NEADS Conférence 2004 - Tout Droit!

Conférenciers

Terri Hulett

Terry Hulett

Biographie

Terri Hulett a travaillé dans le domaine des questions relatives aux personnes handicapées pendant plus de huit ans; elle a un baccalauréat en psychologie et une maîtrise du School of Women’s Studies, où elle s’est spécialisée dans les questions relatives aux personnes handicapées. Elle a lancé sa propre entreprise en avril 2004, Inclusive Solutions Corp., qui offre des services de consultation en matière de déficience dans l’enseignement supérieur et dans l’emploi.

Terri a été membre de divers comités sur les questions relatives aux personnes handicapées. Elle a fait partie pendant trois ans du City of Toronto's Task Force on Access and Equity Issues Committee qui défend des questions comme l’accès à l’enseignement supérieur pour les personnes ayant plus d’une déficience. Depuis, 1999, Terri appuie le Comité de la Loi sur les personnes handicapées de l’Ontario en organisant des campagnes de lettres et elle a encouragé les membres de la collectivité à appuyer un Comité fort et efficace. Elle a également été présidente de ABLE-YORK, une organisation étudiante, membre du conseil d’administration de DAWN Ontario, membre du comité de revendication de l’Institut national canadien pour les aveugles et militante pour l’accessibilité au postsecondaire.

Terri est une ancienne étudiante de troisième cycle de l’Ontario ayant une déficience visuelle; elle a utilisé des services de transcription de 1996 à 2003 et elle continue de se dévouer pour cette cause et de favoriser l’accroissement de la sensibilisation et de l’accès aux services de transcription (formats substituts) sur les campus pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés. Elle est également membre du National Federation of the Blind : Advocates for Equality qui fait de la sensibilisation et cherche à améliorer l’accessibilité pour les personnes dont la vue est faible ou qui sont aveugles.

Synopsis

Les documents scolaires entravent l’enseignement supérieur pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés.

Demander les versions en formats substituts des documents scolaires entrave l’enseignement supérieur pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés. Les étudiant(e)s sont obligés de prendre en main la coordination des services de transcription en obtenant les documents scolaires requis de tous les professeurs et en les fournissant à la bibliothèque pour la transcription. Un grand nombre d’établissements postsecondaires n’ont pas de politique qu’elles appliquent ou de lignes directrices stipulant que l’établissement a la responsabilité de coordonner de tels services. L’accès aux documents dans le format voulu assure l’égalité d’accès à l’enseignement postsecondaire en tant que droit de la personne.

Les rôles et les responsabilités des établissements postsecondaires ne doivent pas être annulés ou négligés parce qu’on favorise les actions qui font avancer la cause des étudiant(e)s handicapés pour coordonner les services de transcription. L’encouragement des actions qui font avancer la cause et le devoir des établissements postsecondaires de faire des aménagements sont deux choses complètement différentes qui doivent être traitées pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés. Des politiques explicites énonçant les rôles et les responsabilités de toutes les parties – les étudiant(e)s, les professeurs, les bibliothèques et le Bureau des personnes handicapées – réduiraient le temps que les étudiant(e)s doivent prendre pour coordonner les services de transcription qui sont vitaux. Si les professeurs ne respectent pas les demandes initiales de documents scolaires à l’avance, les établissements postsecondaires doivent appliquer des mesures de suivi des responsabilités.

Les politiques postsecondaires concernant les frais annuels des membres de la bibliothèque, qui donnent aux étudiants incapables de lire les imprimés l’accès aux services de transcription (formats substituts), doivent tenir compte de la responsabilité de l’établissement de faire des aménagements scolaires raisonnables. Est-ce qu’on encourage les étudiant(e)s à acheter des livres inaccessibles seulement pour les faire transcrire et garder la version accessible à la bibliothèque alors qu’on remet la copie imprimée aux étudiants? Est-ce que les étudiant(e)s paient des droits annuels de membres de la bibliothèque? Les services de transcription ne sont-ils pas un aménagement scolaire? Les établissements postsecondaires sont-ils tenus de fournir des aménagements scolaires déraisonnables? Que faisons-nous à propos du fardeau financier de l’ajout de droits de scolarité lorsque les exigences des diplômes et des programmes sont accrues à cause de la difficulté d’obtenir des documents scolaires à l’avance pour la transcription?

NEADS, les étudiant(e)s, les associations étudiantes, les bibliothécaires, les fournisseurs de services, les organisations pour les personnes ayant plus d’une déficience, les éditeurs, les gouvernements et Bibliothèques et Archive Canada ont un rôle important à jouer pour améliorer l’accès aux documents imprimés. La présente conférence est la première étape. Il faut maintenant un « plan d’action » pour les principaux intéressés afin de mettre les choses en marche.

Rapport

Terri Hulett, consultante, Inclusive Solutions Corporation, a lancé sa propre entreprise afin d'offrir des services de consultation sur les déficiences dans l'enseignement supérieur et l'emploi. Elle est également membre de la National Federation of the Blind : Advocates for Equality.

Hulett débute son exposé en se penchant sur la question des aménagements et des droits de la personne. Elle affirme que les gens ont un droit à l'éducation et un droit à l'aménagement. Elle demande où se termine le rôle de l'étudiant en tant que défenseur de ses propres droits et où débute celui de l'établissement d'enseignement postsecondaire. Il est essentiel, insiste Hulett, que les étudiants du postsecondaire se concentrent sur leurs études plutôt que de consacrer un temps considérable à numériser des documents. L'obligation d'assurer un aménagement existe.

Hulett formule trois recommandations à l'intention des étudiants qui sont en rapport avec le bureau des services aux personnes handicapées :

  • Déterminez l'obstacle réel.
  • Déterminez l'aménagement nécessaire.
  • « Demandez la lune. »

Hulett cite des exemples de litiges portant sur des obstacles attitudinaux et la discrimination ainsi que des exemples de « l'obligation d'aménager » qui se sont rendus jusqu'en Cour suprême du Canada. Elle rappelle aux participants que les établissements d'enseignement postsecondaire, le corps étudiant et la société en général sont tous responsables des droits à l'éducation. Elle suggère qu'il vaut mieux informer les étudiants sur les droits de la personne en ce qui les concerne et obtenir l'engagement des syndicats, de NEADS et de groupes sur le campus plutôt que de tenter de définir ou de résumer les aménagements.

Hulett cite des statistiques qui expliquent pourquoi le public entend si peu parler des plaintes relatives aux droits de la personne et pourquoi les personnes handicapées n'arrivent pas à se faire entendre. Par exemple, sur les 2 000 plaintes présentées en 2001, seulement 500 d'entre elles se sont rendues à l'étape de la résolution ou de l'enquête et seulement 4 % sont arrivées devant une commission d'enquête (où elles passent dans le domaine public).

Il est important, souligne Hulett, d'apprendre aux particuliers comment créer, à domicile, des fichiers dans lesquels consigner et détailler leurs expériences et constituer ainsi la base de la preuve d'une éventuelle plainte. Elle fait valoir, comme élément de solution, que les associations et clubs étudiants devraient exercer un rôle de leadership, faire en sorte que les aménagements ne soient plus associés à l'idée d'assistance sociale et donner aux étudiants handicapés les outils nécessaires pour défendre leurs droits.