NEADS Logo - Accueil

QuestionQuestion:
Quels types d’aménagements prévoit-on habituellement pour les étudiantes et étudiants handicapés qui fréquentent un collège ou une université?


événements prochains

Voir d'autres événements

Autre site d'intérêt


Une expérience de travail payée et enrichissante pour des diplômés postsecondaires

Stages lancement de carrière

Accès aux documents scolaires pour les étudiant(e)s incapables de lire les imprimés

MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DES DISPENSATEURS DE SERVICES

Canadian Association of Educational Resource Centres for Alternate Formats

par Mary Anne Epp (février 2005)

Résumé

Dans ce mémoire, nous décrivons les services actuellement offerts par les membres de la Canadian Association of Educational Resource Centres for Alternate Formats (CAER – l’Association canadienne des centres de ressources en éducation offrant du matériel en format spécial). Le principal atout de la CAER est son approche collaborative et collective face aux problèmes qui confrontent les étudiants incapables de lire les imprimés dans les établissements postsecondaires canadiens.

Quelque 97 % des documents imprimés ne sont pas transcrits en média substitut. Les membres de la CAER ont par conséquent élaboré des stratégies communes et collectives afin de combler cette lacune pour les étudiants incapables de lire les imprimés. Il s’agit notamment des solutions suivantes :

  • Services directs et services de prêt inter-bibliothèques
  • Production de documents en média substitut
  • Services de référence et d’information
  • Partenariats
  • Recherche et développement
  • Pressions auprès des instances gouvernementales et élaboration de politiques publiques
  • Formation et programme d’alphabétisation.

Dans ce rapport, nous décrivons également plusieurs enjeux ou problèmes qui requièrent une attention constante. Mentionnons notamment :

  • Accès rapide aux fichiers des éditeurs
  • Extension des exemptions prévues dans la Loi sur le droit d’auteur
  • Normes de production
  • Accords internationaux de partage des ressources
  • Accessibilité des cours en ligne
  • Accessibilité aux diverses ressources dans différents médias
  • Absence de financement pour la production de documents en braille
  • Isolement des services aux étudiant(e)s handicapé(e)s dans les universités
  • Manque d’accès et de formation en matière de technologie adaptée
  • Absence de catalogage des documents en média substitut
  • Délais insuffisants pour la production de documents en média substitut
  • Manque d’uniformité avec les dispensateurs de services aux étudiant(e)s handicapé(e)s.

Introduction

La CAER est un consortium de services éducatifs provinciaux qui offre des technologies et des documents en média substitut aux étudiants et étudiantes du Canada incapables de lire les imprimés, ce mandat leur étant octroyé par les ministres provinciaux de l’Éducation et des études supérieures. En outre, la CAER compte deux membres qui sont des services bibliothécaires universitaires qui desservent également les membres du consortium, par un service de prêt inter-bibliothèques.

Trois des membres offrent des services provinciaux aux établissements postsecondaires de leur province. Le British Columbia College and Institute Library Services offre un service coordonné de bibliothèque aux collèges, instituts et organismes de la Colombie Britannique et, dans le cadre d’un contrat, à une université, pour l’obtention de services de production. Le Service du matériel spécial (SMS), du ministère de l’Éducation du Manitoba, offre des services de production et de prêt aux étudiants du postsecondaire du Manitoba. En Ontario, l’École W. Ross Macdonald est responsable des services de production pour le secteur postsecondaire de cette province.

Comme seulement 3 % de tous les documents imprimés en anglais sont transcrits en média substitut pour les personnes handicapées, les membres de la CAER doivent trouver divers moyens de maximiser l’accès, tout en s’assurant qu’ils soient aussi efficaces et économiques que possible, compte tenu des ressources financières limitées.

L’incapacité de lire les imprimés est attribuable à diverses déficiences perceptuelles : cécité, déficience visuelle, troubles de l’apprentissage, déficiences multiples, certaines formes de déficiences et de maladies physiques, neurologiques et chroniques. Toutes ces déficiences nécessitent la production de documents en média substitut.

Le principal atout de la CAER est son approche collaborative et collective face aux problèmes qui confrontent les étudiants incapables de lire les imprimés dans les établissements postsecondaires canadiens.

Le mandat de la CAER est le suivant :

  • promouvoir le partage des ressources;
  • encourager l’utilisation des nouvelles technologies, particulièrement pour la production de documents en média substitut;
  • accroître et partager ces connaissances avec tous les membres de la CAER;
  • offrir la possibilité de discuter des questions d’intérêt commun et des les étudier, particulièrement les enjeux provinciaux, régionaux, canadiens et internationaux;
  • encourager les améliorations importantes dans les centres membres;
  • partager l’information sur les politiques, les procédures, les données statistiques, etc.;
  • discuter et adopter des procédures et des pratiques communes dans divers domaines, comme les normes de qualité de production et les prêts inter-bibliothèques;
  • conseiller les ministres de l’Éducation au sujet des nouvelles tendances et des nouveaux enjeux;
  • établir et maintenir des liens, et parler d’une même voix à diverses associations, comme l'Autorité canadienne du braille, la Fondation canadienne d'alphabétisation braille, la Recording for the Blind and Dyslexic, l’Institut national canadien pour les aveugles, la Bibliothèque nationale du Canada et le Library of Congress;
  • communiquer avec les éditeurs, les fournisseurs et les particuliers, dans le but d’établir des relations positives et de mieux faire connaître les services de nos membres;
  • offrir la possibilité à tous de participer à des activités d’apprentissage ou de perfectionnement professionnel.

Le besoin

Les personnes incapables de lire les imprimés ont besoin de documents pédagogiques dans divers médias substituts : livres audio, livres en gros caractères, braille, CD ROM, graphiques tactiles, textes électroniques, audionumériques, graphiques tactiles, vidéos avec sous titres, vidéos descriptives. Bon nombre des ressources numériques sont utilisées avec des technologies adaptées comme des lecteurs d’écran, qui décrivent par synthèse de la parole le contenu de l’écran à l’ordinateur.

Les étudiants incapables de lire les imprimés ont besoin de ressources pour étudier sur un même pied d’égalité que leurs collègues non handicapés. Il leur faut :

  • des manuels pour les cours proprement dits;
  • diverses ressources pour les essais, les rapports de recherche, les présentations orales, le perfectionnement des compétences, l’acquisition d’une culture de l’information, la technologie et la formation pour utiliser les catalogues des bibliothèques, des bases de données en ligne et autres sources d’information, notamment des encyclopédies sur CD ROM et des outils de référence multimédia;
  • des ressources sur le Web, utilisables avec les lecteurs d’écran.

Les étudiants doivent pouvoir :

  • trouver les ouvrages de recherche disponibles dans leur propre établissement ou par des prêts inter-bibliothèques;
  • participer activement, efficacement et pleinement aux cours en ligne.

De plus en plus, les étudiants doivent acquérir les compétences qui leur permettront de s’aider eux mêmes : formation pour les nouveaux médias, sensibilisation en matière de services, acquisition d’une culture de l’information.

La matière enseignée dans les cours couvrent l’ensemble du savoir dans tous les établissements postsecondaires, c.-à-d. les instituts professionnels, les collèges, le premier cycle et les études supérieures.

Les documents d’apprentissage comprennent, entre autres :

  • les manuels
  • les cahiers d’exercices
  • les devoirs et examens
  • les guides d’orientation
  • les cours en ligne
  • les bases de données de référence et les périodiques en ligne
  • les ressources électroniques
  • les catalogues de bibliothèque
  • les index des périodiques et des imprimés
  • les articles de journaux et de revues
  • les ouvrages de référence
  • les documents professionnels
  • les ressources Web
  • la documentation de cours
  • les ressources audiovisuelles (bandes audio, diapositives, vidéos, films, multimédia, etc.).

Pour que les ressources soient accessibles, elles doivent être transcrites en un média substitut ou être produites dans un format compatible avec les technologies adaptées ou d’assistance, comme les lecteurs d’écran, les écrans de télévision et/ou logiciels avec fonctions d’agrandissement des caractères, les documents sous titrés, etc.

Mission et objectifs

La CAER a pour mission d’offrir le plus grand accès possible aux ressources informationnelles aux étudiants du postsecondaire, dans divers médias substituts, et ce, de manière aussi appropriée, efficace, efficiente et économique que possible.

Les objectifs de la CAER sont les suivants :

  • offrir les services dans les meilleurs délais;
  • déterminer les besoins et les formats appropriés;
  • associer l’information au format approprié;
  • étudier et appliquer les nouvelles technologies adaptées;
  • élaborer des normes et des procédures qui procurent un gain d’efficacité.

Stratégies

Afin de combler le fossé en matière de ressources pour les étudiant(e)s handicapé(e)s du postsecondaire, les membres de la CAER ont élaboré des stratégies collectives et de collaboration afin d’offrir autant de ressources et d’options possibles aux étudiants du postsecondaire, pour les aider à obtenir des documents en média substitut. La CAER a mis au point diverses stratégies:

  1. Services directs et services de prêt inter-bibliothèques
  2. Production de documents en média substitut
  3. Services de référence et d’information
  4. Partenariats
  5. Recherche et développement
  6. Pressions auprès des instances gouvernementales et élaboration de politiques publiques.

Services directs et de prêt inter-bibliothèques

La CAER a élaboré des protocoles pour le prêt et l’emprunt de ressources entre les membres du consortium. Cette pratique optimise les ressources existantes et leur partage.

On a établi qu’il était nécessaire d’accéder à des bases de données en ligne et à des dépôts centraux pour localiser les ressources existantes. Par conséquent, dans un programme comme le nôtre, la première étape consiste toujours à faire une recherche dans les collections existantes. La base de données en ligne AMICUS de la Bibliothèque nationale du Canada (maintenant appelée Bibliothèque et Archives Canada) est une ressource cruciale depuis des décennies. Elle contient tous les documents en média substitut répertoriés au Canada. La plupart des membres de la CAER enregistrent leurs fonds dans la base de données AMICUS et dans CANWIP (Registre des ouvrages canadiens en préparation).

Production de documents en média substitut

Les membres partagent leurs connaissances et leur expertise en matière de technologie des médias substituts. Ensemble, les membres produisent des documents dans divers médias substituts :

  • texte électronique (fichiers de traitement de texte) utilisé par les étudiants (visuellement handicapés ou en déficience d’apprentissage) avec des lecteurs d’écran comme JAWS, pour lire à l’ordinateur les imprimés;
  • texte électronique (fichiers images) pour les étudiants qui peuvent utiliser des documents PDF et en agrandir le contenu ou en manipuler les images;
  • gros caractères (imprimés et numériques) :
    • texte électronique (format PDF) pour les étudiants à faible acuité visuelle qui peuvent néanmoins agrandir leurs documents ou les lire en version agrandie à l’ordinateur;
    • gros caractères : lecture à la loupe;
    • gros caractères : en format électronique;
  • audionumérique, format CD MP3, avec voix humaine et sans fonctions de navigation;
  • audionumérique, format CD MP3, avec voix humaine et fonctions de navigation;
  • audionumérique, format CD MP3, avec voix synthétisée, transcrit depuis un texte électronique, avec noms des fichiers;
  • audionumérique, format CD MP3, avec voix humaine, et fonctions de navigation (format DAISY : Digital Audio Information Systems). Ce format permet de trouver des pages, des chapitres ou des sections spécifiques, et dans certains cas, les entrées des index. Les formats DAISY vont des textes simples aux ouvrages avec fonctions complexes de balisage;
  • graphiques tactiles;
  • braille.

Services de référence et d’information

Voici quelques exemples des services de référence et d’information offerts par les membres. À noter cependant que tous les membres n’offrent pas tous ces services.

  1. Réponse aux questions sur les ressources accessibles :
    • recherches de documents en média substitut par sujet ou domaine;
    • détermination et localisation des ressources en média substitut;
    • conseils sur l’accessibilité pour l’apprentissage en ligne.
  2. Explication des services aux clients existants et éventuels :
    • définition du mandat et des services;
    • présentation de produits dans de nouveaux médias substituts;
    • explication des accords de partage des ressources.
  3. Formation :
    • sensibilisation par des ateliers, avis listserv et autres mécanismes de communication;
    • formation des étudiants et des employés en matière de technologie adaptée;
    • démonstrations des médias substituts dans le cadre d’ateliers et sur les sites Web des membres;
    • présentations d’atelier sur les médias substituts, les ressources bibliothéconomiques accessibles et la culture de l’information.
  4. Ressources en ligne :
    • catalogues de fonds accessibles en ligne sur le Web;
    • mise à jour des liens vers les ressources accessibles, offertes par d’autres organismes et sources;
    • liste de normes de production et de services;
    • conseils sur les caractéristiques des technologies adaptées et leur achat;
    • directives sur la façon d’assurer l’accessibilité des cours en ligne;
    • information sur les questions de droit d’auteur pour les personnes ayant des déficiences perceptuelles.
  5. Évaluation des besoins :
    • maintien de listes listserv pour déterminer les besoins et fournir de l’information;
    • recherches sur les nouveaux besoins.
  6. Culture de l’information :
    • évaluation des besoins en matière de culture de l’information;
    • développement d’outils et de ressources favorisant la culture de l’information.

Partenariats

Les partenariats avec les dispensateurs de services des établissements et autres organismes réduisent le coût du matériel produit. On ne peut trop insister sur l’importance des partenariats entre les membres de la CAER et leurs dispensateurs de services en établissement. Chaque élément de la chaîne des services doit travailler en harmonie pour assurer le succès du tout : les professeurs, les programmes de cours, les ressources identifiées, les coordonnateurs de services aux étudiant(e)s handicapé(e)s, les bibliothécaires, les techniciens chargés des prêts inter-bibliothèques, les techniciens en médias, les messagers, les librairies, les imprimeries, les producteurs, les organismes de prêt d’équipement, les maisons d’édition et bien sûr le client principal : nos étudiants.

L’appartenance au consortium CAER offre maints avantages : emprunt et prêt des ressources existantes, partage d’idées en matière de production et de droit d’auteur, établissement de politiques publiques nationales sur les questions d’accessibilité, pressions auprès du gouvernement sur la réforme du droit d’auteur, élaboration de normes de production, catalogage des documents en média substitut.

Un élément clé du partage des ressources est le rôle de Bibliothèque et Archives Canada, le service fédéral qui offre une base de données facilitant le partage des ressources en média substitut depuis de nombreuses décennies. L’enregistrement des ressources en média substitut dans cette base de données nationale est un élément clé d’un système efficace et réciproque de prêt et d’emprunt. La plupart des membres de la CAER enregistrent leurs fonds dans la base de données nationale.

Au cours des dernières années, la CAER a été à la fine pointe de l’élaboration de normes de catalogage des documents en média substitut. Une norme pour le catalogage des graphiques tactiles a été adoptée et mise en œuvre dans tout le Canada.

La CAER a participé à plusieurs études et projets nationaux, notamment les projets actuels de l’Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire, de Bibliothèque et Archives Canada, et de Troubles d'Apprentissage - Association canadienne.

Nos membres ont contribué aux activités du Conseil sur l'accès à l'information pour les Canadiennes et les Canadiens incapables de lire les imprimés, et du Groupe de travail pour la définition d’un réseau national de services de bibliothèque équitables (Canadian Library Association).

Plusieurs membres ont été invités à se joindre à un projet pilote national visant à créer un dépôt central des fichiers électroniques des éditeurs. Ce projet est dirigé par Bibliothèque et Archives Canada, de concert avec Access Copyright. Si le projet réussit, il ouvrira la voie à un mécanisme simple de demande et de réception des fichiers électroniques fournis par les maisons d’édition, pour la production de documents en média substitut. Cela réduira le temps et le coût de production, dans le cas des ouvrages canadiens.

De concert avec d’autres groupes canadiens, la CAER a déployé des efforts considérables pour encourager le partage des ressources numériques, notamment les livres DAISY (format audionumérique) par le principal fournisseur, Recording for the Blind & Dyslexic, situé au New Jersey. Depuis des décennies, les membres de la CAER empruntent, contre paiement de frais, des livres sur bande analogique et des textes électroniques à RFB&D. Toutefois, les nouveaux livres DAISY ne peuvent être prêtés à des établissements canadiens, ce qui restreint l’accès de nos étudiants à des ressources précieuses. Cette situation doit changer.

Les membres de la CAER se sont donc joints au consortium DAISY du Canada, afin de développer une expertise et une capacité de production de livres DAISY. Les membres de la CAER ont également offert leur expertise et présenté des mémoires à l'Autorité canadienne du braille, une association sans but lucratif qui œuvre à la promotion du braille, à l’élaboration de normes et à l’accès aux documents en braille.

Recherche et développement

Il faut constamment évaluer les nouvelles technologies, afin d’accroître l’efficacité de la production, offrir de meilleurs produits aux étudiants et connaître les caractéristiques des nouveaux produits accessibles. Les membres développement eux mêmes de nouvelles technologies et partagent leur expertise. Les études sur l’utilisation de ces médias par les étudiants et l’adoption de pratiques exemplaires ont profité à tous les membres. Des études sont actuellement en cours afin de déterminer l’efficacité du code unifié du braille anglais.

Pressions auprès des gouvernements et élaboration de politiques publiques

La CAER a présenté des mémoires sur le droit d’auteur, sur l’exemption des droits de douane touchant les supports d’enregistrement vierges et sur d’autres questions nationales.

Les membres de la CAER ont présenté des mémoires sur les questions d’accessibilité par écrit et en personne lors des audiences au Conseil sur l'accès à l'information pour les Canadiennes et les Canadiens incapables de lire les imprimés, de la Bibliothèque nationale.

Les membres de la CAER continuent d’exercer des pressions afin de faciliter l’accès aux fichiers des maisons d’édition et aux produits audionumériques qui existent à l’étranger, notamment les livres DAISY.

Formation et éducation

Les membres de la CAER continuent de partager leur expertise dans des conférences et des ateliers, et d’élaborer des programmes de formation destinés aux praticiens et aux étudiants en matière de technologie adaptée et de médias substituts. Les membres partagent ces programmes et les outils de formation qui en résultent.

Enjeux

De nombreuses stratégies ont été élaborées pour accroître l’accès à l’information. Cependant, les membres de la CAER continuent d’œuvrer pour éliminer les obstacles qui nuisent à l’accès des étudiants à l’éducation postsecondaire, et améliorer l’efficacité des services aux clients. Voici un bref résumé de quelques uns de nos domaines d’action.

  1. Accès plus aisé aux fichiers des éditeurs

    Nous avons entrepris un projet pilote visant à créer un dépôt central pour les éditeurs canadiens. Cependant, aucun projet de dépôt permanent n’est prévu jusqu’à présent. Plusieurs membres de la CAER participent au projet pilote. C’est une première étape pour améliorer le processus. Toutefois, il faut bien savoir que la majeure partie des ouvrages utilisés par les étudiants du postsecondaire n’est pas produite au Canada. Il faut donc conclure des accords internationaux pour obtenir rapidement les fichiers des éditeurs américains.

  2. Extension des exemptions prévues dans la Loi sur le droit d’auteur

    La loi canadienne sur le droit d’auteur permet plusieurs exemptions pour les personnes ayant des déficiences perceptuelles. Il subsiste néanmoins deux obstacles : les gros caractères et le langage gestuel en cinématographie. La CAER a présenté des mémoires sur ces questions à diverses associations, organismes fédéraux et gouvernements. Nous devons inclure dans la Loi sur le droit d’auteur un énoncé générique qui exempte tous les médias utilisés par les personnes ayant des déficiences perceptuelles.

  3. Pressions pour l’établissement de normes de production

    Bien que les membres de la CAER observent les normes nationales et internationales de production, ce n’est pas le cas de nombreux producteurs. Les membres de la CAER ont contribué à l’élaboration de normes minimales avec des associations nationales et des groupes comme l’ACCSEHP. Ce processus doit être encouragé afin d’assurer un accès plus grand aux documents utilisables en média substitut.

  4. Accords internationaux de partage des ressources

    Depuis de nombreuses années, les membres de la CAER empruntent des bandes audio analogiques et des textes électroniques de RFB&D, au New Jersey, un important fournisseur de manuels pour le postsecondaire. Mais RFB&D ne prête aucun de ses livres DAISY à ses clients canadiens. Il est essentiel de conclure un accord réciproque d’emprunt et de partage des ressources, ce qui permettra aux organismes des deux pays de réduire leurs coûts et d’accroître leur efficacité. Les lois sur le droit d’auteur dans les deux pays permettent le partage inter-bibliothèques des ressources. La CAER, Bibliothèque et Archives Canada, le consortium DAISY et d’autres groupes ont exercé des pressions et tentent de négocier un accord avec RFB&D, afin de permettre le partage des ressources entre les deux pays.

  5. Information uniforme sur le droit d’auteur, pour les publications produites par les collèges et universités

    Il arrive souvent que le droit d’auteur ne soit pas clairement indiqué dans le cas des publications produites à l’interne par les établissements. Cela pose souvent un problème, car le statut du document à l’égard du droit d’auteur est vague ou incorrect. L’absence de normes entraîne des retards de production. Les établissements doivent être encouragés à produire et identifier correctement leurs propres publications.

  6. Pressions pour rendre les cours en ligne accessibles

    Le problème ici, c’est que les développeurs de cours en ligne ignorent tout de la nécessité de produire des cours en ligne dans un format accessible et d’établir des liens avec les ressources des bibliothèques qui sont accessibles. Certains membres de la CAER ont élaboré des directives sur la création de sites Web et de cours en ligne accessibles. Mieux vaut prévenir que guérir! Cela s’applique tout particulièrement dans le cas des initiatives d’apprentissage en ligne.

  7. Conseils sur l’accessibilité des ressources en média substitut

    Bien que certains progrès aient été réalisés dans le cas des ressources imprimées, les ressources en média substitut (numériques, analogiques, images) requièrent beaucoup plus d’attention. Les membres de la CAER surveillent les travaux de recherche et de développement de la GBMH et d’autres groupes de production, afin de mieux comprendre les enjeux et de recommander la mise en œuvre de leurs normes.

  8. Production en braille

    Les étudiants qui utilisent le braille ne sont pas de grands défenseurs de ce média substitut. Toutefois, ils éprouvent souvent des difficultés scolaires et financières parce que les ouvrages ne sont pas disponibles en braille. Le réseau du primaire et du secondaire encourage l’apprentissage du braille, et considère qu’il s’agit d’un élément essentiel de l’alphabétisation. Les études démontrent une forte corrélation entre l’obtention d’un emploi et l’usage du braille. Bien que la technologie permette aux étudiants de produire jusqu’à un certain point leurs propres versions braille des ouvrages littéraires (quand ils peuvent s’offrir cette technologie), il faut encore effectuer une transcription manuelle dans le cas des ouvrages techniques et scientifiques. Les services postsecondaires doivent être financés adéquatement pour offrir des services plus équitables.

  9. Services pour les établissements postsecondaires privés

    Un pan entier du secteur postsecondaire n’offre pas un accès équitable aux documents en média substitut aux étudiants incapables de lire les imprimés. Il s’agit notamment des établissements postsecondaires privés dans tout le Canada. On doit élaborer une stratégie afin de combler ce fossé potentiel en matière de services. Les provinces doivent encourager la mise en place de programmes et de services de haute qualité, et s’assurer que les services soient constants et uniformes, afin de protéger les intérêts des apprenants.

  10. Établissement de normes et réseautage des services universitaires

    La plupart des services universitaires n’ont pas accès à la gamme entière des services fournis par les membres de la CAER. L’University of British Columbia et la St. Mary’s University ont conclu un accord réciproque d’emprunt et de prêt, sous le parapluie de la CAER. Cependant, la plupart des autres universités n’ont pas de telles politiques d’emprunt et de prêt. La CAER a rédigé un énoncé sur les directives de normalisation à l’intention des membres de l’ACCSEHP (qui regroupe les établissements qui produisent des documents en média substitut).

    L’absence d’un service centralisé pour les universités signifie que les divers établissements doivent mettre en place leurs propres installations et procédures de production. Il s’ensuit un manque d’efficacité à plusieurs égards :

    • il n’y a pas de normes uniformes de production, et il est donc souvent impossible de partager ou de répertorier les documents en média substitut;
    • il n’y a pas d’économie d’échelle permettant d’accroître l’efficacité des unités de production;
    • les services manquent d’uniformité dans tout le système, et les étudiants ne peuvent s’y fier. Les ressources créées dans une université ne sont pas partageables et ne sont pas partagées. Elles ne sont habituellement pas répertoriées dans une base de données nationale;
    • il existe peu de protocoles ou d’accords standard pour les prêts inter-bibliothèques et le partage des ressources entre les établissements;
    • le personnel universitaire, surchargé et sous formé, manque d’information à jour sur les nouveaux formats numériques et n’a pas le savoir faire pour les produire ou y accéder.
  11. Accès à la technologie et à la formation

    De nombreux étudiants utiliseraient davantage les ressources accessibles de leur propre chef s’ils pouvaient obtenir l’équipement et la formation requise pour l’utiliser correctement. Certains organismes offrent une technologie adaptée aux étudiants. Quelques membres de la CAER offrent de la formation en matière de technologie, et fournissent des conseils aux établissements, au sujet des caractéristiques du matériel et des logiciels. Cette initiative doit être élargie, afin de sensibiliser le personnel des bibliothèques aux nouvelles technologies. Ils seront ainsi plus enclins à offrir des services accessibles à l’information grâce à ces technologies.

  12. Leadership en formation

    Les étudiants de la maternelle, du primaire et du secondaire peuvent disposer d’une formation poussée. Cette initiative est également requise au niveau postsecondaire. Certains membres de la CAER offrent une formation aux dispensateurs de services aux étudiant(e)s handicapé(e)s. Ces programmes doivent être élargis à l’ensemble des provinces.

  13. Encouragements à cataloguer les documents en média substitut

    De nombreux producteurs ne cataloguent pas dans AMICUS (la base de données nationale) les documents en média substitut qu’ils produisent. Nous devons les encourager à le faire. Toutefois, pour que ce catalogage soit utile, tous les produits doivent suivre un ensemble minimum de normes de production et de catalogage. De plus, le catalogage national des graphiques tactiles accroîtra grandement l’accès à un média important pour les étudiants aveugles, et réduira grandement le dédoublement et la répétition des efforts.

  14. Amélioration des délais de production

    Lorsque les étudiants s’inscrivent en retard et que l’on connaît seulement à la toute dernière minute les documents requis, il en résulte des délais considérables dans la production de documents en média substitut, et les étudiants ne les reçoivent pas à temps. Les étudiants doivent alors utiliser des documents ou des formats de qualité moindre, ou plus difficiles à utiliser. Une partie de cette responsabilité incombe aux étudiants, qui devraient indiquer plus rapidement les ouvrages dont ils ont besoin. Toutefois, une partie de la responsabilité incombe au système.

  15. Communications efficaces entre les dispensateurs de services et les étudiant(e)s handicapé(e)s

    Les membres de la CAER font tous les efforts possibles pour maintenir des communications opportunes avec les étudiants et les dispensateurs de services aux étudiant(e)s handicapé(e)s en confirmant les ressources appropriées, en s’assurant que les étudiants ont accès à l’équipement et en négociant les meilleurs formats dans les meilleurs délais possibles. Mais il arrive souvent que les étudiants ne retournent pas les appels téléphoniques, ou que les dispensateurs de services ne soient pas disponibles pendant les périodes cruciales, notamment pendant les vacances d’été.

Table des matières


Haut

All contents copyright ©, 1999-2024, National Educational 
Association of Disabled Students. All rights reserved.