été retenu.

Il y a quatre grandes catégories de déficiences du traitement visuel de l'information :

  • déficience de la distinction figure-fond : difficulté à reconnaître une chose précise sur un fond similaire ou à percevoir des lignes précises sur une page ou les mots sur une ligne.
  • déficience de l'enchaînement visuel : difficulté à percevoir les choses dans l'ordre où elles sont présentées et inversion de lettres ou de mots.
  • déficience de discrimination visuelle : difficulté à distinguer entre des objets de forme similaire, par exemple entre le « c » et le « e », entre le « n » et le « m », etc.
  • la déficience de perception de la profondeur : difficulté à percevoir la distance à laquelle se trouve un objet.

Gerritsen demande un volontaire parmi les participants à l'atelier pour lire une histoire intitulée « The Farmer and the Mule », rédigée comme suit :

The Farner the amb Mule : A baradle told of farner ownep who olb mule. The nule mule stanb eoulp on the dotton. The farmer heard mule braying-whatcver mvlcs bo when …

Elle explique que ce texte montre comment une personne ayant un TA et une incapacité connexe à lire les imprimés (difficulté à distinguer entre deux objets de forme similaire, comme le « p » et le « b » ou le « u » et le « v ») verrait les mots sur une page. Le dénouement heureux véhicule la morale de cette histoire : ce qui semble devoir accabler une personne peut en réalité lui être utile, parce que la vie consiste en notre attitude face à l'adversité.

Gerritsen conclut son exposé en présentant les trois options disponibles pour avoir accès aux documents imprimés sous forme sonore :

  • les organismes comme RFBD, les bibliothèques publiques et l'INCA.
  • le recours à des lecteurs, rémunérés ou bénévoles.
  • les technologies, telles que le programme Zoomtext, qui sont conçues pour les personnes ayant une déficience visuelle. Kurzweil est un programme conçu pour les personnes sans déficience visuelle.

Gladys Loewen : Résultats du groupe de réflexion de l'ACCEHP – Accès à l'information pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés

Gladys Loewen, gestionnaire, Technologie d'aide, Colombie-Britannique, présente les résultats de la réunion du groupe de réflexion de l'Association canadienne des conseillers aux étudiants handicapés au postsecondaire (ACCEHP) qui s'est tenue la veille à l'Université d'Ottawa. Cette réunion visait à cerner clairement les enjeux associés au soutien pour les étudiants incapables de lire les imprimés et à définir les tâches dans le cadre d'un plan de cinq ans. Loewen est membre du Comité directeur du projet d'accès aux documents scolaires de NEADS.

Le groupe a formulé son énoncé de vision au cours de cette réunion : « Assurer un accès égal et en temps opportun aux documents scolaires dans les milieux d'éducation postsecondaire. »

Les participants au groupe de réflexion ont défini les indicateurs suivants de l'implantation réussie de leur vision :

  • Les étudiants obtiennent les documents dont ils ont besoin donner accès aux bons documents, au bon moment et au bon endroit
  • Les centres de services aux personnes handicapées et l'auto-identification des personnes handicapées ne sont plus nécessaires.
  • Les cours ne sont pas offerts à moins qu'un aménagement organisationnel (AO) ne soit en place.
  • Les principes d'AO sont partout dans les milieux d'éducation postsecondaire.
  • La satisfaction des étudiants est manifeste.

Les obstacles à l'apparition de ces indicateurs de réussite comprennent les attitudes du corps professoral, de l'administration et des éditeurs, la réglementation et les procédures juridiques, institutionnelles et fédérales et la nécessité pour les étudiants de produire leurs propres documents et de perdre ainsi une partie du temps précieux qu’ils ont pour étudier.

Le groupe a également formulé des objectifs et des recommandations :

  • Utiliser les réseaux et services existants, comme les bases de données nationales et les prêts interbibliothèques.
  • Améliorer les réseaux existants, comme AMICUS et OCP (Ouvrages canadiens en préparation).
  • Exiger que les éditeurs fournissent un fichier électronique accessible de tous les manuels scolaires vendus dans les librairies en milieu postsecondaire.
  • Élaborer des lignes directrices nationales pour les « pratiques exemplaires ».
  • Dresser une liste d'adresses de courriel pour le partage des idées.
  • Rédiger une norme générale pour la production de documents pour que ceux-ci puissent être partagés entre les établissements d'enseignement et en promouvoir l'application.
  • Adopter le paradigme de l'AO en tant que cadre philosophique.

Les recommandations clés comprennent l'élaboration d'un plan de cinq ans et la concentration sur la modification du milieu plutôt que sur les aménagements individuels. Les intervenants responsables d'atteindre des objectifs sont l'ACCEHP, NEADS, les fournisseurs de services aux personnes handicapées, les étudiants, les administrateurs et le corps professoral des établissements d'enseignement, les éditeurs, la profession juridique et le gouvernement fédéral, plus précisément Bibliothèque et Archives Canada et le Conseil sur l'accès à l'information pour les Canadiennes et les Canadiens incapables de lire les imprimés.

Les prochaines étapes ont été fixées :

  • Faire circuler les travaux du groupe de réflexion.
  • Fournir à NEADS une copie de ces travaux aux fins de son projet d'accès aux documents scolaires.
  • Demander au conseil d'administration et aux membres de l'ACCEHP de discuter et de décider des mesures ultérieures.

« Nous embrassons le changement systémique et comptons poursuivre nos efforts de promotion de l'accès universel », dit en conclusion Loewen.

Vince Tomassetti : Comparaison des textes en format numérique produits officiellement et de façon informelle

Vince Tomassetti, spécialiste de la technologie de la vision d’Assistive Technology-BC, rappelle que l'objectif de la production de textes en formats substituts est de « donner accès aux bons documents, au bon moment et au bon endroit ». Tant que cet idéal d'accessibilité et d'indépendance ne sera pas atteint, les étudiants doivent être mieux informés afin d'être en mesure de planifier des aménagements.

Mais quel est le lien entre l'accessibilité et l'indépendance et cet objectif?

Tomassetti aborde cette question en fonction de l'origine du texte électronique, à savoir s'il a été produit par l'étudiant ou par un professionnel. Les étudiants devraient pouvoir choisir entre passer du temps à produire des documents scolaires ou en passer à lire et à étudier, fait valoir Tomassetti. Certains facteurs dont il faut tenir compte sont la mise en page, les ressources de production et l'utilisateur final.

La mise en page peut comporter des colonnes, des tableaux, du texte en langue étrangère, des symboles spéciaux, des graphiques et des polices non normalisées que la technologie de reconnaissance optique de caractères (ROC) ne réussit pas à lire ou reproduit avec difficulté.

Il faut trouver un compromis entre le temps et la qualité pour décider des ressources que l’on investit dans la production de textes substituts. L'étudiant qui en fait lui-même la production aura le document en main plus rapidement, mais les étudiants handicapés visuels ne pourront pas réviser le document et voir s’il comporte des lacunes ou des erreurs. Même les fichiers d'éditeur peuvent être incomplets : les graphiques, par exemple, peuvent être absents. De plus, le temps consacré à produire le texte pourrait être mieux utilisé à lire des notes ou d'autres livres. Il faut aussi tenir compte de du temps gaspillé à lire un document de piètre qualité.

Les facteurs relatifs à l'utilisateur final comprennent la nature de son incapacité de lire les imprimés, de la technologie et des aptitudes technologiques dont dispose l'étudiant, sa charge de cours, ses contraintes de temps et son mode d'apprentissage.

En conclusion, Tomassetti suggère de remplacer les termes « accessibilité » et « indépendance » par « convivialité » et « efficacité ».

Séance interactive

Tomassetti fait une démonstration à l'écran d'un texte numérisé au moyen des technologies de ROC et Kurzweil. Il explique que les numériseurs de ROC ne lisent pas les graphiques. Une personne handicapée visuelle aura donc quand même besoin que quelqu'un tape la description des graphiques. En revanche, le logiciel Kurzweil permet à une personne sans déficience visuelle de visionner l'image de la page à l'écran.

Copp explique que ce sont surtout les administrateurs et les professeurs qui ont accès aux formulaires de commande en ligne. Certains étudiants ont réussi à communiquer avec les auteurs pour obtenir une version électronique de leur texte.

En réponse à une question sur les faiblesses du système, Copp note que les délais sont un problème majeur. Un étudiant non handicapé peut changer de cours beaucoup plus facilement qu'un étudiant handicapé.

Un délégué fait un commentaire sur l'inégalité de l'accès à travers le Canada, mise en évidence par la situation au Manitoba. Doerksen fait remarquer que le Manitoba produit des documents en formats substituts pour les élèves de la maternelle jusqu'à la fin de l'école secondaire. C’est au niveau postsecondaire qu’il y a problème. Elle encourage les étudiants du postsecondaire à s'organiser, à protester et à faire des démarches auprès des autorités provinciales.

Loewen affirme que les établissements d'enseignement postsecondaire doivent faire preuve de créativité dans les solutions proposées. Des différences marquées existent entre les établissements et les étudiants doivent devenir de meilleurs consommateurs et poser des questions avant d'arrêter leur choix sur un établissement particulier.

Tomassetti recommande la bibliothèque de l'INCA en tant que portail utile et accessible. Il faut, ajoutent des délégués, que les étudiants connaissent mieux leurs droits et les moyens de les faire valoir.

Atelier 1 sur l'emploi

Clint Davis, codirecteur, Diversité et équité en milieu de travail; Nicole Dunn, Ressources humaines; Stephen McDonnell, partenaire commercial principal, Diversité et équité en milieu de travail; tous de BMO Groupe financier

Les conférenciers à cette séance discutent d'idées utiles pour la transition de l'école au monde du travail dans l'optique de BMO Groupe financier, un employeur qui attache depuis longtemps beaucoup d’importance à la diversité. Le programme comporte une présentation de BMO et une série de conseils pour la recherche d'emploi et les premiers pas dans un nouvel emploi. Les mots clés à retenir sont « recherche », « préparation » et « perfectionnement ».

Pour le monde d'aujourd'hui

Clint Davis, codirecteur, Diversité et équité en milieu de travail, BMO Groupe financier, rappelle que BMO est la plus ancienne institution financière au Canada. Le groupe offre des services d'investissement et des services bancaires diversifiés et considère son engagement en matière de diversité comme un avantage stratégique concurrentiel. Davis souligne que BMO a des pratiques de recrutement fondées sur le mérite, qu'il s'attend à ce que ses employés contribuent à leur milieu de travail et qu'il place au premier rang des priorités la productivité, le rendement et la stabilité des bénéfices aux actionnaires.

BMO a créé un groupe de travail sur l'emploi des personnes handicapées et a mené des recherches sur ce sujet. Davis énumère quelques-unes des perceptions erronées sur les personnes handicapées :

  • Elles ne peuvent pas faire le travail.
  • Elles ont besoin de traitements spéciaux coûteux.
  • Elles sont inaptes à occuper certains postes.
  • Elles demandent plus de congés de maladie.
  • Elles sont réticentes à faire des heures supplémentaires.

De fait, les recherches montrent que :

  • 80 % des aménagements peuvent être réalisés à un coût raisonnable;
  • les personnes handicapées ne prennent pas un nombre disproportionné de congés de maladie;
  • les progrès technologiques sur le plan des aménagements du milieu de travail ont élargi l'éventail des postes ouverts aux employés handicapés.

Davis encourage les étudiants à rappeler leurs aptitudes aux employeurs.

Souvent, les étudiants handicapés n'ont pas d'expérience de travail à temps partiel à faire valoir dans leur curriculum vitae et Stephen McDonnell leur recommande donc d'accumuler des acquis expérientiels, par exemple des stages pratiques, des placements coopératifs, des jumelages et des activités communautaires (par exemple, auprès de l'Association canadienne des paraplégiques). Il insiste également sur l'importance de se doter d'une équipe d'encadrement – un réseau composé de quatre ou cinq « mentors », comme des enseignants, des fournisseurs de services aux personnes handicapées, etc.

Davis énumère ensuite les principales valeurs organisationnelles de BMO (sollicitude, diversité, respect, responsabilité et innovation), signalant que ces valeurs constituent la philosophie de base qui régit l'activité de BMO. Contrairement aux programmes, elles ne peuvent être touchées par les restrictions budgétaires.

La recherche d'emploi

Davis explique ensuite que la première étape lorsque l’on cherche un emploi est de faire une recherche sur l'entreprise en question. Cela suppose qu'il faut bien lire son rapport annuel et se renseigner sur les affaires de l'entreprise, sa structure, ses valeurs organisationnelles, ses activités dans la communauté, sa santé financière, ses stratégies de croissance et, le plus important, son engagement à l'égard de la diversité.

En deuxième lieu, les gens en quête d'emploi doivent rédiger un curriculum vitae qui décrit avec exactitude leurs compétences et les met bien en valeur. Le curriculum vitae est un inventaire des expériences de travail, des études et des réalisations. Il doit faire une forte impression positive, montrer la continuité entre les dates d'emploi et être simple, clair et facile à lire. Ordinairement, deux pages suffisent. Les phrases devraient débuter par des mots d'action, plutôt que par « je ». Des objectifs de carrière doivent également être indiqués. Les chercheurs d'emploi doivent aussi se rappeler que le curriculum vitae est un document en évolution qui doit donc être périodiquement mis à jour. Dernier point, fondamental : il ne doit contenir aucune erreur.

McDonnell ajoute que le curriculum vitae devrait aussi faire ressortir les expériences de bénévolat, les aptitudes de leadership, les activités parascolaires et les prix ou distinctions reçus. Il doit bien montrer que le candidat a respecté les délais fixés pour ses projets, qu'il est engagé dans la communauté et qu'il a établi de bonnes relations avec les gens avec qui il a travaillé. Les chercheurs d'emploi devraient également maintenir le contact avec leurs professeurs et superviseurs – l'équipe d'encadrement – et leur demander des lettres de référence.

La troisième étape est l'entrevue. McDonnell recommande d’y voir une occasion de décider si c’est bien le poste que l’on souhaite. Il insiste sur l’importance de demander à l'avance les aménagements dont on a besoin. Un bon employeur les accordera volontiers, ou prendra même les devants pour s'informer au sujet de besoins spéciaux. En situation d'entrevue, le candidat a le droit de demander à ce que l’information qu’il fournit soit traitée de façon confidentielle et que leur divulgation n’aille pas à l’encontre de la protection de leur vie privée. Comme 95 % de la communication est non verbale, McDonnell suggère vivement aux candidats de parler aux personnes qui leur servent de références et de répéter l'entrevue avec leur mentors, c'est-à-dire des personnes qui sauront leur « dire leurs quatre vérités ». Il recommande également de décider à l'avance de la tenue vestimentaire et de faire le trajet jusqu'au lieu de l'entrevue. C'est aussi une bonne idée d'apporter des exemplaires supplémentaires du curriculum vitae.

Davis mentionne les quatre « P » essentiels de l'entrevue :

  • Preparation : bien connaître vos compétences et habiletés, vos forces et vos faiblesses.
  • Participation : poser des questions perspicaces.
  • Pratique : répéter l'entrevue avec un ami ou un collègue.
  • Perception : faire une bonne première impression, celle-ci étant souvent difficile à effacer.

L'entrée en fonction

Au chapitre des aménagements, McDonnell souligne l'importance de comprendre les limites personnelles quant à la divulgation. Il est également important, lorsqu’elles expliquent les besoins attribuables à leur handicap, que les personnes handicapées évitent de minimiser leurs habiletés. Il faut plutôt insister sur les habiletés et sur l'exécution du travail parce que c'est en fonction de ces qualités que toutes les entreprises embauchent.

Durant la période d'initiation, renseignez-vous sur la culture et les valeurs de l'entreprise et passez en revue sa documentation, par exemple, sa politique des ressources humaines et son énoncé de responsabilité publique. Demandez si ces documents sont disponibles en formats substituts. McDonnell rappelle aux étudiants que l'initiation est un processus plutôt qu'un événement ponctuel et qu'elle peut se poursuivre pendant des années.

Davis traite de la participation active et de la progression professionnelle. Il recommande de poser des questions, d’apprendre à connaître le gestionnaire et l'équipe, d'établir des réseaux, de se montrer réceptif et de savoir ce qui est attendu des employés. Réussir sa carrière fait partie de l'emploi. Travailler en vue d'un avancement, c'est apprendre et se développer, adhérer aux objectifs de l'équipe, du département et de l'entreprise, faire preuve d'indépendance et d'autonomie et saisir les occasions de réaliser pleinement son potentiel.

Davis souligne également l'importance d'être proactif, de s'engager et de « produire, produire, toujours produire ». Parlez à votre gestionnaire pour élaborer un plan de progression professionnelle et révisez-le périodiquement. Trouvez un mentor et établissez des réseaux, par exemple avec le comité de la diversité de l'entreprise. Le rendement est crucial, rappelle-t-il. Davis suggère de tenir ses habiletés à jour et de formuler, avec le gestionnaire, un ensemble d'attentes de rendement acceptables de part et d'autre.

En conclusion, McDonnell cite Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Il rappelle que la transition de l'école au monde du travail est très difficile et qu'il existe des obstacles. Mais il reste sensible à la grandeur des rêves et des ambitions des étudiants et les invite à s'inspirer du mot de Confucius.

Banquet : Discours-programme

Jim Derksen, ancien président, Comité des droits de la personne du CCD

Le président de la conférence de NEADS, Jason Mitschele, présente Jim Derksen à l'occasion du banquet de samedi soir.

Derksen est né en 1947 à Morris, une petite communauté agricole du Manitoba. Il a commencé à se déplacer en fauteuil roulant après avoir été atteint de polio en 1953. Depuis cette époque, Derksen a fondé le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), le Conseil canadien des droits des personnes handicapées (CCDPH) et plusieurs autres organismes de promotion des droits des personnes handicapées. Son discours porte sur l'histoire du mouvement de personnes handicapées au Canada.

Derksen exprime son plaisir d'assister à la conférence et de rencontrer un groupe si nombreux de jeunes dotés de qualités de leadership et d’un potentiel considérable. Il dit avoir été impressionné et encouragé par ce qu'il a pu voir et par la qualité des conférenciers et du programme des ateliers.

Cela fait longtemps qu’il est actif dans le mouvement de personnes handicapées, dit Derksen – depuis 1972. Il a beaucoup d'histoires à raconter et a participé à de nombreuses décisions stratégiques prises au fil des ans.

Derksen rappelle qu'à l'époque de sa naissance, les personnes handicapées étaient vues dans un contexte moral. Les personnes handicapées étaient automatiquement reléguées à un rôle de mendiant. Partout au monde, y compris au Canada, les personnes handicapées étaient vues comme des indigents méritoires qui avaient peu d'options dans la vie. Certaines devenaient des réparateurs de montres, celles atteintes de cécité faisaient des chaises ou réparaient les pianos. À l'époque, les organismes d'aide étaient des œuvres caritatives. Bien que beaucoup d'entre eux aient évolué, ils fonctionnent toujours comme des œuvres caritatives. Une caractéristique importante de ces organismes est qu'ils étaient pour la plupart implantés en milieu urbain, et c'est là que les lois et les institutions ont été créées pour permettre l’entreposeage des personnes handicapées. Ces dernières étaient considérées comme moralement inférieures et les organismes caritatifs étatiques étaient enclins à voir à ce que les pauvres demeurent à leur place.

L’autre type de cadre utilisé était le modèle médical. L'idée s’est progressivement imposée que les personnes handicapées représentaient une menace pour le patrimoine génétique parce qu'elles étaient biologiquement inférieures. Être handicapé revenait à faire honte à a sa famille. Des expressions comme « une hérédité chargée » et « de mauvaise souche » étaient employées pour indiquer une infériorité biologique. La mise à mort des personnes handicapées était pratique courante dans tout le pays. La stérilisation était également pratiquée, et souvent les gens n'étaient même pas informés qu'ils avaient été stérilisés.

Un autre aspect du modèle médical était de l’idée de « réparer » ce qui était « brisé. » Par exemple, les gens atteints de polio étaient équipés d’appareils orthopédiques et informés qu'ils pouvaient de nouveau marcher. La profession médicale n'aime pas qu'on lui rappelle ses échecs lorsque les résultats attendus ne se produisent pas. Une approche est axée sur l’obtention de ressources financières pour trouver comment guérir les maladies; une autre sur la transformation de la société pour que les personnes handicapées puissent y fonctionner.

À la fin des années 60 et au début des années 70, dans le sillage du mouvement pour la défense des droits civiques et du mouvement féministe, il est apparu important de changer de vocabulaire. La langue devait évoluer pour que les questions en viennent à être vues sous un éclairage différent. Des expressions comme « Black is beautiful » et « Black Power » en sont des exemples venant des États-Unis.

Cette évolution de la langue soulignait l'idée radicale que le problème ne résidait pas dans les personnes, mais dans la façon dont la société les percevait. Les gens ont commencé à prendre conscience du fait que, puisque l'environnement social étant une construction humaine, il pouvait également être déconstruit. Il n'était pas immuable et on pouvait le tester et le critiquer. C'est ainsi qu'au cours des années 70 les premiers codes des droits de la personne sont apparus. La Nouvelle-Écosse a été la première province légiférer le droit d'être protégé contre la discrimination dans l'emploi et dans la prestation de biens et de services. À l'époque, il n'était encore nullement question d'aménagements.

Derksen donne ensuite plusieurs exemples de précédents dans le domaine des droits de la personne qui mettent en cause des personnes handicapées. Il souligne l'importance de la protection des droits de la personne et du besoin de saisir la Commission des droits de la personne des plaintes à cet égard. Le problème, c'est que les litiges sont tranchés individuellement, si bien que le système ne change pas.

En 1980, la Coalition des organisations provinciales ombudsman des handicapés, qui s'appelle aujourd'hui le Conseil des Canadiens avec déficiences, a été formée. L’union faisant la force, il valait mieux se réunir et mettre en commun le savoir et l’expérience, plutôt que de laisser les différences séparer les personnes concernées. Par la suite, ce regroupement a pu exercer une influence plus grande sur les politiques publiques, grâce à quoi, en 1980-1981, le Parlement du Canada a présenté le rapport Obstacles, qui comportait 130 recommandations pour changer les infrastructures, comme celles des transports et des communications, en vue de faciliter l'intégration des personnes handicapées dans la société. Ce rapport constitue un tournant historique.

À cette même époque, la décision a été prise de former des groupes nationaux et internationaux pour surmonter les difficultés rencontrées pour organiser les groupes locaux et provinciaux. De ce fait, les organisateurs ont été en mesure d'influer sur le contenu du Programme d'action mondial et sur la normalisation de l'égalité des chances. Le travail aux niveaux national et international a permis de faire avancer les efforts « à la base ».

Une énergie considérable a également été consacrée à la Charte des droits et libertés. Derksen a été détaché auprès du Parlement à titre de conseiller pour la rédaction du rapport Obstacles. Une recommandation formelle visait à enchâsser la Charte des droits et libertés dans la constitution canadienne. Derksen décrit certaines tactiques employées par son groupe, par exemple de s'asseoir, « jour après jour », derrière des membres du Comité ou de les suivre jusque dans les toilettes.

Derksen donne plusieurs exemples d'arrêts de la Cour suprême sur l'égalité des droits. Dans un cas, lui et ses collègues ont formé une alliance avec un organisme de défense des droits de la femme, le Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes (FAEJ). Ensemble, ils ont réussi à convaincre la Cour suprême de prendre des mesures pour protéger des groupes qui sont constamment vulnérables face à la discrimination. Dans une autre affaire, il était question du droit d'époux sourds de bénéficier de services d'interprétation pendant la naissance de leurs jumeaux dans un hôpital en Colombie-Britannique.

Derksen mentionne également l'arrêt Latimer dans lequel, malgré une opinion publique contraire, la Cour a reconnu le besoin d'une protection égale en vertu de la loi et la nécessité d'imposer une peine appropriée pour sanctionner le meurtre d'un enfant handicapé.

Derksen signale le travail important accompli par Steve Estey dans le dossier de la nouvelle Convention des Nations Unies (ONU) sur les droits et la dignité des personnes handicapées. Il invite les délégués à la conférence à travailler activement pour faire avancer cette convention jusqu'à l'étape de la ratification. Les stratégies activistes verticales et horizontales employées il y a 20 ans sont toujours valables pour la nouvelle convention et ce qui se passe au Canada – malgré l'existence de la Charte et du Code. Derksen affirme que le CCD porte un grand intérêt à ce projet. La convention de l'ONU met en lumière les situations déplorables qui existent dans le monde au sein d'établissements pour personnes handicapées. Il importe au plus haut point que ces situations soient exposées au grand jour.

Thème 1 : Droits de la personne (Groupe 1)

Modérateurs du Groupe 1 : Jason Mitschele et Jennifer Finlay

Krystine Donato : Droits de la personne et étudiants handicapés dans le milieu postsecondaire

Krystine Donato, étudiante diplômée, Programme de spécialisation, Child and Youth Studies, Université Brock, explique que, traditionnellement, les étudiants handicapés ont été exclus de l'éducation postsecondaire. Ils avaient ordinairement le choix entre un milieu d'enseignement spécialisé ou le marché du travail.

Une étude réalisée dans le milieu des années 70 a montré que des personnes handicapées présentaient leurs dossiers d’inscription dans des institutions postsecondaires, mail qu'il s'agissait pour la plupart de personnes avec un handicap physique. Les grands absents étaient les étudiants ayant un trouble d'apprentissage ou un problème de santé mentale.

Après les années 90, la proportion des étudiants handicapés ayant un trouble d'apprentissage, une incapacité liée à la santé ou un problème de santé mentale avait augmenté. Non seulement les étudiants handicapés sont-ils plus nombreux aux études postsecondaires, mais l'éventail de leurs handicaps s'est élargi. La loi et les politiques sociales reconnaissent le droit des étudiants handicapés de poursuivre leurs études et leur besoin de devenir plus autonomes et de participer davantage aux décisions les concernant.

Les mouvements de personnes handicapées au Canada et aux États-Unis ont rendu l'éducation plus accessible pour les étudiants handicapés. Au Canada, ce mouvement est clairement défini par l'inclusion dans la constitution canadienne de garanties d'égalité pour les personnes handicapées.

Donato passe en revue les lois dans ce domaine en Amérique du Nord, notamment l'article 504 de la Rehabilitation Act de 1973 aux États-Unis et le projet de loi 181 de l'Ontario, une loi sur l'éducation adoptée pendant les années 80. La Americans with Disabilities Act de 1990 prévoyait une responsabilisation accrue aux États-Unis. La Loi de 2001 sur les personnes handicapées de l'Ontario a été présentée en vue de mieux intégrer les personnes handicapées dans le grand courant de la vie sociale. Cette loi conférait aux établissements d'enseignement postsecondaire un rôle crucial et visait à améliorer la qualité de vie des personnes handicapées.

Parlant de ses recherches dans le domaine des droits de la personne et de l'éducation pour personnes handicapées, Donato fait remarquer que, dans une large mesure, la littérature sur le sujet tend désigner des coupables, s'attardant aux situations qui posent problème plutôt que sur celles qui fonctionnent bien. Les étudiants, les professeurs et les fournisseurs de services se montrent l'un l'autre du doigt et parlent de ce que les autres devraient faire. Donato explique que les recherches qu’elle envisage de faire porteront sur les obstacles perçus et les expériences en matière d'aménagement parmi les étudiants handicapés et les membres du corps professoral d'une université ontarienne.

Pour ce qui est des obstacles auxquels sont confrontés les étudiants handicapés dans les établissements d'enseignement postsecondaire, les questions vont de l'accessibilité physique aux politiques institutionnelles. Sa thèse aidera à mieux comprendre certaines de ces questions, dit Donato. L’objet de sa recherche est de décrire les expériences et les besoins escomptés d'un groupe d'étudiants postsecondaires handicapés et les expériences et difficultés des professeurs qui tentent de trouver des aménagements à l'intention étudiants handicapés.

Les résultats prévus de la recherche sont les suivants :

  • Aider les administrateurs scolaires à élaborer des politiques de soutien aux aménagements pour les étudiants handicapés.
  • Informer les professeurs des besoins des étudiants handicapés pour qu'ils deviennent plus efficaces dans leurs aménagements pédagogiques.
  • Informer les étudiants des difficultés éprouvées par les professeurs de façon à ce que les étudiants fassent mieux valoir leurs besoins.

Steve Estey : Le cadre des droits de la personne aux Nations Unies

Steve Estey, président, Comité des affaires internationales, Conseil des Canadiens avec déficiences, souligne que, sur les 600 millions de personnes handicapées dans le monde, 400 millions d'entre elle vivent dans des pays très pauvres. Les personnes handicapées inscrites dans les établissements d'enseignement postsecondaire des pays riches doivent garder ce chiffre présent à l'esprit et participer aux efforts de promotion des droits de la personne.

Estey expose le cadre général des Nations Unies (ONU) pour les droits de la personne et le cadre des droits de la personne et des personnes handicapées qui est en cours d’élaboration. Ces deux tendances convergent à tel point que les pays en sont à discuter de l'adoption d'une convention sur les droits des personnes handicapées.

Estey résume l'évolution de système de traités sur les droits fondamentaux de la personne à l'ONU. L'un des premiers instruments adoptés après la fondation de l'ONU a été la Déclaration universelle des droits de l'homme qui porte sur les droits reconnus à tous les humains partout sur la planète. Ces droits comprennent notamment les droits à la liberté, à la dignité, à la sécurité et à l'égalité de traitement.

Entre 1948 et la fin des années 1970, six traités sur les droits fondamentaux de la personne ont été élaborés. Ces traités constituent ce qu'on appelle l'« architecture des droits de la personne » de l'ONU.

Au milieu des années 70, on a pris conscience à l'ONU que les traités ne faisaient pas entrer en ligne compte les différences qui caractérisent l'humanité – les différences dans la manière dont les peuples appliquent les droits de la personne. L'ONU a alors entrepris de rédiger des traités thématiques sur les droits de la personne portant spécifiquement sur la discrimination raciale, la torture, les femmes et les enfants.

Depuis plusieurs années, un processus est en cours pour incorporer les droits des personnes handicapées dans les instruments internationaux. Estey fait l'historique de ce processus depuis le début des années 70 jusqu'à aujourd'hui. L'idée d'une nouvelle convention sur les personnes handicapées a été lancée en 1987, lors de l'examen de mi-parcours de la Décennie des Nations Unies pour les personnes handicapées.

À la suite de plusieurs autres appels en ce sens, le Mexique a présenté à l'Assemblée générale en 2001 une résolution demandant la création d'un comité pour examiner l'utilité d'une telle convention. Cette approche plus indirecte a porté fruit et la première réunion du comité a eu lieu en 2002 à New York. Au terme du processus, aucun consensus ne s'était dégagé au sein du comité quant à la nécessité d'une convention. Une autre réunion s'est tenue au cours de laquelle une résolution a été adoptée prévoyant la rédaction d'un projet de convention à des fins de discussion (malgré l'absence de consensus au sujet de la nécessité d'une convention).

Même en l'absence d'un consensus formel, les choses sont maintenant en train de bouger et une convention paraît maintenant inévitable. En janvier 2004, un groupe de travail s'est réuni pour rédiger le premier projet de texte officiel. Deux réunions de deux semaines ont eu lieu depuis pour examiner point par point l’ébauche du document.

Les défis pour 2005 et au-delà sont les suivants :

  • Dégager un consensus qui englobent des divers intérêts des personnes handicapées.
  • Consacrer les droits justiciables de la personne, sans les lier à un cadre programmatique.
  • Assurer la mise en place d'un mécanisme efficace de contrôle.
  • Continuer à se faire entendre pour qu’il puisse y avoir des changements.
  • Faire que les droits généraux de la personne se traduisent par des avantages locaux.

Jamie Fillion : Le processus d'admission spécial – Un modèle de pratique inclusive

Jamie Fillion, gestionnaire, Disability Services, Nova Scotia Community College, explique que le nombre d'étudiants s'étant déclarés handicapés et recourant aux services qui leur sont destinés au Nova Scotia Community College (NSCC) est passé de 130 en 1999 à 700 cette année. Cette augmentation offre au collège – le plus « jeune » collège au Canada – l'occasion d'adopter un bon modèle pour le traitement des étudiants handicapés.

Le collège applique une approche axée sur l'apprentissage dans ses programmes éducationnels et a créé un modèle qui permet d'adapter cette approche aux étudiants handicapés. Plutôt que de modifier le programme d'études pour les étudiants handicapés, le collège s’efforce de fournir des services appropriés à chaque étudiant pour qu'il puisse suivre un programme d'études répondant à ses intérêts. Ce nouveau modèle reflète un changement d'attitude.

En 1996, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a adopté la Special Education Act, qui stipule que chaque enfant a droit à un milieu scolaire inclusif. Cependant, le soutien de la communauté fait défaut et il existe des écarts sur le plan des possibilités et de l'accès après la 12e année. Cette situation a mené à la mise en place du processus d'admission spécial au NSCC.

Les programmes du NSCC sont complètement inclusifs et toutes les personnes peuvent s'inscrire au programme de leur choix. Le collège enregistre, chez les étudiants handicapés, un taux de persévérance scolaire de 85 %, par rapport à un taux moyen de 73 % pour l'ensemble du Canada.

Au NSCC, les étudiants handicapés procèdent à leur auto-identification au moment d'accepter l'offre d'admission, plutôt qu'au moment de leur demande d'admission. Ils savent ainsi qu'il n'y a eu aucune exclusion à leur endroit et leur confiance en est accrue. Le collège prend également des mesures pour assurer les aménagements aux étudiants dans le milieu de travail pendant les trois années qui suivent leur départ du collège.

Le changement le plus radical a été l’abandon de l'idée d’aménagement raisonnable et de devoir d'aménagement au profit de l'idée d'être simplement « prêt »et de « changer les choses », fait remarquer Fillion. Le but poursuivi est l’inclusion sociale et les occasions de participation.

Les obstacles attitudinaux, y compris la peur de la part des professeurs, ont été parmi les plus importants. Fillion fait remarquer que dans le cours qu'elle donne sur les aménagements pour les étudiants handicapés, les étudiants et les professeurs peuvent apprendre quelles sont leurs craintes mutuelles.

Évoquant la valeur de la conception universelle de l’enseignement, Fillion dit que « ce n'est pas une question d'accès à l'information, mais bien d'accès à l'apprentissage ». Tous – l'établissement, le personnel et les étudiants – ont la responsabilité de participer.

Les gens souhaitent souvent avoir un « livre de recettes » sur les façons de composer avec les étudiants handicapés, explique-t-elle, mais la meilleure approche c'est celle qui est individualisée. « L'étudiant nous dit ce qui fonctionne bien pour lui et nous mettons cela dans le contexte de l'apprentissage dans cet environnement. »

L'approche globale adoptée par le NSCC comprend les éléments suivants :

  • le processus d'admission spécial (une approche individualisée des aménagements).
  • une conception universelle de l’enseignement.
  • le programme de transition « Smart Steps » (un programme interactif dans lequel les étudiants handicapés de l'école secondaire apprennent à promouvoir eux-mêmes leurs intérêts et à planifier leur carrière).
  • des technologies d'aide et des laboratoires tutoriels.
  • des partenariats communautaires.
  • un programme de mentorat.

À l'avenir, le mouvement vers l'augmentation des occasions à la faveur de partenariats communauté et d'activités de promotion se poursuivra et le perfectionnement professionnel des enseignants en matière de conception pédagogique universelle sera accentué.

Bill Holder : Le manque de jurisprudence en matière d'aménagement

Dans son exposé, Bill Holder, avocat de discipline, Barreau du Haut-Canada, se penche sur quatre questions d'un point de vue juridique.

Existe-il un droit à l'éducation? Pour ce qui est de l'éducation postsecondaire, dit Holder, la réponse est non. Il mentionne des problèmes actuels relatifs à l'accès à l'éducation postsecondaire, dont la montée en flèche des frais de scolarité. De telles hausses touchent particulièrement les personnes handicapées parce qu'elles sont sur-représentées dans le groupe le plus pauvre au Canada. Le taux de personnes handicapées qui obtiennent un diplôme est actuellement la moitié de celui des autres étudiants et l'augmentation des frais de scolarité ne fera qu'exacerber le problème.

Existe-il un droit à aux aménagements? Oui. Les personnes handicapées ont le droit de recevoir les mêmes services que toute autre personne.

Qu’entend-on par difficulté excessive? Des aménagements doivent être offerts à moins que cela n’entraîne des « difficultés excessives » pour ceux qui les fournissent. La difficulté excessive est définie comme le point de non-viabilité, d'insolvabilité ou de faillite d'une entreprise.

Comment les étudiants handicapés peuvent-ils faire valoir leurs droits ? Lorsqu'il est saisi d'une nouvelle affaire, l'avocat consulte la jurisprudence pour trouver des précédents. Il rédige ensuite des lettres au nom des personnes qui n'ont pas obtenu les aménagements requis. Dans ces lettres, il cite les précédents et demande les mêmes aménagements. Plus la jurisprudence est étoffée dans un domaine, plus l'issue de l'affaire sera prévisible.

En ce qui concerne les aménagements dans le milieu de travail, Holder explique que l'obligation de les accorder est déclenchée dès le moment où quelqu'un en fait la demande. Les demandes devraient donc être faites par écrit afin qu’il y ait une preuve documentaire de leur date de présentation. La lettre de demande devrait comprendre un renvoi à des dispositions législatives existantes sur les droits de la personne. Ce renvoi servira à rappeler à l'employeur qu'il existe un droit reconnu par la loi et que le demandeur ne peut faire l'objet de représailles pour avoir formulé sa demande.

Si l'employeur veut une preuve, la personne qui demande l'aménagement aura à produire une note d'un médecin décrivant ses restrictions ou limitations fonctionnelles. Elle n'a pas à contenir de renseignements de nature diagnostique.

Si un employeur demande à l'employé de se soumettre à l'examen d'un médecin de l'entreprise, il serait bon que l'employé obtienne des conseils juridiques afin de garantir la protection des renseignements personnels.

Bien des gens ne savent pas de quels aménagements ils ont besoin. Ils connaissent seulement leurs limitations fonctionnelles. Dans un tel cas, c’est à l'employeur de déterminer les aménagements nécessaires. Il se peut que ce dernier doive faire appel à un spécialiste pour analyser les fonctions du poste, les restrictions médicales et les appareils d'aide disponibles. La personne qui demande les aménagements a le devoir de collaborer à cet examen.

Pouvant se référer à 25 ans de jurisprudence, les avocats n’ont guère de doutes quand il s'agit des droits des personnes handicapées en matière d'emploi. Ils ont cependant beaucoup moins de certitudes quant aux droits aux aménagements dans le monde de l'éducation. La dernière affaire d'importance a été tranchée en 1993, lorsque Nigel Howard a eu gain de cause contre l'Université de Colombie-Britannique (en ce qui concerne l'interprétation gestuelle pendant les cours). Le peu de jurisprudence dans le domaine de l'éducation fait que l'issue des causes est beaucoup moins prévisible. Les universités peuvent se considérer à l'abri de contestations de cette nature, ce qui pourrait -être problématique pour les étudiants.

On s'attend à ce que la Commission ontarienne des droits de la personne publie plus tard cette année des lignes directrices pour le secteur de l'éducation. Ces lignes directrices pourraient s'avérer utiles pour les étudiants qui cherchent à comprendre quels sont leurs droits dans les établissements d'enseignement postsecondaire.

Il n'est pas facile d'être un plaignant, fait remarquer Holder. Les étudiants constateront qu'il est difficile de livrer une lutte judiciaire, surtout lorsque le différend risque de ne pas être tranché avant l'obtention du diplôme. Néanmoins, si les tribunaux avaient à statuer plus souvent dans des affaires concernant le monde de l'éducation, les étudiants futurs en bénéficieraient. Des précédents plus solides sont nécessaires et les universités et collèges « doivent prendre davantage conscience du droit aux aménagements ».

Discussion

Mitschele fait remarquer que NEADS compte jouer un rôle plus proactif en matière de droits de la personne. L'organisme est actuellement en transition et la présente conférence a bien montré l’importance du thème des droits de la personne. NEADS a participé au processus d'élaboration de la convention de l'ONU et poursuivra ses efforts dans le domaine des droits de la personne.

Un participant interroge Fillion sur les programmes de travail pour les étudiants à Terre-Neuve. Fillion répond que Terre-Neuve a un bon système, offrant, « du berceau au cercueil », des soutiens aux personnes handicapées. Elle cite deux établissements d'enseignement postsecondaire à Terre-Neuve qui ont un grand nombre d'étudiants handicapés et qui leur fournissent des aménagements. Les établissements offrent également des programmes aux étudiants qui ne répondent pas aux critères d'amissibilité.

Questionnée sur les moyens par lesquels elle avait réussi à sensibiliser le corps professoral aux besoins des étudiants handicapés, Fillion explique que son cours est une option dans un programme plus vaste de perfectionnement professionnel obligatoire. Les étudiants l’apprécient parce qu'il fournit une information pratique.

Un autre participant demande à Estey ce que les gens peuvent faire pour contribuer au mouvement en faveur de la convention de l'ONU. Estey explique que les États membres, bien qu'engagés à fond dans le processus, cherchent souvent à affaiblir la convention. Le CCD tente de travailler avec des organismes de personnes handicapées de partout au pays pour procéder à un examen détaillé de la convention. Un engagement au niveau provincial est également important, parce que ce sont souvent les provinces et territoires qui doivent assurer la prestation des services ou le respect des droits des personnes handicapées. Le gouvernement du Canada participe à une négociation permanente avec les provinces et les ONG doivent se mobiliser au niveau provincial.

Derksen reconnaît l'importance d'exprimer son appui à la convention de l'ONU au niveau provincial. Les provinces et les territoires doivent comprendre que leur électorat souhaite que le Canada appuie la convention. Si ces gouvernements n'entendent pas la position des organismes de personnes handicapées au niveau provincial, « ce silence ouvrira la porte à toutes sortes de manœuvres pour ignorer la convention, la saboter ou nuire à son avancement ».

Estey ajoute que les étudiants peuvent aider en faisant des recherches sur les enjeux et en contribuant à la compréhension générale de la convention par l'entremise de bulletins d’information comme Convention Yes (qu'on trouve sur le site Web de Disabled Peoples' International, à www.dpi.org).

En réponse à une question sur la position d'autres pays par rapport à la convention, Estey rappelle que c'est le Mexique qui a ouvert la voie. Pour leur part, les États-Unis ont fait savoir qu'ils ne signeraient pas la convention, mais qu'ils ne feraient rien non plus pour la bloquer.

Un participant du Nunavut signale que les droits des personnes handicapées sont un très gros sujet de préoccupation dans le Grand Nord. Il souligne la nécessité pour les groupes de promotion des droits, dont NEADS, d'accroître leur présence dans le Grand Nord.

À un participant qui lui demande s’il serait possible d’entamer un recours collectif en ce qui concerne les droits de la personne dans le Grand Nord, Holder explique que les règles régissant les recours collectifs peuvent varier selon la province ou le territoire, mais qu'en ce qui concerne l'Ontario, les plaintes relatives aux droits de la personne doivent être déposées par des particuliers. Des causes similaires peuvent donner lieu à un cumul d'actions qui sont entendues en même temps, mais ce n'est pas la même chose qu'un recours collectif. En Ontario, les affaires concernant les droits de la personne ne sont pas du ressort des tribunaux, mais de la Commission et du Tribunal des droits de la personne.

Un autre participant propose que NEADS intente une poursuite relative aux droits de la personne contre le gouvernement en tant que fournisseur de services d'éducation, pour financement insuffisant des aménagements, en se fondant sur l'obligation de non-discrimination des fournisseurs de services.

Holder explique que les plaintes relatives aux droits de la personne ne peuvent être présentées par des tiers (comme NEADS, agissant au nom des étudiants). Il est tout aussi difficile de s'attaquer aux gouvernements en invoquant les agissements des universités parce que les universités ne sont pas réellement en train de fournir des services gouvernementaux.

Faisant remarquer que les aménagements sont ordinairement fournis sur une base individuelle, la situation de chaque personne étant traitée comme unique, un participant demande à Holder s'il est plus difficile d'établir un précédent avec une cause individuelle touchant les droits de la personne qu'avec d'autres types de causes. Holder explique que les causes relatives aux droits de la personne sont tranchées d'après des principes plus généraux. Il ajoute que, si un étudiant perd un procès, il est peu probable que la cause générale des droits de la personne en souffre. Les plaintes rejetées le sont ordinairement sur le fond, non en raison des principes invoqués, mais du fait du manque de preuves concernant les besoins de l'étudiant. Les affaires de droits de la personne portant sur les aménagements sont généralement parmi les causes les plus solides qui soient, a-t-il précisé. Dans une très large mesure, les plaignants en sortent gagnants parce que les institutions et entreprises ont beaucoup de mal à prouver qu'elles sont confrontées à des difficultés excessives. Par conséquent, « ça vaut la peine d’essayer ».

Quant à savoir qui, de l'étudiant ou du fournisseur de services, détermine la nécessité d'un aménagement, Holder répond que, sur ce point, les précédents font défaut. L'obligation d'offrir un aménagement entre en jeu dans les cas où existerait, faute de cet aménagement, une condition d'inégalité. Fillion ajoute que la plupart des universités et des collèges ont adopté des définitions officielles sur les aménagements appropriés.

En réponse à une question sur les raisons de la réussite des programmes au NSCC, Fillion fait valoir que le collège est jeune. Par conséquent, il n'a pas le lourd bagage et la bureaucratie qui caractérisent les établissements plus anciens. De plus, il est dirigé par un président novateur et a un personnel formidable. Il bénéficie également de son approche pan-provinciale qui signifie que le gouvernement et l'ensemble de la communauté apportent leur soutien. Cette approche procède d'une réorientation qui considère le grand nombre de personnes handicapées en Nouvelle-Écosse comme une force économique plutôt que comme une charge pour le système de bien-être social.

Thème 1 : Droits de la personne (Groupe 2)

Modératrices du Groupe 2 : Rachael Ross et Natalie Osika

Rachael Ross présente le thème de l'atelier et explique comment il va se dérouler. Natalie Osika présente les membres du Groupe et anime la période de questions et réponses.

Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, au moins 10 % de la population mondiale, soit 600 millions de personnes, ont un handicap. De plus en plus de personnes handicapées cherchant à faire respecter leurs droits à être des citoyens à part entière, l'éducation et l'entrée sur le marché du travail deviennent des enjeux clés.

Les personnes handicapées continuent d'être confrontées à des obstacles qui empêchent leur pleine participation à la vie de la société. Ces obstacles entravent l'accès fondamental à l'éducation et à l'emploi, exposant les personnes handicapées à la discrimination, à la pauvreté, à des conditions de logement et à des soins ne répondant pas aux normes et même à la violence. Ces obstacles sont systémiques, socioéconomiques, attitudinaux, culturels et physiques. Lorsque l’on ne fait rien pour se pencher sur ces obstacles et les supprimer, on porte gravement atteinte aux droits à l'égalité et à la dignité humaine.

Terri Hulett : Le rapport entre l'enseignement postsecondaire et les droits de la personne

Terri Hulett, consultante, Inclusive Solutions Corporation, a lancé sa propre entreprise afin d'offrir des services de consultation sur les déficiences dans l'enseignement supérieur et l'emploi. Elle est également membre de la National Federation of the Blind : Advocates for Equality.

Hulett débute son exposé en se penchant sur la question des aménagements et des droits de la personne. Elle affirme que les gens ont un droit à l'éducation et un droit à l'aménagement. Elle demande où se termine le rôle de l'étudiant en tant que défenseur de ses propres droits et où débute celui de l'établissement d'enseignement postsecondaire. Il est essentiel, insiste Hulett, que les étudiants du postsecondaire se concentrent sur leurs études plutôt que de consacrer un temps considérable à numériser des documents. L'obligation d'assurer un aménagement existe.

Hulett formule trois recommandations à l'intention des étudiants qui sont en rapport avec le bureau des services aux personnes handicapées :

  • Déterminez l'obstacle réel.
  • Déterminez l'aménagement nécessaire.
  • « Demandez la lune. »

Hulett cite des exemples de litiges portant sur des obstacles attitudinaux et la discrimination ainsi que des exemples de « l'obligation d'aménager » qui se sont rendus jusqu'en Cour suprême du Canada. Elle rappelle aux participants que les établissements d'enseignement postsecondaire, le corps étudiant et la société en général sont tous responsables des droits à l'éducation. Elle suggère qu'il vaut mieux informer les étudiants sur les droits de la personne en ce qui les concerne et obtenir l'engagement des syndicats, de NEADS et de groupes sur le campus plutôt que de tenter de définir ou de résumer les aménagements.

Hulett cite des statistiques qui expliquent pourquoi le public entend si peu parler des plaintes relatives aux droits de la personne et pourquoi les personnes handicapées n'arrivent pas à se faire entendre. Par exemple, sur les 2 000 plaintes présentées en 2001, seulement 500 d'entre elles se sont rendues à l'étape de la résolution ou de l'enquête et seulement 4 % sont arrivées devant une commission d'enquête (où elles passent dans le domaine public).

Il est important, souligne Hulett, d'apprendre aux particuliers comment créer, à domicile, des fichiers dans lesquels consigner et détailler leurs expériences et constituer ainsi la base de la preuve d'une éventuelle plainte. Elle fait valoir, comme élément de solution, que les associations et clubs étudiants devraient exercer un rôle de leadership, faire en sorte que les aménagements ne soient plus associés à l'idée d'assistance sociale et donner aux étudiants handicapés les outils nécessaires pour défendre leurs droits.

Marcia Rioux : Les tendances internationales – Appliquer le filtre des droits des personnes au programme des politiques

Un nouveau paradigme des droits de la personne est apparu en ce qui concerne les personnes handicapées, fait remarquer Marcia Rioux, directrice des études à la maîtrise (Critical Disability Studies), Université York. Les principes des droits de la personne comprennent l'égalité, l'auto-détermination et l'autonomie, l'inclusion, l'interdépendance et la solidarité, la dignité, la justice et la non-discrimination. Beaucoup de personnes handicapées au Canada n'ont pas reçu une éducation appropriée et continuent d'être exclues des écoles. La séparation implique toujours l'inégalité.

Rioux passe en revue les changements intervenus au cours des 40 dernières années. En 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme a été suivie d'un certain nombre d'initiatives nationales qui ont commencé à redéfinir la condition des personnes handicapées non plus en fonction de son aspect caritatif, mais en vue d'en comprendre les conséquences structurelles. L'Année internationale des personnes handicapées a été proclamée en 1991. En 1993, les Normes d'égalisation ont été adoptées et, en 1997, le Programme d'action mondial a fait l'objet d'un examen qui a forcé les gouvernements partout au monde à évaluer ce qu'ils avaient accompli relativement aux personnes handicapées dans leurs pays respectifs.

En 1999, la Région administrative spéciale de Hong Kong a organisé un séminaire interrégional et un symposium sur les normes internationales en matière de handicaps. Un congrès interaméricain sur l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les personnes handicapées a également été tenu. Depuis 1948, de plus en plus, on considère les handicaps comme une question de droits de la personne – un question de justice sociale et d'oppression.

De 2000 à 2004, à la suite d’une d'événements auxquels a participé le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, on a soudain assisté à un basculement vers le paradigme des droits de la personne, au détriment du modèle médical. La connexion entre les pays est très forte et un changement fondamental s'est produit dans la façon dont les gens se voient au sein de leur société.

Rioux exhorte les participants à soutenir la Convention de l'ONU sur les droits des personnes handicapées. Elle cite Mary Robinson, Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme : « Les personnes handicapées vivent souvent dans des conditions déplorables, en raison de la présence d'obstacles physiques et sociaux qui empêchent leur intégration et leur pleine participation à la communauté. Des millions d'enfants et d'adultes partout au monde sont victimes de ségrégation et sont privés de leurs droits et, dans les faits, vivent en marge de la société. Cela est inacceptable. »

Avoir les droits pour objectif signifie que les services, les soutiens, les programmes et les affectations de fonds ne sont pas des fins en eux-mêmes, mais des moyens de réaliser l'intégration sociale et économique et d'affirmer les droits légaux et sociaux. Ce changement d'optique signifie également qu'il faut modifier les lois, les exigences d'admissibilité et les procédures d'octroi des bourses. Rioux lance un appel passionné : « C'est une révolution et c'est votre révolution! »

Rioux renvoie les participants aux Normes d'égalisation de 1994 de l'ONU, expliquant que le principe de l'égalité des droits suppose que les besoins de chaque personne sont d'égale importance, que ces besoins doivent être la base de la planification sociale et que toutes les ressources doivent être employées pour garantir que chaque particulier a une chance égale de participation. Qui plus est, les États-nations ont la responsabilité d'établir les fondements juridiques des mesures qui permettront de parvenir à la pleine participation et à l'égalité des personnes handicapées. Les États doivent assurer la participation des organismes de personnes handicapées à la formulation de la législation nationale et à l'évaluation continue.

Rioux fait valoir que, pour exercer ses droits dans la société, une personne doit être instruite. Tout cadre viable pour les droits de la personne reconnaît que le handicap est le résultat d'une situation sociale, juridique et économique, qu'un vaste éventail de facteurs contribue à l'exclusion et à l'érosion des droits de la personne, que le respect de la diversité contribue au mieux-être, que les gens doivent être soutenus dans l'exercice de leur droits et que les gens ont besoin d’avoir le sentiment que leur communauté et leur société sont équitables.

Rioux conclut son exposé sur une citation d'Albie Sachs, tirée de Protecting Human Rights in South Africa (1990) : « Nos droits ne nous sont pas donnés. Nous devons nous battre pour les obtenir.. Ils existent dans nos cœurs avant d'exister sur papier. Pourtant, le combat intellectuel est l'un des plus importants domaines de la lutte pour les droits. C'est au moyen de concepts que nous faisons le lien entre nos rêves et les gestes de notre vie quotidienne. [Traduction] »

Elizabeth Winkelaar : Les études relatives aux personnes handicapées – Une discipline inclusive?

Elizabeth Winkelaar est étudiante diplômée, School of Canadian Studies, Université Carleton. Le principal objectif de ses recherches est de se pencher sur le cadre historique, social, politique et culturel des études canadiennes du point de vue des études sur les personnes handicapées, et plus particulièrement du point de vue de l’expérience des femmes handicapées au Canada.

Winkelaar explique que la composante étude de la condition féminine des études canadiennes lui a appris beaucoup de choses sur le féminisme et le fait que les expériences personnelles sont politiques. Il en va de même pour les questions raciales et la problématique homme-femme. Elle a commencé à comprendre les questions d'oppression et comment les théories peuvent influer sur les politiques sociales. Les questions concernant les médias, la culture et les handicaps et la citoyenneté l'intéressaient. C’est encourageant, dit-elle, de voir s'implanter dans les universités canadiennes des programmes à l'intention des personnes handicapées. Elle a pris conscience du fait que l'enseignement, la recherche et l'activisme étaient tous nécessaires pour que les choses changent.

Winkelaar remarque également que les professeurs commencent à inclure les questions concernant les personnes handicapées lorsqu'ils traitent de questions raciales, de la problématique homme-femme et de citoyenneté. L'histoire du mouvement de promotion des droits des personnes handicapées est très importante parce qu’elle nous parle de notre histoire, de notre culture et de nos théories. Mobiliser les personnes handicapées pour qu’elles soient actives en politique revient à créer des communautés saines.

Winkelaar observe que l'accès aux immeubles et aux toilettes est une question très importante pour ce qui est de l'intégration sociale et de l'isolement. Certains obstacles sociaux vont au-delà de la simple analyse médicale.

La Stratégie nationale pour l'intégration des personnes handicapées a valu au Canada des éloges du monde entier et un prix international. Cependant, la discontinuité entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux demeure un problème. On peut en dire autant des soutiens financiers. En 2004, au Sommet des personnes handicapées, Reg Alcock, président du Conseil du Trésor du Canada, a dit que « Winnipeg est le pouls du mouvement des personnes handicapées au Canada ». Winkelaar cite également Desmond Tutu selon qui « La loi fondamentale de la personne humaine est l'interdépendance » et Bono qui a dit que « le monde a besoin de plus de Canada ».

Winkelaar termine avec les mots « Paix » et « Solidarité ».

Sue Jackson : Juste passer par la porte est difficile

Sue Jackson est instructrice en soutien aux personnes handicapées au London College of Communication, University of the Arts à Londres, le plus grand établissement d'art et de design éducatif en Europe. Au Royaume-Uni, des modifications législatives récentes et des politiques gouvernementales proactives ont ouvert la porte des universités à des groupes qui en étaient traditionnellement exclus. Il est donc important, en ce moment précis, d’apporter des améliorations, tant dans le soutien offert que dans la culture des établissements à l'endroit des étudiants handicapés.

Jackson s’intéresse plus particulièrement aux étudiants ayant des problèmes de santé mentale. Elle veut que leur droit à l'éducation soit respecté et qu'ils ne soient pas désavantagés du fait de leur handicap. Ils se positionnent à l'intérieur d'un modèle social de handicaps, cherchant à déterminer comment les établissements doivent évoluer et s'adapter pour réduire au minimum les obstacles institutionnels. Le but visé est le changement structurel et culturel au sein des universités, y compris la modification des méthodes d'enseignement.

L'objet de la Disability Discrimination Act [DDA (2002)] était de permettre aux personnes handicapées d’accéder à des possibilités d'apprentissage. Au sens de cette loi, les handicaps comprennent les déficiences visuelles et auditives, les problèmes de santé mentale et les troubles d'apprentissage. La DDA a conféré de nouvelles responsabilités légales aux autorités collégiales et scolaires locales : les étudiants handicapés ne peuvent plus être moins bien traités en raison de leur handicap. Par exemple, la discrimination à l'endroit des candidats handicapés est illégale et les sites Web doivent leur être accessibles.

Traditionnellement, les études postsecondaires au Royaume-Uni étaient élitistes. L'« élargissement de la participation » est une autre expression pour l'inclusion. Il s'agit d'un principe de base de la politique du gouvernement travailliste qui s'inscrit dans le projet d'inclusion sociale. Ce projet ne vise pas seulement à augmenter le nombre d’étudiants, mais cherche également à atteindre les groupes désavantagés au Royaume-Uni. Du fait qu'il s'agit avant tout d'une question de classe sociale, la voie est ouverte au progrès en ce qui concerne le traitement des personnes handicapées.

Jackson présente plusieurs études de cas sur des personnes ayant un problème de santé mentale. Par exemple, « l'étudiant Dan » faisait une dépression. Il lui arrivait de se montrer agressif tant verbalement que physiquement. Dan n'avait pas divulgué ses problèmes de santé mentale au personnel responsable à cause du stigmate qui s'y rattache. Jackson a pu amener Dan à divulguer son handicap pour que des ajustements raisonnables puissent être apportés. Elle a également rappelé aux membres du personnel qu'il ne pouvaient en aucun cas le traiter moins bien que les autres. Le personnel a cependant continué à s’inquiéter de cet étudiant et du temps supplémentaire qu'il fallait lui consacrer.

Jackson propose plusieurs moyens d'aider les étudiants ayant des problèmes de santé mentale à surmonter les obstacles à l'éducation postsecondaire. Elle propose la formation du personnel, la sensibilisation, la menace de poursuites judiciaires, l'adaptation du programme d'études et le soutien psychologique et scolaire.

Jackson fait remarquer qu'au Royaume-Uni un tiers des étudiants pourraient avoir un problème de santé mentale pendant leurs études universitaire (dans l'ensemble de la population, c'est plutôt une personne sur quatre). Les étudiants ont souvent le sentiment d’être isolés et de ne pas avoir d’amis.

Jackson propose de petits groupes de soutien et un service de pastorale. La rétroaction des étudiants a été positive. Jackson cite quelques uns des commentaires des étudiants qu'elle a aidés : « Je suis heureux de pouvoir dire la vérité à une personne au London College of Communication. » « J'apprécie toute l'aide que vous m'avez donnée jusqu'à présent et je trouve rassurant de savoir que je peux obtenir de l'aide au LCC si j'en ai besoin. »

Pour terminer, Jackson invite les participants qui s’intéressent aux questions de santé mentale à se présenter à elle.

Discussion

Un participant demande comment résoudre un problème avec un professeur. L'un des membres du Groupe suggère de vérifier d'abord quelles sont les politiques en vigueur à l'université. On lui suggère également de s'adresser à la commission provinciale des droits de la personne, de consulter le rapport Une chance de réussir de la Commission ontarienne des droits de la personne, de faire appel à l'association étudiante ou au bureau des affaires étudiantes et de consulter le bureau d'équité en matière d'emploi sur son campus.

Un autre participant fait remarquer que la Colombie-Britannique n'a pas de tribunal des droits de la personne; aucune affaire n'a été tranchée depuis deux ans. Des membres du Groupe insistent sur l’importance que soient entendues des causes susceptibles de créer un précédent dans le domaine de l'éducation postsecondaire. Si des plaintes ne sont pas déposées et si les gouvernements ne sentent pas des pressions pour augmenter le financement, c'est tout le mouvement des personnes handicapées qui perd du terrain.

Suit un bref échange sur le modèle des aménagements et la nécessité d'aller plus loin que la création de places spéciales pour « caser » les étudiants handicapés. La question, c'est d'être un étudiant, pas d'être handicapé.

Un participant se demande s'il est utile, et si oui à quel moment, de porter une affaire relative aux droits de la personne à l'attention des médias. Un membre du Groupe répond que l'exposition médiatique peut être très utile pour donner un élan et présenter la question d’une façon qui fait bien ressortir la nécessité de la régler. Un autre résultat positif est le soutien et l'encouragement que l’on reçoit souvent des gens qui prennent connaissance de l'affaire.

Un participant demande pourquoi il y a si peu de cours sur les handicaps tant au niveau secondaire qu'au niveau postsecondaire. Il insiste sur la nécessité de faire ressortir les liens entre l'éducation, la race, la classe sociale, la culture et les handicaps. Il demande pourquoi aucun cours n'est offert sur les questions de discrimination à l'endroit des minorités.

L'un des membres de la tribune répond qu'une grande partie du travail réalisé dans le domaine des droits des personnes handicapée a pour origine le mouvement des femmes et le mouvement de promotion des droits civiques aux États-Unis. Le mouvement de personnes handicapées, qui en est à ses tout débuts, s'attaque au dernier bastion de l’oppression d'un groupe marginalisé. Il s'est avéré difficile d'obtenir le financement nécessaire pour devenir un groupe de lobbying puissant, du fait que la réadaptation est déjà généreusement financée.

Un autre membre de la tribune suggère au participant de continuer à écrire et de s'exprimer sur les liens jusqu'à ce qu'on l'écoute. Elle suggère de faire des professeurs des alliés. Un autre encore signale que, en tant que membres d'un mouvement diversifié de personnes handicapées, ils doivent apprendre à faire la promotion de leurs droits et à utiliser les outils pour illustrer leurs besoins. Les arguments peuvent être présentés en utilisant des termes associés aux personnes non handicapées, en signalant, par exemple, quelles seraient les conséquences si tous les étudiants ne recevaient les manuels scolaires que deux mois après le début des cours.

Ross clôt la séance en citant quelques-unes des phrases frappantes des exposés présentés : « la séparation implique toujours l'inégalité »; « les questions personnelles sont politiques »; « c'est notre révolution ».

Atelier sur l'emploi 2

Modérateurs : Jason Mitschele, président de la conférence, représentant de l'Ontario, NEADS; Sanjeet Singh, vice-président, Affaires externes, NEADS

Jennifer Dillon : Le programme Avantage Sans Limites

Jennifer Dillon, coordonnatrice d'Avantage Sans Limites pour Avantage Carrière, donne un aperçu d'Avantage Sans Limites, un programme lancé en 1999 dans six villes canadiennes : Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax. Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) finance Avantage Sans Limites, qui est actuellement offert dans tout le Canada. Le programme offre des stages de 6, 9 et 12 mois aux diplômés des universités et des collèges. Les diplômés présentent en ligne leur candidature à des stages rémunérés dans des entreprises canadiennes de pointe. Les participants à Avantage Sans Limites bénéficient d'aménagements au travail.

Avantage Sans Limites participe à de multiples partenariats; il collabore avec plus de 700 employeurs canadiens, les centres universitaires et collégiaux de carrières et les bureaux de services aux clients spéciaux. Avantage Sans Limites a également des partenariats permanents avec RHDCC et des organismes communautaires comme la Société canadienne de l'ouïe, l'INCA et Line 1000.

Les diplômés handicapés des écoles secondaires, des collèges et des universités sont admissibles à participer à Avantage Sans Limites. Ils doivent avoir le droit de travailler au Canada, n'avoir aucune expérience de travail liée à leur carrière et n'avoir jamais participé à Avantage Carrière.

Le programme Avantage Sans Limites comporte de nombreux avantages, dont les suivants :

  • Le programme est ciblé, visant le recrutement de personnes handicapées.
  • Les organismes d'accueil sont au courant des aménagements en milieu de travail et des questions de diversité.
  • Les modalités de candidature en ligne sont très accessibles.
  • Les stagiaires bénéficient d'une expérience de travail avec l'élite des employeurs.
  • Les possibilités de stage sont proposées dans de nombreuses industries.
  • Le personnel de soutien d'Avantage Carrière offre de l'aide et de l'information sur le site Web.

Plus de 50 possibilités de stage sont actuellement offertes, notamment comme analyste commercial, représentant de services financiers et agent des ressources humaines.

Depuis 1999, Avantage Sans Limites a procédé à 170 placements. Parmi les stagiaires placés, 60 % ont obtenu un emploi dans l'organisme d'accueil. Selon un suivi après trois mois, 73 % des participants avaient trouvé un emploi, dont 60 % qui avaient été embauchés pour un poste à plein dans leur organisme d'accueil.

Les personnes intéressées peuvent s'inscrire en ligne à www.abilityedge.ca.

Dillon encourage les participants à tâcher d'acquérir une expérience de travail bénévole ou à temps partiel pendant leurs études collégiales ou universitaires. Les employeurs sont à la recherche de candidats qui ont des compétences de base polyvalentes. Une lettre d'accompagnement de qualité professionnelle et une demande bien présentée sont également importantes. Les candidats doivent en outre être capables de décrire clairement le genre d'aménagements dont ils ont besoin. Dillon suggère aux candidats d’observer l’employé dans ce poste avant l’entrevue.

Dillon distribue aux participants à la conférence un dépliant de promotion pour un salon des carrières à Toronto le mardi 7 décembre 2004. Intitulé « Connecting Employers to Students with Disabilities », cette manifestation est offerte par Avantage Carrière en coopération avec l'Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE). Les grandes entreprises, comme IBM, Rogers, Sprint, Telus, CIBC, RBC et TD, seront là en grand nombre pour discuter des programmes d'emplois et de stages. C’est une excellente occasion de faire connaissance avec des employeurs et organismes qui font du recrutement basé sur la diversité.

Miguel Aguayo : L'avantage concurrentiel

Miguel Aguayo, consultant principal en ressources humaines, CIBC, explique que c'est « l'avantage concurrentiel » qui rend les chercheurs d'emploi uniques et les conduit à l’excellence. Une caractéristique qui donne un avantage concurrentiel est l'attitude qui consiste à voir la vie comme un voyage et l'emploi postulé juste une expédition. La recherche d'emploi peut être très frustrante et le fait de reconnaître que cette recherche est un processus – un voyage et non une course – transparaîtra et permettra au candidat de réussir son entrevue.

Cela aide également de savoir se vendre. Les chercheurs d'emploi doivent savoir quels sont leurs points forts et leurs points faibles. Ils doivent être capables de décrire leurs expériences de travail ou leurs stages et de souligner ce qu'ils y ont accompli et appris. « Vous êtes tout ce que vous avez acquis, l'ensemble de vos compétences. »

Aguayo insiste sur l'importance de respecter ses limites personnelles, c'est-à-dire de ne pas postuler à un emploi qui ne correspond pas à ses intérêts personnels et ses compétences. Il est important de savoir ce qui convient et ce qui ne convient pas.

Lorsqu’il fait acte de candidature, le candidat ne doit pas avoir peur de se montrer confiant en lui-même et plein d’assurance. Il est également important d’être à l’aise et de ne pas hésiter à se faire valoir en décrivant ses propres compétences et habiletés. Aguayo recommande aux candidats s’entraînent pour s’habituer à s'entendre parler de leurs propres compétences.

L'une des erreurs fréquemment commises par les candidats pendant une entrevue est de parler de l'avenir – ce qu'ils feront – plutôt que de leurs réalisations et des leçons qu'ils ont tirées de leurs emplois à temps partiel ou de leur travail de bénévole. « C'est la performance qui compte, pas les promesses. »

Aguayo parle ensuite de la nécessité de rester fidèle à ses valeurs personnelles. L'éthique et l'honnêteté sont importantes. En témoignant d’intégrité, on inspire confiance car la plupart des gens respectent l’intégrité.. Il faut faire attention aux valeurs personnelles et les respecter. Il faut, par exemple, être prêt à dire qu’un travail n'est pas conforme à ses valeurs et être cohérent par rapport à ses actions dans des situations antérieures.

Aguayo recommande d'apporter des idées et des idéaux à l'entrevue et d'être en mesure de montrer que ses actions passées ont été couronnées de succès. La réussite n’est pas pour les timides. Elle suppose la prise de risques, car on n’arrive à rien sans prendre de risques. Il importe cependant d'éviter les risques peu prometteurs.

En résumé, Aguayo affirme que l'avantage concurrentiel consiste à se connaître soi-même, à connaître ses réalisations, ses capacités et ses limites. L'avantage concurrentiel signifie également pouvoir donner une bonne prestation à l'entrevue, être capable de décrire ses réalisations antérieures, demeurer fidèle à ses valeurs personnelles et savoir quels sont ses objectifs de carrière.

Assemblée générale

Rachael Ross, présidente de NEADS (présidente), Alison Beattie, secrétaire-trésorière

1. Rapport sur les activités et les projets

Rachael Ross présente un rapport sur les activités et les projets de NEADS au cours des deux dernières années. Deux projets sont actuellement en cours :

  • Le projet Inclusion (« Inclusion des étudiant(e)s handicapé(e)s dans les activités commanditées par les collèges et universités »)
  • Accès aux documents scolaires pour les étudiantes et étudiants incapables de lire les imprimés : un partenariat pour les utilisateurs et les fournisseurs de services

    Les deux projets portent sur le plein accès à l'éducation pour les étudiants handicapés.

    Ross parle ensuite de l'initiative appelée NEADS Online Work System (NOWS), un nouveau site d'emplois en ligne qui permet de mettre des étudiant(e)s et des diplômé(e)s handicapé(e)s en contact avec des employeurs progressistes souhaitant embaucher des Canadiens et des Canadiennes handicapé(e)s. Plus de 500 étudiants postsecondaires et 43 employeurs sont inscrits sur NOWS. On cherche actuellement à accroître le nombre d'employeurs. L'adresse du site NOWS est www.nows.ca. On peut également y accéder à partir du site Web de NEADS à www.neads.ca.

    Ross signale également que NEADS s'est récemment engagé dans le processus d'élaboration d'une nouvelle Convention de l'ONU sur les droits des personnes handicapées. NEADS a participé à la réunion spéciale de l'ONU qui a eu lieu plus tôt en 2004 à New York. Cette incursion excitante sur la scène internationale portera sur la législation et activités se rapportant aux droits de la personne et aux aménagements, et la participation de NEADS est très importante. La délégation canadienne a rédigé et présenté un document de principe sur l'article 17 qui traite de l'éducation. NEADS sera présent à une autre réunion à New York en 2005. Ross insiste sur le fait que tous les membres de NEADS peuvent s'engager pour faire avancer cette convention de l'ONU.

    Un autre nouvelle initiative est un partenariat avec la revue Jobpostings, une publication financée par le gouvernement du Canada et spécialisée dans l'offre d'emplois aux étudiants. Cet automne, Jobpostings a publié pour la première fois un numéro à l'intention des étudiants ayant des besoins spéciaux. Deux numéros destinés aux étudiants handicapés seront publiés chaque année, en septembre et en janvier, avec un tirage de 15 000 exemplaires qui seront distribués dans plus de 100 universités et collèges canadiens. NEADS endosse cette publication et donne des conseils sur son contenu. Ross informe les participants que la revue offre de la publicité gratuite et qu'elle est à la recherche d'éditeurs, de réviseurs et peut-être de rédacteurs.

    La liste de diffusion postale de NEADS compte actuellement environ 1 200 particuliers et organismes, dit Ross. Outre le bulletin d’information du printemps 2004, NEADS a récemment publié Accès-Succès : Guide de l'employeur. Cette publication contribue à rapprocher les étudiants handicapés chercheurs d'emploi et les employeurs progressistes qui seraient disposés à les recruter. Cet ouvrage est également disponible en ligne.

    Quant au site Web de NEADS, Ross rappelle que, en tant qu'organisme national, NEADS a largement recours à la communication par le Web. Le site Web accueille plus de 100 000 visiteurs (pages téléchargées) par mois.

    En terminant, Ross signale que plusieurs membres de NEADS, notamment Alison Beattie et Jason Mitschele, ont récemment reçu des prix du Conseil des Canadiens avec déficiences.

    2. Rapport financier

    Alison Beattie explique que, chaque année, NEADS présente des états financiers vérifiés au Programme de partenariats pour le développement social (PPDS) de RHDCC. Elle mentionne que les états financiers pour l'exercice 2003-2004 se terminant le 31mars 2004 ont été mis à la disposition des membres à l'Assemblée générale.

    Selon les états, les revenus s’élevaient à 227 210 $ et les dépenses à 213 963 $, ce qui donne un revenu net de 13 247 $. Le budget de fonctionnement de NEADS inclue un financement aux organismes de 80 000 $ apporté par le PPDS, 33 700 $ du Bureau des technologies d'apprentissage (pour le projet CampusNet) et 52 500 $ de la Direction des initiatives jeunesse (pour le projet des Forums sur le leadership étudiant et l'emploi pour les étudiants). NEADS a également reçu dans le dernier trimestre un financement additionnel du PPDS pour ses activités organisationnelles supplémentaires. De nouveaux projets comme ADS apportent également d’autres revenus.

    Pour 2004-2005, NEADS prévoit dans son budget des dépenses de 272 800 $. Les revenus confirmés pour 2004-2005 comprennent une somme de 80 000 $ au titre du financement organisationnel, environ 125 000 $ pour ATAM et environ 78 000 $ pour le projet Inclusion. Le financement des projets provient du PPDS.

    Beattie fait remarquer que les dépenses pour le fonctionnement et les projets sont jusqu'à présent conformes aux prévisions pour cette année et que NEADS fait son possible pour s'en tenir aux projections budgétaires pour toutes les activités.

    3. Modifications proposées aux Règlements

    • Points 1 à 4 : -

      Les quatre premiers items proposés concernent le remplacement [dans la version anglaise] de l'expression « a Disabled Person » par « a Person with a Disability ». Beattie explique que ce changement répond au désir d'évoquer la personne avant son handicap. Cependant, la manière dont chacun veut être désigné demeure une affaire de choix personnel. L'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Disabled Peoples' International (DPI), par exemple, utilisent l'expression « Disabled Persons ». -

      Une participante s'inquiète de ce que l'expression « a Person with a Disability » est basée sur la définition médicale du handicap. L'expression souligne le fait que c'est la personne, et non son environnement et les structures sociales, qui a le handicap. À son avis, la modification proposée est le contraire de ce qui est souhaitable et elle s'y oppose vivement. -

      Un autre participant propose que le conseil procède à un sondage d'opinion auprès de ses membres qui n'assistent pas à la réunion. Faisant remarquer qu'il y a toujours des divergences d’opinion parmi les membres, Ross propose d'utiliser les deux expressions partout où l'expression originale figure dans le texte du Règlement et de les séparer par une barre oblique, comme suit : « Disabled Person/Person with a Disability ». -

      La première intervenante fait remarquer que le sens de l'expression comporte des implications politiques. Tandis que le terme « disability » est un concept social, « disabled » sous-entend « being disabled by society ». Elle appuie la proposition de Ross. -

      La motion en faveur de la proposition de Ross est adoptée.

    • Points 5 à 7 : -

      La motion approuvant la révision du Règlement pour indiquer que l'Assemblée générale des membres de NEADS est biennale plutôt qu'annuelle est adoptée.

    • Point 8 : -

      La motion approuvant l'ajout du mot « Canada » à l'article VI est adoptée.

    • Point 9 : -

      La motion approuvant l'ajout du mot « Nunavut » à l'article VI est adoptée.

    • Point 10 : -

      La motion approuvant le remplacement du mot « annuelle » par « biennale », comme aux points 5 à 7, est adoptée.

    • Point 11 : -

      La motion approuvant la révision pour indiquer que, pour les élections au conseil, les nominations ont simplement à être présentées par écrit au coordonnateur administratif sans autres conditions, est adoptée.

    • Point 12 : -

      La motion approuvant la révision pour indiquer que, pour les élections au conseil, les nominations ont à porter la signature des deux personnes qui proposent le candidat, plutôt qu'une, est adoptée.

    • Point 13 : -

      Ce point porte sur le mode de désignation à un poste vacant de directeur dans une région donnée. Beattie explique que cette modification est une mise à jour reflétant la pratique actuelle de NEADS, à savoir que le conseil fait de son mieux pour trouver quelqu'un de la région concernée pour occuper le poste. Ce mode de désignation reflète l'engagement pris par NEADS d'avoir une représentation de toutes les provinces.

    La motion est adoptée.

    Intervention ultérieure :

    Se reportant aux point 1 à 4, un participant propose d'employer [dans la version anglaise] l'expression « a Person Experiencing a Disability » parce que « Disability » est un concept social, et non pas quelque chose qu'une personne a, et qu'il est manifeste que c'est la société qui handicape la personne. Reconnaissant que les définitions peuvent varier à l'infini, Ross fait remarquer que la modification a déjà été approuvée. Elle invite les membres à accepter la nouvelle définition, ce que le participant convient de faire.

    4. Forum ouvert

    Un délégué qui étudie à l'Université de l'Alberta, mais est originaire d'Afrique, exprime son appréciation du travail accompli par NEADS.

    Au sujet des procédures d'élection, un délégué propose d'élargir la période du vote pour qu'il puisse se faire en tout temps après qu'une décision a été prise, plutôt qu'à un moment fixé. Ce changement conviendrait aux personnes qui ont un horaire chargé et à celles qui pourraient se sentir mal à l'aise de voter pendant la période fixée. Ross dit que certains changements pourraient être apportés quant à la période du vote. Elle donne l'assurance aux membres que les représentants d'Élections Canada qui s'occupent du déroulement du scrutin sont des plus impartiaux et qu'ils ont l'expérience du travail auprès de personnes handicapées.

    5. Annonce du nouveau conseil de NEADS

    Joby Fleming, ancien président, remercie le conseil, le personnel et les membres, ajoutant que c'était la dernière fois qu'il exerce un rôle officiel, après six ans à NEADS. En faisant ses adieux, il exprime sa confiance dans les règlements et les procédures mis en place et dans le professionnalisme de l'organisme.

    Ross remercie les membres sortant du conseil, saluant leurs efforts exemplaires au cours de deux dernières années. Elle annonce ensuite la composition du nouveau conseil de NEADS :

    • Territoires : (vacant)
    • Colombie-Britannique : Rachael Ross
    • Alberta : Kimberley Gerritsen
    • Saskatchewan : Lena Cook
    • Manitoba : (vacant)
    • Ontario : Jason Mitschele
    • Québec : Paulo Monteagudo
    • Nouveau-Brunswick : Kristen McLeod
    • Nouvelle-Écosse : Jennifer Finlay
    • Île-du-Prince-Édouard : Fraser MacPhee
    • Terre-Neuve et Labrador : Terry McDonald
    • Représentant sans fonction déterminée : Mahadeo Sukhai

    Séance plénière de clôture

    Jason Mitschele, représentant de l'Ontario (président)

    Au moment de clore la conférence de 2004 de NEADS, Jason Mitschele remercie les commanditaires – BMO Groupe financier (commanditaire principal); CIBC (commanditaire platine); Groupe Banque Scotia et Groupe financier Banque TD (commanditaires or), Postes Canada, Générale électrique du Canada et Avantage Sans Limites (commanditaires bronze). Il remercie également le Programme de partenariats pour le développement social, gouvernement du Canada, pour la subvention accordée à NEADS, et sa contribution, ainsi, à la conférence.

    Mitschele remercie également les membres du comité de planification de la conférence de NEADS, Frank Smith, coordonnateur national de NEADS, tous les bénévoles et toutes les autres personnes qui ont participé. Il fait aussi remarquer que des plans sont en place pour permettre la transmission en direct de la prochaine conférence, qui marquera le 20e anniversaire de NEADS.

    Plusieurs participants remercient NEADS et son conseil pour cette formidable conférence. Un délégué suggère un aménagement à l'intention des personnes handicapées visuelles : la projection des acétates en gros caractères. Un autre propose que les candidats prononcent une allocution à l'intention des membres avant la tenue du vote.

    Mitschele prend note de ces deux suggestions et ajoute que la seconde soulève deux questions. D'abord, cela défavoriserait certains candidats aux élections qui ont des troubles d'élocution. En second lieu, la conférence de deux jours est déjà fort chargée et il reste peur de temps pour la tenue d'autres événements. Il recommande que les candidates et les électeurs fassent leur possible pour faire connaissance et bavarder pendant la conférence.

    Un participant affirme que la tenue de la conférence dans un hôtel pose à certains des difficultés financières. Il suggère aussi que l’on étoffe le programme social et fait remarquer que la conférence n'a pas présenté les questions liées aux troubles d'apprentissage qui s’ajoutent aux handicaps physiques.

    Mitschele remercie le participant pour son intervention et convient qu'un endroit moins sophistiqué qu’un hôtel aurait peut-être été mieux. Le grand nombre de participants à la conférence de cette année faisait toutefois qu'il était difficile de trouver un endroit qui ne soit pas un hôtel, compte tenu des besoins d'accessibilité et d'hébergement d'un groupe nombreux. Mitschele ajoute cependant que différents endroits poseront différents problèmes de logistique et que la recherche de salles se poursuit. Il mentionne aussi que l’on peut s’inscrire à la conférence à meilleur prix si l’on s’inscrit de bonne heure.

    Quant aux sujets traités, Mitschele explique que ceux-ci ne sont pas choisis en fonction des types de handicaps, mais d'après les thèmes proposés par les éventuels conférenciers. NEADS attache la plus grande importance à l'inclusion et Mitschele demande aux participants d'aider à attirer d'autres groupes s'ils pensent devoir être mieux représentés.

    Ross ajoute qu'à mesure que NEADS prend de l'expansion, il aura davantage de programmes de subventions pour aider les étudiants à surmonter les difficultés financières. Elle suggère également aux membres de faire des démarches auprès de leur université pour obtenir un soutien financier en vue d'assister à la conférence nationale.

    Quant à l’organisation de plus d'activités sociales, l'accessibilité et le temps froid compliquent les choses, dit Ross, mais il est ouvert aux suggestions.

    En réponse à une question sur l’accroissement du nombre de participants d’autres pays aux conférences de NEADS, Mitschele fait valoir que le site Web de NEADS est accessible de partout au monde, mais que ce sont souvent les coûts qui déterminent si des délégués peuvent venir au Canada. Des stratégies et des politiques doivent être élaborées en vue du financement de ces déplacements.

    Le même délégué demande si l'on ne pourrait pas inviter plus d'étudiants au niveau des études supérieures à présenter leurs recherches. Mitschele répond que beaucoup des synopsis envoyés par les étudiants portaient, en fait, sur leurs propres recherches, mais il y faudra à l'avenir voir comment accroître l'accessibilité.

    Pour ce qui est des élections, un délégué suggère d'établir un fonds pour permettre aux candidats de faire campagne et de distribuer des documents. Mitschele explique que certains candidats ne décident de se présenter qu'une fois à la conférence, après avoir rencontré les gens, et ils auraient donc peu de temps pour faire passer leur message. Il encourage les gens à s'engager et à préparer leur programme plus tôt, parce que la recherche de candidats commence en fait six mois avant la date de l'élection.

    Une participante mentionne qu'une présentation par affiches serait un bon moyen pour permettre aux gens de faire connaître leurs recherches, surtout si les documents pouvaient être disponibles sous forme d'imprimé et en formats substituts pour que les autres participants puissent en ramener des exemplaires à leur université. Mitschele dit que le comité de planification de la conférence discutera des moyens d'accroître au maximum l'accessibilité, ajoutant que les exposés faits à la conférence en format PowerPoint peuvent être demandés par courrier électronique. De plus, les rapports sommaires de la conférence seront disponibles en ligne et dans d'autres formats dans quatre à six semaines. Il est prévu de rendre disponibles sur le site Web de la conférence de 2004 le rapport et les documents des exposés en atelier.

    La déléguée mentionne qu'une présentation par affiches pourrait comprendre une discussion interactive avec le conférencier. La participation à un tel événement pourrait permettre à un étudiant d'étoffer son curriculum vitae. Dans une autre optique, elle demande dans quelle mesure les organisateurs de la conférence seraient intéressés par des exposés d’étudiants diplômés n’appartenant pas au milieu des personnes handicapées.

    Mitschele répond que tout les exposés portant sur les deux questions de la condition des personnes handicapées et les études postsecondaire – sont les bienvenus et que des étudiants non handicapés pourraient peut-être participer comme exposants ou faire connaître leur recherche au cours de la réception inaugurale. Le comité de planification de la conférence discuterait de cette question, dit-il.

    Sur la question de délégués de l'étranger, le participant propose qu'un représentant se rende dans un autre pays dans le cadre d'un échange. Un autre participant suggère la vidéoconférence comme moyen de d'obtenir la participation de délégués et de conférenciers de l'étranger.

    Mitschele répond que l'équipe Web travaille à la technologie de la vidéoconférence. Si la planification se déroule comme prévu, la liaison avec les campus universitaires et d'autres endroits sera possible d’ici environ deux ans. Ce qu’il faut, c’est trouver des partenaires qui accepteraient d'en assumer les coûts. Tout le monde s’entend pour dire que, du point de vue des droits des personnes handicapées, il est important de voir ce qui se passe sur la scène internationale.

    Quant aux moyens d'inciter les candidats à se manifester plus tôt, un délégué propose d'offrir d'afficher leurs documents sur le site Web à condition qu'ils posent leur candidature avant une certaine date. Mitschele se dit d'accord avec cette idée.

    Revenant sur la question de l'accessibilité financière de la conférence, un participant suggère que les étudiants diplômés qui participent à une présentation par affiches ou à une présentation formelle pourraient peut-être demander à leur département ou à leur professeur de couvrir une partie de leurs frais. Mitschele exprime son espoir que cette possibilité, et d'autres encore, permettra d'accroître la participation à la conférence et l'intérêt qu'elle suscite.

    En réponse à une question sur le choix des sujets de la conférence, Ross et Mitschele expliquent que le mandat de NEADS vise à la fois l'éducation postsecondaire et les étudiants handicapés. Cette année, les principaux thèmes ont été les projets ADS et Inclusion, ainsi que l'évolution récente de la situation aux Nations Unies. Dans le passé cependant, les sujets des ateliers ont porté, entre autres, sur la sexualité, la préparation à la vie active et la transition de l'école secondaire au niveau postsecondaire. Le comité de planification de la conférence cherche sans cesse à élargir le champ des questions abordées pour y inclure des sujets d'importance pour les étudiants handicapés.

    Sigles

    • ACCEHP - Association canadienne des conseillers aux étudiants handicapés au postsecondaire
    • BCPH - Bureau de la condition des personnes handicapées
    • CCD - Conseil des Canadiens avec déficiences
    • CCDPH - Conseil canadien des droits des personnes handicapées
    • CIBC - Banque Canadienne Impériale de Commerce
    • CWIP - Canadian Works in Progress
    • DSC - Développement social Canada
    • FTP - protocole de transfert de fichier
    • GAC - Graduate Accessibility Committee
    • INCA - Institut national canadien pour les aveugles
    • LPHO - Loi sur les personnes handicapées de l'Ontario
    • NEADS - Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire
    • NSCC - Nova Scotia Community College
    • OMPH - Organisation mondiale des personnes handicapées
    • OMS - Organisation mondiale de la Santé
    • ONU - Organisation des Nations Unies
    • OPAC - catalogue public en ligne
    • PPDS - Programme de partenariats pour le développement social
    • RFBD - Recordings for the Blind and Dyslexic
    • RHDCC - Ressources humaines et Développement des compétences Canada
    • ROC - reconnaissance optique de caractères
    • SBFA - Students for Barrier-Free Access
    • SMS - Service du matériel spécial (fait partie de Citoyenneté et Jeunesse Manitoba, Gouvernement du Manitoba)
    • SPH - Services aux personnes handicapées
    • TA - trouble d'apprentissage
    • UD - aménagement organisationnel